31 associations nouvellement créées ou «fragilisées» bénéficient d'un programme de renforcement des capacités, dans le cadre d'un programme de l'UE Une Journée de suivi et d'évaluation du programme «Renforcement des capacités de la société civile» a été organisée mercredi, 11 décembre à Tunis, en présence des associations bénéficiaires et de l'équipe du projet. Il s'agit d'une mission établie dans le cadre du Programme environnement et énergie, financé par l'UE à hauteur de 33 millions d'euros, et qui a pour vocation «d'accompagner le développement économique de la Tunisie», en soutenant sa politique environnementale et en contribuant à la consolidation d'une stratégie soutenable. Les maîtres d'œuvre sont la Délégation de l'UE en Tunisie, le ministère de l'Environnement et le ministère de l'Industrie et de la Technologie. Le coordinateur national est le ministère de l'Investissement et de la Coopération Internationale. Dans ce programme, les agences nationales (l'Anpe, le Citet, l'Apal et l'Anme) bénéficient d'un renforcement des capacités. Les «groupes majeurs de la société civile» bénéficient également d'un soutien. Ainsi, d'après Mohamed Ali Atig, consultant et coach, des associations tunisiennes nouvellement créées ou anciennes mais qui ont été fragilisées ont été sélectionnées pour leur apprendre les abc du travail associatif. «Le choix s'est effectué aussi en fonction de la pertinence et du caractère innovant des projets que portent ces associations», explique-t-il. Les types de projets proposés sont la sensibilisation environnementale, la gestion rationnelle des déchets, la collecte et le tri sélectif. «L'équipe de la formation va aider ces associations, d'ici le mois d'avril, à établir un dossier de projet qu'elles pourront présenter à des bailleurs de fonds, que ce soit à l'UE, à l'AFD ou autre, pour demander un financement. Ainsi, elles pourront concrétiser leurs idées», estime Atig. Formation personnalisée Belgacem Zitouni, un des responsables du programme de Renforcement des capacités pour la société civile, a expliqué que le contenu des formations a été établi après un diagnostic des besoins. Ainsi, les bénéficiaires ont reçu des cours intensifs en méthodologie, gestion financière et administrative des ONG, montage de projet, techniques de participation, préparation de dossiers, etc. En tout, 31 associations ont bénéficié du programme, réparties en 6 groupes selon le lieu d'établissement. Au total, il y a eu 48 participants et 45 jours de formation. «Nous avons évalué le nombre d'associations environnementales à 450 en Tunisie, en janvier 2013. 134 ont montré un intérêt pour suivre la formation. 31 ont été retenues pour une formation en face-à-face. 16, seulement, vont encore bénéficier d'un coaching individualisé», explique Zitouni. L'association Notre grand bleu, est une des associations bénéficiaires. En 2012 et 2013, elle a mené des actions de sensibilisation, nettoyé les fonds marins de Karaâia à Monastir et mené des analyses de la qualité de l'eau de mer dans les zones industrielles de Ksiba et de Oued Hamdoun, pour alerter les autorités et l'opinion publique sur la pollution marine. Pour le président de l'association, Ahmed Ghdira, la formation qu'il a reçue est utile à plus d'un titre. Mais pour que l'action de la société civile soit plus effective sur le terrain, il ne suffit pas de savoir monter des projets : «Il faut que l'administration tunisienne soit plus coopérative, qu'elle permette le libre accès à ses documents. Pourquoi, par exemple, refaire des analyses alors qu'on sait pertinemment que les autorités les ont déjà effectuées?», s'interroge-t-il. «Nous devons en tout cas continuer à veiller au grain, et à pousser les uns et les autres à agir pour un environnement durable», conclut-il.