Ignoré par son entraîneur, boycotté par ses coéquipiers, le Ghanéen n'est pas le bienvenu. Frustrant ! Adrie Koster, entraîneur au CV riche, mais trop gentil avec son entourage, a mis deux mois pour comprendre qu'il doit faire jouer Salifu Seydou. Il s'agit d'un joueur ghanéen qui a participé au Mondial des moins de 20 ans en laissant de fortes impressions. Le ramener chez soi est un renfort pour n'importe quel club en cours de construction. Mais au CA, le monde est toujours à l'envers : ceux qui passent par un certain intermédiaire de joueurs qui a la bénédiction de l'homme de l'ombre au CA jouent quel que soit leur niveau, alors que ceux qui passent par d'autres canaux finissent dans les oubliettes. Et on apprend que Salifu, prêt à jouer depuis le début de la saison, a dû être utilisé face à l'ASM sur «instructions» du président clubiste. Le problème est que le Ghanéen n'est pas apprécié par le clan fort des joueurs. Remarquez bien que face à l'ASM et sur une pelouse misérable, Salifu a enchanté tout le monde avec ses qualités de contrôle et de passes. Au lieu d'exploiter cet atout, les joueurs du CA ont tout fait pour ignorer Salifu. Haddadi et Korbi n'ont pas voulu servir le Ghanéen. On pensait que c'était une mauvaise tactique ou un pur égoïsme. Ce n'est pas ça malheureusement. Ce clan fort a décidé de «griller» le joueur face au CAB. Quand une équipe joue avec trois pivots relanceurs en triangle inversé (un pivot axial et les deux autres devant lui), la balle doit sortir des pieds du pivot axial. Dans notre cas d'espèce, c'est Salifu qui devait faire cela et il avait les moyens de le faire. Sur le terrain, l'image était tout autre. Salifu faisait les appels, se plaçait là où il falllait, mais on ne voulait pas lui passer la balle. Il ne faut pas être grand connaisseur du football pour le deviner. Ifa, Zitouni, Baratli, Bouslimi et Agrebi, sans parler de Dhaouadi et de Djabou, ont tout fait pour ignorer Salifu qui a reçu en tout et pour tout 10 balles en première mi-temps (et ce sont des balles où il n'y avait pas d'autres solutions!). Malgré cela, Salifu a bien tenu son rôle de récupérateur-couvreur, faute de balle. Au moment où il avançait pour prendre les choses en main, Koster décide de le sortir sous les sifflets d'un public averti. Résultat, l'arrière-garde clubiste s'est fait découvrir, et la balle sortait au pif. Contrairement à ce qu'on raconte, c'est le CAB qui a offert au CA la possibilité de revenir en reculant et en cédant des espaces à Zitouni et à Djabou. Si Salifu, avec la technique qu'il a, est resté sur le terrain, le CA aurait pu faire mieux. Le cas Salifu reflète l'anarchie au sein des joueurs : les mieux payés sont les moins productifs et ce sont eux qui «grillent» les joueurs assidus et motivés. Ifa, Zitouni, Agrebi, Baratli et Korbi sont les plus influents. Si vous êtes de leur côté, vous avez des chances de jouer, sinon bonjour tristesse.