Silence de cimetière devant les vestiaires des Gafsiens après le match de mercredi dernier. Black-out total et rien n'a filtré. Nos antennes nous ont rapporté ce qui s'est déroulé à l'intérieur : le président du club tente de convaincre son coach qui brandit sa démission, mais qui a fini par revenir sur sa décision qui dépendra du résultat de ce dimanche : la victoire d'El Gawafel pourrait convaincre Ben Yahia de rester. En cas de défaite, il pliera bagage. Ses protégés encore consternés par cette défaite entourent leur coach et le supplient de rester en lui promettant la victoire face aux Monastiriens, rien que pour lui. C'est le côté apparent de la pièce, et c'est ce que les responsables veulent nous faire admettre, mais en réalité, nous le savions d'avance : Ben Yahia ne fera pas long feu à Gafsa, et ce n'est pas la 4e défaite consécutive qui l'a contraint à claquer la porte, du moins pour deux jours ; ce qui a surpris les inconditionnels à la veille d'un match qui revêt une grande importance. En effet, ceux qui pensent que la défaite face aux Hammam-lifois est à l'origine de cette volte-face de Ben Yahia se trompent. Il est vrai qu'en football certaines déroutes peuvent faire abdiquer le plus courageux des entraîneurs, mais la 4e défaite d'affilée subie par EGSG ne peut en aucun cas argumenter la position de Ben Yahia qui a sûrement ses propres raisons. Certes, il y a la prestation de quelques joueurs pour ne pas dire la plupart qui sont passés carrément à côté de la plaque, mais ça, c'est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons. Alors, peut-on parler d'une fuite en avant? Ben Yahia a-t-il frappé à la bonne porte? EGSG est-il le choix idoine qui sied le mieux à ses ambitions et à ses aspirations? Autant de supputations dans les rangs des supporters, mais dans le giron du club gafsien, cette menace de rupture était dans l'air depuis la défaite face au CSS et une source digne de foi nous révéla que certains signes laissaient présager que le divorce est consommé. Le président du club, Khaled Bennour, a fini par convaincre son coach récalcitrant. A l'issue du match face au CSHL, il a fait un speech devant les joueurs, les appelant à tourner la page et s'est adressé à l'entraîneur-adjoint Jamel Hajji pour le charger de préparer le match de dimanche. Etaient-ce les prémices de l'après–Ben Yahia? Tout laisse à le croire, même s'il y a une lueur d'espoir quant à l'éventualité de voir le maître des lieux user de ses capacités de persuasion pour convaincre son coach de continuer. Mais Ben Yahia est un entraîneur averti et qui sent venir le danger pouvant mettre en péril ses projets. Et justement, c'est cette capacité d'anticipation qui explique cette décision de claquer la porte et qui hante ses esprits depuis un bon bout de temps. Depuis quand? Ça, ce sont les responsables gafsiens qui vous le diront. Une chose est sûre : la série noire ponctuée de 4 défaites —ce qui constitue une première dans les annales du club depuis son accession parmi l'élite— ne peut à elle seule expliquer le départ de Ben Yahia, mais plutôt les moyens mis à sa disposition. L'équipe dirigeante commence à donner des signes de lassitude surtout avec cette latence avec laquelle on traite le dossier des renforts et une trésorerie qui vit ses derniers soupirs. L'autre jour, le vice-président Ridha Mhamdi nous révéla que le bureau directeur est à bout de forces et que l'éventualité de le voir mettre la clé sous le paillasson est probable. Sur l'autre rive, les détracteurs commencent à parler d'une cellule de crise pour sauver les meubles... On se force à croire au maintien de Ben Yahia dans un tel décor. Le puzzle de cette rupture annoncée commence à prendre forme, même si nous ne voulons pas jouer aux oiseaux de mauvais augure.