Le détenteur d'un diplôme de mathématiques dispose de toutes les compétences pour réussir une carrière d'actuaire, profil très prisé par les compagnies d'assurances. Toutefois, sa formation demeure inadéquate à ce métier Le gel des recrutements dans la fonction publique a été annoncé à maintes reprises. Les officiels ne cessent de rappeler que le secteur privé est le principal pourvoyeur d'emplois et que l'Etat avait, exceptionnellement, assuré ce rôle pendant la période post-révolution. Ce resserrement des débouchés à la fonction publique, conjugué à l'insuffisance de la demande des entreprises, ne fait que limiter les chances d'embauche. Déjà, le chômage sévit de plus en plus fort chez les diplômés, avec des taux qui ont dépassé les 30% durant les trois premiers trimestres de l'année, et affichent plus de 40% chez les femmes. De même, dans plusieurs régions de l'intérieur, le taux dépasse les 30%, notamment dans les zones de l'ouest du pays. Ainsi, pour une femme diplômée habitant une région de l'ouest, le chômage est la norme. En somme, chômeur et diplômé, le jeune Tunisien trouve du mal à se tailler une place dans le marché du travail. En parallèle, les entreprises recherchent désespérément des profils qui répondent au mieux à leurs besoins. Cela a généré, d'un côté, des entreprises à faible taux d'encadrement et, de l'autre, un marché du travail qui regorge de diplômés chômeurs. Et ...à la marge, un système éducatif inefficient. Diplôme et employabilité Conséquence : le chômage des jeunes Tunisiens est plus grave que celui des pays similaires, notamment le Maroc. Son taux est devenu plus élevé que celui en Algérie. Ce n'était pas le cas avant la révolution. Toutefois, il convient de préciser que cette problématique trouve ses origines dans les choix politiques simplistes qui reposent sur une hypothèse caduque : plus on est formé et diplômé, plus on a de possibilités de décrocher un travail. Cette vision simpliste n'a mené qu'à la multiplication du nombre de diplômés du supérieur sans se soucier de la qualité des formations et des débouchés. En effet, il est possible de réserver des postes de professeur pour toute une promotion de diplômés en mathématiques. Mais il est impossible de le faire pour toutes les promotions. Par ailleurs, on assiste à une explosion de nouveaux métiers dans le secteur financier. A titre indicatif, le marché du travail manque de profil d'actuaire. Or, le détenteur d'un diplôme de mathématiques dispose de toutes les compétences pour réussir une telle carrière. Toutefois, sa formation demeure inadéquate à ce métier et est incomplète, puisqu'il n'y a pas eu de passerelles entre son cursus de formation classique et d'autres formations en spécialité financière. Ainsi, la formation ciblée et certifiée de certains profils, afin de les adapter à de nouveaux métiers, permet le déstockage des compétences improductives sur le marché du travail.