Ce qu'on écrase, ce qui tient debout    Promouvoir l'emploi des jeunes en Tunisie: lancement du projet « Tunisie professionnelle »    Appel à retirer la confiance à Fatma Mseddi : Wael Naouar annonce l'initiative    Beach hand – Championnat du monde U17 : la Tunisie éliminée en quarts de finale par la Hongrie    Tennis – WTA 500 de Berlin (Double dames): La paire Jabeur-Badosa déclare forfait    Alerte rouge sur les côtes de Monastir : des poissons morts détectés !    Baccalauréat-session principale: un taux de réussite de 37.08%    La poétesse tunisienne Hanen Marouani au Marché de la Poésie 2025    « J'aimerais voir l'obscurité » : la nuit confisquée de Khayam Turki    Le ministre du Tourisme : La formation dans les métiers du tourisme attire de plus en plus de jeunes    Hôpitaux : plus de 900 opérations de la cataracte réalisées aujourd'hui au profit des démunis    Classement QS mondial des universités 2026 : l'Université de Tunis El Manar progresse de 40 places    L'huile d'olive bio de Zarzis conquiert les marchés américain et français    Ispahan sous les bombes : Israël frappe encore le site nucléaire iranien    Accès gratuit aux musées militaires ce dimanche    La Ministre des Finances : « Nous veillons à ce que le projet de loi de finances 2026 soit en harmonie avec le plan de développement 2026-2030 »    L'Iran lance une 18e vague de représailles contre l'entité sioniste    L'églantine: Une petite rose, beaucoup de bienfaits et une véritable richesse pour la région de Zaghouan    69e anniversaire de la création de l'armée nationale : Une occasion pour rapprocher l'institution militaire du citoyen    Le ministère des Affaires étrangères confirme le décès du jeune Tunisien Abdelmajid Hajri en Suède    Coupe du monde des clubs : L'Espérance de Tunis bat le Los Angeles FC    Nafti, à Istanbul, pour participer à une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères    Séisme de magnitude 5,1 frappe le nord de l'Iran    El Amra : les autorités démantèlent un nouveau camp de migrants subsahariens    Les musées militaires tunisiens ouvrent leurs portes gratuitement ce dimanche    Budget : l'ARP lance sa propre réforme, faute d'initiative gouvernementale    Israël, l'Occident et l'hypocrisie nucléaire : le sale boulot à deux vitesses    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    Carrefour Tunisie lance le paiement mobile dans l'ensemble de ses magasins    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Caravane Soumoud de retour à Tunis : accueil triomphal et appels à soutenir la résistance palestinienne    CUPRA célèbre le lancement du Terramar en Tunisie : un SUV au caractère bien trempé, désormais disponible en deux versions    AMEN BANK, solidité et performance financières, réussit la certification MSI 20000    Météo en Tunisie : légère hausse des températures    15 ans de prison pour le nahdhaoui Sahbi Atig    Grève des jeunes médecins : large mobilisation et risque d'escalade    Grève générale dans le secteur agricole tunisien prévue le 25 juin : la fédération lance un avertissement    Joséphine Frantzen : rapprocher la Tunisie et les Pays-Bas, un engagement de chaque instant    Kaïs Saïed, Ons Jabeur, Ennahdha et Hizb Ettahrir…Les 5 infos de la journée    Berlin Ons Jabeur en quarts de finale face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    La Tunisie mobilise les soutiens en faveur de son candidat l'ambassadeur Sabri Bachtobji, à la tête de l'Organisation Internationale pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Que valent les diplômes ?
Système éducatif
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 12 - 2013

Tous les indicateurs des systèmes éducatifs des onze pays du sud et de l'est de la Méditerranée sont en deçà de la moyenne mondiale
L'ascenseur social semble trouver d'autres moteurs que l'éducation. En effet, l'écart de revenus entre les diplômés et les non diplômés ne cesse de se rétrécir pour devenir insignifiant aux yeux des futurs diplômés et leurs familles dans certains pays, à l'instar de l'Egypte ou du Maroc. Dans d'autres régions, même les chances d'avoir un poste de travail sont fort limitées comme le montrent les faibles taux d'employabilité dans les onze pays du sud et de l'est de la Méditerranée, échantillon de l'étude présentée lors de d'un work-shop sur «Le financement de l'enseignement supérieur» organisé par Economic Research Forum (ERF) au Caire. La Tunisie affiche, dans ce classement, la plus grosse contre-performance avec une insertion de seulement 47% des diplômés dans le marché du travail, loin derrière la moyenne mondiale qui se situe à 65%. L'élimination de la Tunisie de la série statistique mondiale donnerait un meilleur résultat. Généralement, le dégoût pour l'enseignement est de plus en plus prononcé dans toute la région, et plus précisément au Maroc où la durée moyenne d'étude ne dépasse pas cinq ans.
«Il faut bien réformer en profondeur les systèmes éducatifs des onze pays de la région», conclut Dr Alia El Mahdi, professeur à l'université des sciences politiques et économiques du Caire, après la présentation d'une série d'indicateurs en berne et d'analyses aussi réalistes que choquantes. Tous les indicateurs des systèmes éducatifs des onze pays de l'échantillon n'arrivent même pas à la moyenne mondiale. Tous les journalistes qui ont assisté à la présentation des résultats de l'étude trouveraient du mal à convertir cet amer constat en articles de presse pour les lecteurs de leurs pays d'origine tels que la Tunisie, la Jordanie et l'Egypte.
L'amertume est aussi partagée par l'universitaire qui a déploré la qualité de l'enseignement en se basant sur l'indicateur TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) qui compare le niveau des étudiants dans les Maths et la Physique. En effet, les niveaux relativement acceptables des dépenses publiques dans l'enseignement n'aboutissent vraisemblablement pas aux résultats escomptés. A cet égard, la Tunisie et la Palestine occupent les premiers rangs des dépenses publiques allouées à l'éducation.
«Au niveau quantitatif, certains pays affichent de bons scores, mais en matière de qualité, le chemin est encore long», martèle-t-elle. Et c'est au niveau du tissu économique que ce constat se confirme. Les entreprises ne trouvent pas les compétences nécessaires à leur développement. «Pis, c'est le bas niveau des études qui a contribué à la genèse d'un faible tissu économique», renchérit-elle.
Et le problème est que «Rien ne motive les universités à changer», selon M. Asaad Ragi de l'université Minnesota aux Etats-Unis. Et d'expliquer «D'un côté, les fonds publics sont disponibles indépendamment des perceptions des parties prenantes ou d'une quelconque redevabilité et, de l'autre, la demande des étudiants est abondante».
Dans ce cas de figure, les structures d'enseignement public conserveraient leurs mauvaises pratiques et produiraient davantage de diplômés qui ne disposent pas des compétences requises pour réussir une carrière. Faisant ses études aux USA, M. Ragi a accumulé les diplômes et les compétences. «C'est encore tôt de parler de compétences et de double diplôme chez nous», regrette-t-il.
Le quantitatif l'emporte
Cette problématique de l'enseignement supérieur trouve ses origines dans les choix politiques qui, au départ, ont été bâtis sur de bonnes et moins bonnes intentions. Selon les bonnes, plus les gens sont formés et diplômés plus ils auront de possibilités à trouver du travail. Mais cette vision simpliste n'a mené qu'à la multiplication du nombre de détenteurs de diplômes sans se soucier de la qualité des formations. Chez nous, la multiplication des institutions, notamment dans les régions, avait une forte teneur de considérations politiques, voire propagandistes. Idem pour les diplômes dont certains sont devenus obsolètes avec le changement de régime politique. Selon Dr Al Mahdi, les systèmes d'éducation dans la région souffrent encore de deux défaillances, l'une quantitative et l'autre qualitative. «Les gouvernements ont misé sur l'augmentation du nombre d'écoles, les enseignants et les étudiants inscrits dans le système éducatif sans accorder suffisamment d'attention à la qualité et à l'efficacité du système», explique-t-elle. Et sur le plan qualitatif, elle a rappelé le décalage entre les diplômés du système de l'éducation et la demande du marché du travail. «Les marchés du travail dans la région n'ont pas réussi à absorber tous les diplômés, ce qui induit un taux de chômage plus élevé dans la plupart des pays de la région», constate-t-elle.
Université ou enseignement technique ?
A ce problème épineux, il n'y a pas de recettes à appliquer. Pour rechercher les remèdes, il faut revenir aux racines du pourquoi, à savoir le système éducatif. «Il est temps que ce système s'ouvre à l'entreprise», soutient la pléiade d'universitaires présents dans le work-shop de l'ERF. «Il faut changer la fatalité selon laquelle le travail dans la fonction publique est une continuité logique des études», rajoute M. Mosbah Kotb, rédacteur en chef d'Almasry Alyoum et conseiller du ministre des Finances égyptien.
La richesse de la Tunisie réside, alors, en son capital humain. Mais, ce potentiel est tributaire de la qualité des formations et du degré d'ouverture sur l'extérieur. De plus, il faut multiplier les mécanismes d'accès au capital et à l'assistance technique et administrative.
Pour résoudre toute la problématique, il faut répondre à la question: comment peut-on hisser cette jeunesse de l'attente d'un rêve d'un travail bureaucratique pour devenir un contributeur économique et social ? Aujourd'hui, chez nous, beaucoup de monde se précipite vers la formation professionnelle comme si celle-ci était la réponse à tout. Toutefois, il convient de préciser qu'il ne s'agit pas d'une dualité entre université et enseignement technique mais plutôt d'une réforme de tout le système d'éducation et d'apprentissage.
Le chantier de l'éducation est encore en stand-by dans la région. Créer des passerelles entre les formations de manière à favoriser un apprentissage aussi transversal que profond et multiplier les facilitations pour l'entrepreneuriat semblent la clé de voûte de toute réforme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.