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Que valent les diplômes ?
Système éducatif
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 12 - 2013

Tous les indicateurs des systèmes éducatifs des onze pays du sud et de l'est de la Méditerranée sont en deçà de la moyenne mondiale
L'ascenseur social semble trouver d'autres moteurs que l'éducation. En effet, l'écart de revenus entre les diplômés et les non diplômés ne cesse de se rétrécir pour devenir insignifiant aux yeux des futurs diplômés et leurs familles dans certains pays, à l'instar de l'Egypte ou du Maroc. Dans d'autres régions, même les chances d'avoir un poste de travail sont fort limitées comme le montrent les faibles taux d'employabilité dans les onze pays du sud et de l'est de la Méditerranée, échantillon de l'étude présentée lors de d'un work-shop sur «Le financement de l'enseignement supérieur» organisé par Economic Research Forum (ERF) au Caire. La Tunisie affiche, dans ce classement, la plus grosse contre-performance avec une insertion de seulement 47% des diplômés dans le marché du travail, loin derrière la moyenne mondiale qui se situe à 65%. L'élimination de la Tunisie de la série statistique mondiale donnerait un meilleur résultat. Généralement, le dégoût pour l'enseignement est de plus en plus prononcé dans toute la région, et plus précisément au Maroc où la durée moyenne d'étude ne dépasse pas cinq ans.
«Il faut bien réformer en profondeur les systèmes éducatifs des onze pays de la région», conclut Dr Alia El Mahdi, professeur à l'université des sciences politiques et économiques du Caire, après la présentation d'une série d'indicateurs en berne et d'analyses aussi réalistes que choquantes. Tous les indicateurs des systèmes éducatifs des onze pays de l'échantillon n'arrivent même pas à la moyenne mondiale. Tous les journalistes qui ont assisté à la présentation des résultats de l'étude trouveraient du mal à convertir cet amer constat en articles de presse pour les lecteurs de leurs pays d'origine tels que la Tunisie, la Jordanie et l'Egypte.
L'amertume est aussi partagée par l'universitaire qui a déploré la qualité de l'enseignement en se basant sur l'indicateur TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) qui compare le niveau des étudiants dans les Maths et la Physique. En effet, les niveaux relativement acceptables des dépenses publiques dans l'enseignement n'aboutissent vraisemblablement pas aux résultats escomptés. A cet égard, la Tunisie et la Palestine occupent les premiers rangs des dépenses publiques allouées à l'éducation.
«Au niveau quantitatif, certains pays affichent de bons scores, mais en matière de qualité, le chemin est encore long», martèle-t-elle. Et c'est au niveau du tissu économique que ce constat se confirme. Les entreprises ne trouvent pas les compétences nécessaires à leur développement. «Pis, c'est le bas niveau des études qui a contribué à la genèse d'un faible tissu économique», renchérit-elle.
Et le problème est que «Rien ne motive les universités à changer», selon M. Asaad Ragi de l'université Minnesota aux Etats-Unis. Et d'expliquer «D'un côté, les fonds publics sont disponibles indépendamment des perceptions des parties prenantes ou d'une quelconque redevabilité et, de l'autre, la demande des étudiants est abondante».
Dans ce cas de figure, les structures d'enseignement public conserveraient leurs mauvaises pratiques et produiraient davantage de diplômés qui ne disposent pas des compétences requises pour réussir une carrière. Faisant ses études aux USA, M. Ragi a accumulé les diplômes et les compétences. «C'est encore tôt de parler de compétences et de double diplôme chez nous», regrette-t-il.
Le quantitatif l'emporte
Cette problématique de l'enseignement supérieur trouve ses origines dans les choix politiques qui, au départ, ont été bâtis sur de bonnes et moins bonnes intentions. Selon les bonnes, plus les gens sont formés et diplômés plus ils auront de possibilités à trouver du travail. Mais cette vision simpliste n'a mené qu'à la multiplication du nombre de détenteurs de diplômes sans se soucier de la qualité des formations. Chez nous, la multiplication des institutions, notamment dans les régions, avait une forte teneur de considérations politiques, voire propagandistes. Idem pour les diplômes dont certains sont devenus obsolètes avec le changement de régime politique. Selon Dr Al Mahdi, les systèmes d'éducation dans la région souffrent encore de deux défaillances, l'une quantitative et l'autre qualitative. «Les gouvernements ont misé sur l'augmentation du nombre d'écoles, les enseignants et les étudiants inscrits dans le système éducatif sans accorder suffisamment d'attention à la qualité et à l'efficacité du système», explique-t-elle. Et sur le plan qualitatif, elle a rappelé le décalage entre les diplômés du système de l'éducation et la demande du marché du travail. «Les marchés du travail dans la région n'ont pas réussi à absorber tous les diplômés, ce qui induit un taux de chômage plus élevé dans la plupart des pays de la région», constate-t-elle.
Université ou enseignement technique ?
A ce problème épineux, il n'y a pas de recettes à appliquer. Pour rechercher les remèdes, il faut revenir aux racines du pourquoi, à savoir le système éducatif. «Il est temps que ce système s'ouvre à l'entreprise», soutient la pléiade d'universitaires présents dans le work-shop de l'ERF. «Il faut changer la fatalité selon laquelle le travail dans la fonction publique est une continuité logique des études», rajoute M. Mosbah Kotb, rédacteur en chef d'Almasry Alyoum et conseiller du ministre des Finances égyptien.
La richesse de la Tunisie réside, alors, en son capital humain. Mais, ce potentiel est tributaire de la qualité des formations et du degré d'ouverture sur l'extérieur. De plus, il faut multiplier les mécanismes d'accès au capital et à l'assistance technique et administrative.
Pour résoudre toute la problématique, il faut répondre à la question: comment peut-on hisser cette jeunesse de l'attente d'un rêve d'un travail bureaucratique pour devenir un contributeur économique et social ? Aujourd'hui, chez nous, beaucoup de monde se précipite vers la formation professionnelle comme si celle-ci était la réponse à tout. Toutefois, il convient de préciser qu'il ne s'agit pas d'une dualité entre université et enseignement technique mais plutôt d'une réforme de tout le système d'éducation et d'apprentissage.
Le chantier de l'éducation est encore en stand-by dans la région. Créer des passerelles entre les formations de manière à favoriser un apprentissage aussi transversal que profond et multiplier les facilitations pour l'entrepreneuriat semblent la clé de voûte de toute réforme.


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