Pour les promoteurs, trouver le local approprié à leurs activités est un vrai calvaire. Outre les loyers exorbitants, le nombre de propriétés appropriées est restreint Certaines demandes en compétences pointues risquent de ne pas trouver les profils satisfaisants sur le marché du travail. Cette situation de pénurie est accentuée par une demande internationale, de plus en plus importante et attractive Un travail décent. Ce fut la principale revendication des jeunes qui manifestaient contre un modèle de développement économique biaisé par la corruption et soutenu par des politiques coercitives de l'ancien régime. Désormais, en considérant l'ampleur des répercussions de ce mouvement des jeunes, le taux de chômage figure au premier rang des indicateurs de la stabilité politique et des performances de l'économie d'un pays donné. En d'autres termes, la capacité à satisfaire les demandes additionnelles sur le marché du travail est déterminante pour toute économie. Cette demande consiste en un poste de travail stable avec une rémunération satisfaisante, une couverture sociale et des conditions de travail respectueuses. En effet, il ne s'agit pas seulement d'une demande des sans-emplois, mais aussi de plusieurs travailleurs précaires, évoluant sous plusieurs formes d'intérim, qui demandent l'intégration. Donc, sous nos cieux, si on rajoute les travailleurs sous des formes précaires ou sans emplois, on dépassera largement le seuil psychologique d'un million de demandeurs d'emplois, pour ne pas dire de chômeurs. Face à cette situation, ni l'activité économique du pays qui peine à être relancée ni les services publics ne sont en mesure de faire face à une telle demande. A cet égard, force est de constater que le marché de travail connaît une double distorsion quantitative et qualitative. D'une part, une inadéquation quantitative entre l'offre et la demande du travail. Le ralentissement du rythme de création d'emploi renvoie un nombre prépondérant des demandeurs d'emploi, particulièrement les diplômés de l'enseignement supérieur, au chômage. D'autre part, certaines demandes en compétences pointues risquent de ne pas trouver les profils satisfaisants sur le marché du travail. Cette situation de pénurie est accentuée par une demande internationale, notamment de l'Europe et des pays du Golfe, de plus en plus importante et attractive pour certaines compétences et profils. D'où, il convient de se demander : a-t-on tout fait pour résorber le chômage des jeunes ? Certes, la réponse est négative, car les possibilités et les formules sont multiples, mais il convient de préciser qu'aucune des solutions n'est suffisante pour résorber ce chômage galopant. D'ailleurs, cette problématique mérite une réflexion permanente dans l'objectif d'enchaîner les politiques de long terme et les tactiques de court terme pour préserver l'équilibre du marché de l'emploi, et de surcroît, la stabilité économique, sociale et politique. A bien des égards, renforcer l'esprit entrepreneurial des jeunes figure parmi les solutions privilégiées. En effet, le marché de l'emploi regorge de diplômés de l'enseignement supérieur ayant pour la plupart des compétences transversales. Toutefois, ces futurs promoteurs et pourvoyeurs d'emploi butent sur des handicaps de taille. Financement des projets Plusieurs promoteurs, en exercice ou en cours d'étude de projet, indiquent que trouver un local approprié à leurs activités figure parmi les handicaps majeurs. Outre les loyers exorbitants, le nombre de propriétés appropriées est restreint. Et les zones industrielles sont généralement éloignées et peu adéquates pour les entreprises de services, accessibles aux jeunes diplômés. D'où une première difficulté de taille aussi bien pour monter les projets que pour les extensions. Sur un autre plan, les nouveaux promoteurs rencontrent des problèmes de financement. Pour surmonter ce handicap, ils sont obligés de contracter des crédits fournisseurs, très coûteux. Cette fragilité financière entrave la bonne marche des affaires. Ce qui explique leur passage tardif à d'autres paliers de croissance, notamment à l'international. De même, pour atteindre et maintenir un équilibre sur le marché du travail, on doit prévoir de nouvelles issues pour ces nouveaux promoteurs. Dans ce cadre, des formations supplémentaires et des reconversions dans les métiers prisés et prometteurs sont des options incontournables. A ce titre, il convient de préciser le manque d'entreprises spécialisées dans la formation et la préparation des compétences tunisiennes pour conquérir des marchés prometteurs, notamment dans les pays du Sud. En conclusion, dans ce contexte d'urgence, le jeune diplômé a besoin de réelles chances pour un emploi décent, de significatives incitations aux investissements et d'une formation appropriée. Il faut épargner aux diplômés une autre déception.