La Presse — Le pari fait sur les jeunes générations ainsi que la volonté de les enraciner dans leur identité nationale et de leur inculquer le sens de la fierté d'appartenir à la Tunisie s'inscrivent dans une logique claire et cohérente de protection des droits de l'enfant. Les spécificités de la démarche démocratique initiée par le Président Ben Ali, depuis le Changement du 7 novembre 1987, ont permis de conférer à l'enfant la place qu'il mérite dans le cadre d'une approche globale des droits de l'Homme. Cinquième pays au monde à avoir adopté un code national de protection de l'enfant, la Tunisie ne ménage aucun effort pour consolider les acquis de ses enfants. Il s'agit d'un travail de longue haleine qui s'enrichit tous les jours. Le Conseil des ministres, réuni mercredi, sous la présidence du Chef de l'Etat, a examiné un projet de loi relatif à la mise en place de mécanismes de protection de l'enfant victime de violences. Ce projet de loi s'inscrit dans le cadre de la concrétisation des objectifs fixés dans le deuxième volet du programme présidentiel "Ensemble relevons les défis" relatif à la poursuite de la consécration des droits de l'Homme et des valeurs de solidarité. Ce volet du programme du Chef de l'Etat prévoit, en effet, la création de mécanismes appropriés pour protéger les enfants et tenir compte de leur situation particulière lors des étapes de l'enquête, de l'instruction et du jugement dans les affaires ayant trait à des violences matérielles ou morales commises à l'encontre de l'enfant. Sans entrer dans les détails de ce projet de loi, il est utile de souligner qu'il est venu enrichir tout un arsenal juridique conçu pour protéger et encadrer l'enfant. Les efforts déployés par la Tunisie dans le domaine de la protection de l'enfance, la consécration de ses droits et l'enrichissement de ses acquis ne sont pas passés inaperçus. La communauté internationale a rendu hommage à la Tunisie, à travers le comité onusien des droits de l'enfant, à l'occasion de la présentation, le 4 juin, du 3e rapport périodique tunisien sur l'application de la convention internationale des droits de l'enfant. Encore une fois, l'ONU approuve la pertinence des choix de la Tunisie. Le comité onusien a salué les efforts de la Tunisie en matière de protection de l'enfance, notamment à travers les efforts consentis pour la mise en place de nombreuses mesures consistant en la ratification des conventions et protocoles internationaux. Ces derniers ont trait notamment à l'implication des enfants dans les conflits armés, la protection des personnes handicapées et la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Parlement de l'enfant Par ailleurs, la Tunisie déploie des efforts considérables de nature à éradiquer les inégalités régionales dans le domaine de l'enfance, à assurer une meilleure coordination entre les administrations centrales et régionales compétentes dans ce domaine et à élaborer un programme national de lutte contre la violence infligée aux enfants et contre l'exploitation économique des filles employées comme domestiques. Sur le plan social, économique et politique, les droits de l'enfant ne cessent de se consolider. Il s'agit essentiellement de l'élargissement des opportunités de l'éducation et de l'enseignement en faveur des enfants, la couverture sanitaire et l'amendement de l'âge légal du mariage des jeunes filles, désormais conforme à celui des garçons, à savoir dix-huit ans. Il est question également de la garantie des chances en matière d'accès à l'emploi en faveur des personnes handicapées, du raffermissement du rôle du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et l'élargissement de ses attributions. Préparer l'enfant à participer à la chose publique est l'une des constantes de la politique nationale. Parmi les premiers pays ayant créé le Parlement de l'enfant et abritant également le Parlement maghrébin de l'enfant, la Tunisie a été saluée par le comité onusien des droits de l'enfant pour avoir institué cette institution, celle des jeunes et la fonction de délégué à la protection de l'enfance. Le Parlement de l'enfant a été créé en vertu de la loi du 17 avril 2002 qui précise qu'«…il sera également donné aux enfants l'occasion de s'organiser dans le cadre d'un espace de dialogue leur permettant d'exprimer leurs opinions sur des sujets en rapport avec leurs droits, de s'habituer à l'exercice de la responsabilité, au développement du sens civique et de la promotion de la culture des droits de l'enfant. Cet espace sera connu sous le nom de ‘‘Parlement de l'enfant''». Ainsi, la Tunisie a toujours été pionnière non seulement en matière de protection de l'enfant mais surtout dans sa préparation à participer activement dans la vie publique.