• La littérature tunisienne s'exporte bien. Pour preuve le tabac fait en Espagne autour de la production romanesque d'une jeune louve qui n'a pas fini de nous étonner. Yesmine Karray, née en 1995 à Monte Carlo d'un père chirurgien et d'une mère géologue, est assurément la plus jeune écrivaine de langue française ici et ailleurs. A douze ans, elle écrit son premier roman Mish mir et la porte du cercle, publié chez Demeter en mai 2008. L'année suivante, en juin 2009, paraît son deuxième roman, La Cartha'chinoise. Récemment, elle vient de rentrer d'une journée de promotion qui s'est poursuivie du 17 au 24 avril 2010 à Barcelone et dans plusieurs autres villes de Catalogne, en Espagne, à l'occasion de la sortie de la version catalane de son premier roman. Ce même roman Mishmar et la porte du cercle est actuellement en cours de traduction en castillan, langue officielle en Espagne, par la même maison d'édition Abadia Editors, à Barcelone. Roman Sangatal en est le traducteur. Yesmine Karray a eu l'agréable surprise durant son séjour d'établir et de signer un contrat avec une maison d'édition française pour publier son deuxième roman La Cartha'chinoise. Le passage en Catalogne de cette jeune auteure en herbe, qui a fait preuve d'une grande audace et de réelles dispositions pour l'écriture, n'a laissé personne indifférent et a suscité la curiosité, voire l'admiration, particulièrement auprès des adolescents de son âge dans les établissements scolaires de Vic, Bigues, Girona, Lloret, Barcelone et d'autres villes de la Catalogne où elle a procédé à des séances de dédicace de son ouvrage Mishmir et la porte du cercle. Les médias catalans (télévisions, stations radiophoniques et publications) «se sont également intéressés à Yesmine Karray, un cas jugé insolite et singulier vu son âge, en lui consacrant de larges extraits. Un vrai phénomène dans le monde de l'édition», écrit-on. Habituellement, les rares ouvrages écrits en espagnol par des jeunes, issus de l'immigration maghrébine, essentiellement marocaine et algérienne, évoquent fatalement les mêmes préoccupations, les mêmes sujets d'inquiétude d'une communauté de déracinés, de déclassés qui a perdu ses repères. Avec Yesmine Karray, la presse catalane et espagnole découvre un visage autrement plus avenant et plus réfléchi d'une Tunisie qui tire un légitime orgueil et une vive satisfaction de la réussite de sa jeunesse. Motus et bouche cousue sur son troisième roman qui paraît très prochainement, avant son 16e anniversaire.