L'énergie, les produits de base et le transport occupent une place importante dans la compensation au cours de cette année. Cependant, la révision du système de compensation est inscrite à l'ordre du jour La pauvreté a atteint des niveaux inquiétants dans certaines régions compte tenu du manque d'opportunités d'emploi et de l'absence d'investissements productifs. Ces populations réparties à travers les zones intérieures ont encore besoin d'être aidées par l'Etat pour pouvoir vivre dignement. Cette aide leur permet juste de se procurer les produits de base. D'ailleurs, l'Etat compte bien cibler ces catégories à revenus limités pour qu'elles puissent continuer à bénéficier des aides et des produits compensés. Un ciblage optimal permettrait, à terme, de diminuer la pression sur le budget de l'Etat. Les jeunes issus de ces familles nécessiteuses doivent également trouver l'appui nécessaire pour être insérés dans la vie active en montant leurs propres micro-projets, et ce, dans le but d'améliorer leurs revenus et d'apprendre à compter sur leurs propres capacités physiques et intellectuelles. Aujourd'hui, la compensation profite à tout le monde, y compris aux personnes aisées. Les restaurants et les hôtels s'approvisionnent en produits compensés destinés, en principe, aux catégories à faibles revenus. D'ailleurs, le Fonds monétaire international a approuvé la restructuration de la Caisse générale de compensation dans le sens d'une meilleure identification de ces catégories qui ont le droit de continuer de bénéficier des différents produits à prix modérés. En tout cas, au cours de cette année, les estimations globales pour la compensation sont établies à 4.292 MD, ce qui représente 76.6% des dépenses de développement, sans compter le principal de la dette publique, 24.2% de l'ensemble des dépenses de gestion, compte non tenu de l'intérêt de la dette publique, 15.3% de l'ensemble du budget et 5% du produit intérieur brut, taux porté à près de 7% si l'on intègre la compensation indirecte du carburant. Politique de ciblage Une telle valeur de compensation, considérée comme élevée, traduit les interventions encore soutenues de l'Etat pour le social. Mais la question de la révision du système de compensation est à l'ordre du jour afin de maîtriser ces dépenses faramineuses en ciblant les catégories qui ont vraiment besoin de soutien, à savoir celles qui ont un revenu limité. Pour ce qui est du carburant, par exemple, le montant de la compensation est de 2.500 MD contre 3.734 MD au cours de l'année précédente, et ce, pour compenser les secteurs du carburant et de l'électricité et pouvoir couvrir une partie des besoins de la population. L'équilibre du dispositif du carburant et de l'électricité nécessite, selon les estimations, des financements de l'ordre de 5.047 MD. Les estimations tablent aussi, au cours de cette année, sur un volume de production nationale de 2.977 millions de tonnes de pétrole brut et de 2.801 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) de gaz naturel en tenant compte du fait que le prix moyen du baril de pétrole (brent) serait de 110 dollars avec une valeur d'échange du dinar de 1.670 par rapport au dollar. Il est prévu, de même, d'importer 2,436 millions de tep de gaz naturel algérien contre 1,660 million de tep prévu par la loi de finances de 2013. Pour financer ces besoins, l'Etat compte poursuivre l'application de la même démarche adoptée jusqu'ici, en l'occurrence exploiter les activités de raffinage et les bénéfices de l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap), ce qui permet de ramener les besoins de financement à 3.150 MD. Ce montant sera couvert par une subvention provenant du budget de l'Etat de l'ordre de 2.500 MD. Un tel montant est considéré comme élevé, surtout si l'on tient compte des besoins du pays en ressources financières pour développer l'infrastructure de base, l'appui à l'investissement productif qui contribue à la croissance et génère de nouveaux postes d'emploi. Par ailleurs, des ressources supplémentaires d'une valeur de 650 MD seront mobilisées dans le cadre de la révision du système de compensation qui incombe aux services du ministère de l'Industrie. Pour ce qui est de la compensation des produits de base, le montant à allouer est de l'ordre de 1.407 MD pour l'année en cours, contre 1.350 MD inscrits dans la loi de finances de 2013 et 1.450 MD prévus l'année dernière. Le transport public va bénéficier, lui aussi, de la compensation pour un montant de 385 MD au lieu de 330 MD l'année dernière au titre de l'appui au transport scolaire, universitaire et des tarifs réduits, ainsi que de la gratuité pour les catégories à besoins spécifiques. L'augmentation des charges des différentes sociétés de transport concernées est prise en considération. Un montant de 296 MD est mobilisé pour les dépenses imprévues, qui servira à couvrir éventuellement des besoins pressants qui peuvent surgir au cours de l'année. Repères * Les prévisions tablent pour cette année sur un prix moyen du baril de pétrole de 110 dollars US, alors que le dinar tunisien devrait se maintenir à 1.670 par rapport au dollar. * Les besoins de financement des hydrocarbures et du gaz seraient d'environ 5.047 MD, dont 2.818 MD pour le pétrole brut et le gaz naturel, 1.443 MD pour les produits finis importés et 786 MD pour l'électricité et le gaz. * Les financements du dispositif énergétique provenant des ressources propres disponibles seraient de l'ordre de 1.897 MD, dont 1.283 MD proviennent des activités de raffinage et 614 MD des bénéfices de l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap) de 2013. * La révision du système de compensation devrait dégager un montant de 650 MD. Un meilleur ciblage des populations à revenus limités est nécessaire à cet effet.