Le chef du gouvernement désigné est dans l'obligation de livrer sa copie vendredi prochain A l'approche de la journée du vendredi 24 janvier 2014, date-butoir pour la présentation par Mehdi Jomâa de son équipe ministérielle et au moment où l'ANC finalise, dans la douleur et la division, l'élaboration de la Constitution, les Tunisiens restent suspendus à tout ce qui filtre des milieux se disant proches du chef du gouvernement désigné ou des partis politiques se proclamant eux aussi dans le parfum de ce que fera Mehdi Jomâa. Toutefois, les listes qui sont publiées quotidiennement par les journaux ou distillées sur les réseaux sociaux ont la particularité commune de chercher désespérément une paternité perdue. Chacune parmi les personnalités politiques contactées par La Presse s'accorde la paternité d'une liste ou d'une autre tout en assurant qu'elle n'a aucunement l'intention de chercher à orienter les choix de Mehdi Jomâa auquel revient le dernier mot pour la formation de son gouvernement, conformément à ce que prévoit la feuille de route du Quartet. Restera, restera pas Et les commentaires de focaliser toujours sur ce qu'on pourrait appeler l'affaire Ben Jeddou : restera, restera pas. «Au cas où Mehdi Jomâa considérerait que le maintien de Ben Jeddou au ministère de l'Intérieur est la solution idéale, je ne peux que soutenir cette démarche mais à condition que Ben Jeddou bénéficie de compétences renforcées, notamment, en matière de désignation des hauts responsables au sein du ministère de l'Intérieur. Toutefois, il faut que le processus de la formation du gouvernement Jomaâ soit accéléré au maximum. Ma crainte est de voir le chef du gouvernement dans l'impossibilité de finaliser son équipe, vendredi prochain. A ce moment là, qui sait ce que Moncef Marzouki, le président provisoire de la République, fera conformément à la petite Constitution qui lui permet de décider de tout reprendre à zéro», commente Abderrazak Hammami, secrétaire général du parti du Travail démocratique patriotique. «Partant de ce risque, il est impératif pour toutes les parties politiques de se mobiliser pour faire respecter les consensus convenus», insiste-t-il. Il doit communiquer «Il est, également, essentiel de respecter la sérénité des consultations menées par Mehdi Jomâa pour former son gouvernement. La course folle aux listes publiées à un rythme quotidien n'est pas de nature à aider Jomâa dans ses consultations. Seulement, il a besoin de communiquer afin que l'opinion publique soit éclairée et ne reste pas sous la coupe des indiscrétions n'ayant rien d'innocent», relève Abdelwaheb Héni, président du parti Al Majd. «Seulement, poursuit-il, Jomâa se trouve dans une situation délicate face à un chef de gouvernement démissionnaire, mais qui continue les nominations faisant fi de ses propres engagements et prétendant qu'il bénéficie encore des mêmes compétences comme s'il n'avait pas démissionné». A la question de savoir si Jomâa est tenu de solliciter l'accord ou la bénédiction des partis politiques ou du président provisoire de la République pour tel ou tel candidat, le présient d'Al Majd réplique : «En principe, il est le candidat de l'institution du Dialogue national et s'il a des comptes à rendre, c'est bien à l'opinion publique qu'il doit le faire. Ceux qui prétendent que Marzouki doit être consulté pour ce qui est des ministères de son domaine réservé, à savoir la Défense et les Affaires étrangères, je leur fais remarquer que ce cas est valable dans un régime présidentiel où le chef de l'Etat est élu au suffrage universel alors que nous sommes dans un régime parlementaire. De plus, nous sommes dans une période transitoire qui a sa propre logique». Jomâa sera-t-il au rendez-vous vendredi prochain pour livrer sa liste ministérielle? «Personne ne peut répondre à cette question. En tout état de cause, il a l'obligation de respecter les délais qui lui sont prescrits», précise Abdelwaheb Héni. Les derniers candidats au gouvernement Jomâa Selon les indiscrétions recueillies par La Presse, certains noms continuent à être cités dans plus d'une liste alors que d'autres font leur apparition pour la première fois parmi le prochain cabinet de Mehdi Jomâa. Il s'agit de : – Mustapha Aissaoui pour les Affaires sociales. – Mustapha Ben H'tira (ingénieur) pour le Transport. – Nébil Ben Salah (directeur général de la santé) pour le ministère de la Santé. – Mnaouar Jemmali pour le ministère de l'Agriculture. – Moez Karoui (professionnel du secteur touristique) pour le Tourisme.