Quand l'adversaire érige un double mur dans l'axe, mieux vaut avoir des solutions de rechange sous le coude. Comme l'avait pressenti Vicente del Bosque, le Honduras s'est doté d'un solide bouclier défensif pour affronter son équipe en mal de points. Le technicien espagnol a donc cherché des formules efficaces pour s'attaquer aux flancs de l'équipe hondurienne. Ne nous méprenons pas. Si David Villa et Fernando Torres étaient tous deux sur le terrain, l'Espagne a bien joué avec une seule pointe. Le néo-Barcelonais a été chargé d'animer le flanc gauche, d'où il a initié l'action de son premier but. Quant au jeune Jesus Navas, il a rempli la même fonction sur le côté droit, d'où sont venues les meilleures occasions de but espagnoles. Lors de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009, c'est le couloir gauche de la Furia Roja qui avait fait la différence. Cette année, les champions d'Europe semblent plutôt pencher à droite. "Navas nous a apporté beaucoup de profondeur", reconnaît Torres après la rencontre. Le jeune ailier du FC Séville est l'une des bonnes surprises de la sélection espagnole. "Je suis très content de mon apport, mais le plus important, c'est la victoire. On a raté beaucoup d'occasions, mais il faut retenir le positif, à savoir qu'on a gagné le match", indique Navas. Sur leur faim Le butin de la Roja semble bien maigre au regard de sa domination écrasante en termes de possession de balle et du danger perpétuel qu'elle a fait planer sur la défense catracha. D'ailleurs, Vicente del Bosque reste sur une sensation d'inachevé : "Je ne pense pas que nous ayons fait un bon match. Nous aurions dû l'emporter sur un score plus large, je ne suis pas content du tout". "On s'est amélioré à la finition, on s'est créé plus d'occasions que contre la Suisse et on a marqué, mais on n'est pas satisfaits, on a un mauvais goût en bouche. On n'a pas de regrets quant au jeu pratiqué, on regrette juste de ne pas avoir marqué davantage et de nous être parfois mis en porte-à-faux derrière", explique le capitaine Iker Casillas. "On aurait pu tirer davantage de cette rencontre mais on a été courts. De toute façon, je crois que l'équipe va monter en puissance au fil de la compétition. On a un peu en travers de ne pas avoir marqué davantage, mais ce qui compte, c'est d'abord la victoire", ajoute Juan Mata, qui a fait ses débuts en Coupe du Monde de la FIFA en remplaçant Torres. "J'espère que les buts qu'on n'a pas mis aujourd'hui vont tomber au prochain match", lance Casillas. Le portier du Real Madrid fait bien entendu référence au duel entre les deux Rojas à Tshwane/Pretoria, décisif pour l'issue du Groupe H. Le Honduras et la Suisse vont quant à eux croiser le fer à Mangaung/Bloemfontein, mais il s'agit là d'une autre histoire. "Nous allons avoir du temps pour préparer le match contre le Chili. Maintenant, c'est le moment de se reposer et de tirer des enseignements", martèle Vicente del Bosque.