Le deuxième spectacle de danse contemporaine de la manifestation «solstices de danse» nous entraîne sur le terrain de la lutte de la femme contre ce qui entrave ses mouvements... Nitt 100 limite est le titre du spectacle proposé mardi dernier par la chorégraphe Oumayma Manaï. 28 minutes durant lesquelles l'artiste a essayé de nous parler, à travers son corps, de la femme, des limites, de la dualité entre construction et destruction. Le décor de la scène est composé d'un rouleau de grillage qui entoure l'espace. La danseuse fait son entrée, ses escarpins à la main. Elle se met par terre, dans une posture figée pendant un moment de silence profond. Elle essaye ensuite, et à maintes reprises, de se tenir debout et en équilibre avec ses talons. Le rythme s'accélère, elle marche, elle court dans tous les sens cherchant à fuir, à se libérer et à briser les chaînes qui l'entravent... Tenant un fil de fer à la main, elle l'enroule sur son cou, sur ses mains, sur ses bras... Ses mouvements, qui deviennent tantôt agressifs tantôt doux, dévoilent à la fois la beauté du corps féminin et sa force cachée. Sensualité et sauvagerie se conjuguent dans le spectacle. C'est une recherche sur les limites du corps, de l'espace et du temps. En contact direct avec le grillage qui symbolise l'obstacle, la chorégraphe le caresse, le repousse... à la recherche d'un équilibre psychologique et social. Elle brosse le portrait de la femme à la fois douce et révoltée, comme un fauve en cage. Elle se bat pour briser toutes les chaînes. Oumaïma cherche ainsi à rompre les contraintes issues des traditions et de la religion qui accablent la femme, mais l'homme aussi. Nitt 100 limite est un spectacle à double sens. C'est la quête de la libération du corps qui emmène vers une libération de la pensée et du «corsage» des idées figées.