Wimbledon: 59-59 au 5e set, le match de tous les records pour Nicolas Mahut. Plus grand nombre de jeux et de points dans un set, plus grand nombre d'aces dans un même match... Tous les records, dit-on. Tous. Battus. Décidément, il était écrit que ce Wimbledon 2010 serait particulier pour Nicolas Mahut et John Isner, acteurs de deux matches-marathon. Du jamais vu. Ni à Wimbledon ni dans aucun tournoi du Grand Chelem, d'ailleurs. Plus une place de libre sur le court n°18. Plus une place non plus sur la terrasse en gazon qui surplombe le court, pas plus que sur le muret qui le domine et qui mène au jardin si prisé des équipes de télévision. Tous les photographes accrédités à Wimbledon semblent avoir délaissé les autres matches, tous les spectateurs des terrains annexes ont convergé vers le spectacle. Même l'écran géant d'Aorangi Terrace, là où flanent et pique-niquent les visiteurs de l'AELTC, ne diffuse pour une fois pas le Maître Federer pourtant en action sur le Centre Court. Même John McEnroe a pris place dans les gradins! Et dans les vestiaires, les joueurs sont agglutinés devant les écrans de télé. Roger Federer compris, une fois sa mission accomplie. Il faut dire que ce qui est en train de se dérouler sur le court 18 est absolument ahurissant. Nicolas Mahut et John Isner sont en train de faire voler en éclat tous les records du tennis en l'espace d'une rencontre du premier tour a priori anodine. Interrompue par la nuit mardi soir, elle l'a été une seconde fois ce mercredi soir. Durée de jeu totale d'un match, d'un set, d'un cinquième set; plus grand nombre de jeux et de points dans un set; plus grand nombre d'aces dans un même match... Tous les records, vous dit-on. Tous. Battus. Décidément, il était écrit que ce Wimbledon 2010 serait particulier pour Nicolas Mahut et John Isner, acteurs de deux matches-marathon en qualifications. Le premier round de cet affrontement entre la machine à aces, le géant (2,06m) américain John Isner, et l'un des meilleurs spécialistes du gazon avait déjà été épique. Nicolas Mahut, retombé à la 148e place mondiale, était passé à trois points du match dans le tie-break du quatrième set avant de concéder le jeu décisif au 19e mondial. Et de rentrer au vestiaire en raison de l'obscurité. Mais ce n'était rien à côté du second, auquel tout Wimbledon allait, sans s'en douter, être convoqué. Le savaient-ils à l'entame de ce cinquième set, l'Angevin et le Néo-Floridien, qu'ils s'apprêtaient à explorer jusque dans ses tréfonds la règle du "no tie-break in the fifth"?