«La Troïka a conduit le pays à la ruine», dénonce-t-on Un meeting populaire du mouvement Nida Tounès a eu lieu, hier matin, dans la délégation d'El Amera (gouvernorat de Sfax), en présence d'un important déploiement policier. «Il s'agit du premier meeting populaire organisé à Sfax depuis la création du parti», a souligné le secrétaire général du mouvement, Taieb Baccouche. Il a ajouté que « le programme économique et social de Nida Tounès, réalisé par un groupe d'experts, propose de réelles alternatives pour la Tunisie de demain, et sera enrichi prochainement en incluant les zones rurales, avec l'implication des experts des organisations nationales, dont l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), en vue d'œuvrer pour la réduction des disparités régionales. Ennahdha et le CPR pointés du doigt «L'ancien gouvernement de la Troïka a conduit le pays à la ruine, surtout que les dettes n'ont pas été investies dans le développement, mais pour spolier le pays et servir ses propres intérêts, a-t-il indiqué. C'est ce qui explique, selon lui, la hausse du chômage et de la pauvreté et la prolifération des phénomènes de la violence et du terrorisme dans le pays», a t-il ajouté. M. Baccouche a accusé le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) d'avoir assassiné de «manière odieuse» Lotfi Nagdh à Tataouine, et commandité la liquidation d'autres militants, dont Chokri Belaïd, appelant à faire front face à tous ceux qui soutiennent le terrorisme en Tunisie. «La Troïka gouvernementale sortante cherche à manipuler les nouveaux gouverneurs de manière insidieuse», a t-il affirmé. A la veille de ce meeting, le parti Nida Tounès avait organisé à Sfax une réunion avec les cadres du mouvement, entourée d'une importante présence policière et des protestations des ligues de protection de la révolution qui avaient jusque-là, et à plusieurs reprises, empêché Nida Tounès de tenir ses réunions dans la région. Un acquis pour les forces modernistes La préservation des acquis de la Tunisie est tributaire de l'union des forces modernistes et réformistes, a déclaré le directeur exécutif du mouvement Nida Tounès, Ridha Belhaj. Ces forces sont appelées plus que jamais à faire preuve de cohésion et d'union en vue de sauver les acquis réalisés durant de longues décennies, a-t-il ajouté. Dans une déclaration à l'Agence TAP en marge du colloque organisé, samedi, par le mouvement Nida Tounès à Ksar Hellal et dédié à l'histoire du mouvement national, Belhaj a souligné que le mouvement Nida Tounès s'inscrit dans la lignée du mouvement réformiste et moderniste en Tunisie, qui, a-t-il dit, plaide en faveur des acquis de la modernité et de l'Etat indépendant. Le congrès du 2 mars 1934 à Ksar Hellal constitue sans doute un acquis pour les forces modernistes, a-t-il estimé. Selon lui, cet évènement s'inscrivait dans le droit fil du processus historique du mouvement réformiste en Tunisie et constituait un premier pas sur la voie de l'indépendance du pays et de l'édification de l'Etat moderne. D'autre part, Nida Tounès a demandé, hier à Monastir, à reprendre le dialogue national et à soumettre au débat toutes les questions en suspens. «Nous demandons à reprendre le dialogue national, débattre de toutes les questions et prendre les décisions adéquates dans le cadre du consensus auquel doivent se conformer toutes les parties en cette étape délicate que traverse le pays», a dit Mohamed Ennaceur, vice-président de Nida Tounès, lors d'une réunion hier pour commémorer le 80e anniversaire du congrès de Ksar Hellal, en mars 1934. Il a aussi appelé le gouvernement de Mehdi Jomâa à trouver des solutions aux problèmes urgents auxquels fait face la Tunisie, citant en particulier la lutte contre le terrorisme, les réseaux de contrebande et l'impulsion de l'économie.