L'avocat Sami Ben Ghazi a révélé que Ramla Dahmani, sœur de l'avocate et prisonnière politique Sonia Dahmani, a été condamnée par contumace à un an de prison avec exécution immédiate. Dans une publication Facebook du mardi 8 juillet 2025, Sami Ben Ghazi a indiqué que Ramla Dahmani avait été condamnée à un an de prison par contumace, en vertu du décret 54, avec exécution immédiate. Les avocats ont découvert cette condamnation en consultant les registres du tribunal de première instance de Tunis.
Depuis l'incarcération de sa sœur, Ramla Dahmani s'était imposée comme l'une de ses porte-voix les plus déterminés. Refusant le silence et l'injustice, elle n'a eu de cesse de dénoncer les dérives et de relayer des témoignages poignants sur les conditions de détention, la répression et les atteintes aux droits fondamentaux. Un engagement qui semble aujourd'hui lui valoir d'être directement ciblée.
Réagissant à sa condamnation, Ramla Dahmani a dénoncé une décision politique : « Condamnée pour avoir défendu Sonia. Pour avoir raconté ce qu'elle subit. Pour avoir dérangé. Ils m'ont condamnée parce que je ne plie pas, parce que j'expose leur honte ». Elle affirme ne rien regretter et refuse de se taire : « Qu'ils me condamnent à deux, dix ou vingt ans. Qu'ils me condamnent à mort, tant qu'ils y sont. Rien ne me fera taire. Je ne suis pas une fugitive, je suis une résistante. Qu'ils sachent que tant que je respire, je continuerai à dénoncer, à écrire, à hurler, à me battre. Pour Sonia. Pour les autres. Pour la vérité. Parce qu'il y a une chose qu'ils n'ont pas encore comprise : ce ne sont pas les barreaux qui réduisent une femme au silence. Ce sont les compromis. Et moi, je n'en fais aucun ».
Pour rappel, Sonia Dahmani avait été arrêtée le 11 mai 2024 par les forces de l'ordre, qui avaient fait irruption dans les locaux de la Maison de l'avocat à Tunis, où elle s'était réfugiée après avoir fait l'objet d'un mandat d'amener. Cette arrestation, survenue dans l'enceinte même de l'Ordre des avocats, avait suscité une vive indignation dans les milieux judiciaires et médiatiques. Toutes les poursuites visant Sonia Dahmani sont liées à ses prises de parole dans les médias et à l'application du décret 54, régulièrement dénoncé pour ses atteintes à la liberté d'expression.