Le jeu et la performance doivent reprendre le dessus sur la coulisse et le diktat des juridictions Les affaires polluent un foot national déjà moribond. En plein hiver, la tension monte de plusieurs crans, l'atmosphère devenant incandescente au bout d'un week-end placé sous le signe de la controverse et d'un déluge d'accusations. Coup sur coup, l'affaire EGSG-ST, puis celle ASG-CSH ont envenimé l'ambiance, d'autant que les retombées sont pesantes et fatales, notamment dans le second cas. Dans la grisaille ambiante, une odeur de scandale imprègne une compétition que certains trouvent faussée sur la ligne d'arrivée, lors de la dernière journée. Vous l'avez sans doute deviné : c'est de Ligue 2 que nous parlons. Condamnation foudroyante Au-delà des arguties juridiques, la condamnation est terrible, foudroyante : l'Etoile de Béni-Khalled est reléguée en Ligue 3. Et ce n'est pas le verdict du terrain qui l'envoie au purgatoire, mais plutôt une bien sombre affaire d'évocation formulée par l'Avenir de Gabès à l'encontre de la participation d'un joueur du Club Sportif Hilalien qui comptait trois avertissements à son actif. La Ligue, puis le Comité national d'appel retirent les trois points de la victoire au CSH. Samedi dernier, le Comité national d'arbitrage sportif les lui rend et confirme le résultat acquis sur le terrain, au prétexte que l'ASG avait retiré son évocation et n'a pas communiqué au CSH un dossier complet de cette même évocation. Entre-temps (puisque l'examen de l'affaire a traîné), la Zliza avait assuré son accès au play-off. Il faut dire que cette sentence condamnait l'Etoile de Béni-Khalled à la relégation, puisqu'elle ne pouvait plus rejoindre le CSH. Elle apprenait le verdict alors qu'elle se trouvait en stage à Hammamet pour préparer un match qu'elle croyait décisif ! Du coup, le «gentlemen agreement» passé entre l'ASG et le CSH, bien entendu tacite, une sorte de pacte de non-agression, produisait de désastreux effets collatéraux. La facture a été payée par le club capbonais, lequel déclarait le lendemain forfait dans un match devenu d'aucun intérêt prévu... à domicile. Le bureau de Samir Mami a préféré éviter d'éventuels débordements des supporters, ce qui était plausible compte tenu des menaces parvenues au président du club tout au long de la journée de dimanche. Grave accusation de fraude Entre El Gaouafel Sport de Gafsa et le Stade Tunisien, une odeur de soufre. Au cours de cette «affaire N'dong bis» se trouve la question de l'éligibilité ou non de l'arrière droit Mohamed Ben Ali à l'occasion de la rencontre de la 17e journée ST-EGSG (2-0). Le club du Sud-Ouest soupçonne certaines gens de fraude sur la feuille du match ST-CA : Ben Ali n'aurait pas pris de carton jaune dans le petit derby tunisois, à en croire les dirigeants gafsiens. Son nom y aurait été inscrit frauduleusement, le numéro de licence l'accompagnant étant celui de Halim Darragi. El Gaouafel se dit prêt à aller devant les juridictions civiles, exiger un test calligraphique et le témoignage de l'arbitre. De son côté, le Stade Tunisien soutient que Ben Ali ne comptait qu'un seul avertissement au moment de croiser le fer avec Gafsa. Il a purgé sa suspension devant le SG, et serait par conséquent en règle volet disciplinaire. Le club du Bardo rejette toute possible allusion à une fraude commise sur un document officiel. La ligue a débouté El Gaouafel, confirmant le résultat acquis sur le terrain. Et c'est avec énormément d'appréhension que le public sportif suit cette énième évocation de la saison. En attendant la manne céleste Après la L2, dont la dernière journée a été repoussée d'une semaine en raison du retard de versement de la subvention ministérielle aux clubs (18 clubs sur 20 ont voté pour le boycott de cette ultime ronde), c'est au tour des clubs de L3 d'emboîter le pas et de se livrer à un mouvement de débrayage qui a empêché, par exemple, de faire jouer dimanche le match CSCheminots-ESGaâfour. Là aussi, exsangues, les clubs amateurs de L3 attendent avec impatience l'encaissement de la subvention de la tutelle, de l'ordre de 150 mille dinars. Une bouée de sauvetage par les temps de dèche qui courent...