Dernier ajustement des prix en juillet 2013 La Tunisie se caractérise par des précipitations annuelles variant entre moins de 200 mm au Sud et plus de 1.000 mm au Nord. Le potentiel de ses ressources en eau est évalué à 4,8 milliards de m3 avec une dotation en eau par habitant de 450 m3/an située au-dessous du seuil de pauvreté hydrique. Les efforts de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) en matière de desserte en eau potable ont permis d'atteindre un taux de 83,1% en 2012, 100% en milieu urbain et 49,7% en milieu rural. Plus de deux millions d'abonnés en 2012 sont approvisionnés essentiellement par des branchements individuels et sont assujettis à une tarification progressive selon les tranches de consommation trimestrielles, à l'exception de l'usage tourisme et borne fontaine qui payent leurs consommations à un tarif uniforme. Après un gel des tarifs durant la période 2006-2009, les tarifs de l'eau ont été modifiés en juillet 2010, septembre 2011, juin et décembre 2013. Les différentes révisions enregistrées au cours de la période 2010-2014 ont fait varier le tarif par tranche de consommation trimestrielle d'un maximum de 9,1% par an pour la tranche 101-150 m3 par trimestre, alors que les tarifs des tranches de consommation inférieures (0-20 et 21-40 m3/ trimestre), concernant en majorité les ménages à revenus modestes, ont été faiblement révisés à la hausse de l'ordre de 2% par an, ce qui demeure en dessous du taux d'inflation. Prix moyen de vente Selon la Sonede, et malgré les révisions tarifaires enregistrées en 2010 et 2011, le prix moyen de vente d'un m3 d'eau évalué à 606 millimes en 2012 n'arrive pas à couvrir son coût de revient (750 millimes). Le gel des tarifs de l'eau au cours de la période 2006-2009, accompagné d'une évolution importante des charges d'exploitation, notamment celles de l'énergie (15,1 % en moyenne par an entre 2007 et 2012) et des produits chimiques (14,2 % en moyenne par an au cours de la même période), explique en partie le faible taux de couverture du coût de l'eau qui est de l'ordre de 80 %. Pour garantir la pérennité de ce service public, la Sonede souligne qu'il est désormais indispensable qu'elle retrouve dans les plus brefs délais ses équilibres financiers à travers notamment une continuation des efforts déployés en matière de maîtrise des coûts. L‘équilibre financier de l'entreprise permettrait à cette dernière de réaliser son programme d'investissement ambitieux évalué à 2.200 MD durant la période 2014-2022, qui vise essentiellement la sécurisation de la desserte dans toutes les conditions et sur tout le territoire national et la réalisation des projets de dessalement de l'eau de mer dans les régions à forte demande et où les ressources en eau en quantité suffisante font défaut. Le rendement global des réseaux de la Sonede, qui tient compte des volumes consommés facturés et non facturés ainsi que des volumes utilisés par le distributeur, est évalué à 74,1% en 2012, indiquant ainsi que, pour satisfaire une demande d'un litre d'eau, il faut produire 1,35 litre. La vétusté de certaines conduites et le passage des engins lourds sur les sites abritant les réseaux de la Sonede constituent la cause essentielle des casses et des fuites enregistrées sur les réseaux et par conséquent du volume d'eau perdu. Consciente de la rareté de l'eau, la Sonede ne cesse de promouvoir cette ressource, et ce, en multipliant les campagnes d'économie d'eau par la recherche des fuites, l'entretien, la réhabilitation des réseaux et la sensibilisation des usagers. En outre, le remplacement des conduites vétustes est une opération onéreuse qui nécessite des investissements lourds, du fait que près de 9.500 km de conduites de distribution de la Sonede ont un âge qui dépasse 45 ans.