La Tunisie a remporté deux premiers prix, pour Made in gougou, de Latifa Doghri ( 40 min, meilleur documentaire) et pour Pot de colle, de Kaouther Ben Hania ( 20 min, court métrage). Une mention spéciale a été accordée au documentaire Emir au pays des merveilles, de Ahmed Jelassi. Le Festival du film africain de Louxor fête sa 3e édition cette année. Un festival dont l'objectif est de mettre en valeur et de rendre le souffle au cinéma africain. Ainsi, du 18 au 25 mars, dans la prestigieuse cité des Pharaons, Louxor, le festival a réuni les premières africaines de films provenant de tout le continent. Fictions, documentaires et courts métrages sont entrés en compétition durant toute une semaine. 140 films provenant de 22 pays. À l'issue du festival, la Tunisie a remporté deux premiers prix, pour Made in gougou, de Latifa Doghri ( 40 min) (meilleur documentaire) et pour Pot de colle, de Kaouther Ben Hania ( 20 min ) (court métrage). Made in gougou, de Latifa Doghri, produit par notre collègue Salem Trabelsi et Sofiène Doghri, est un film portant sur une «femme mémoire» de la musique de l'île de Djerba... une femme qui a fini par perdre la mémoire. Le film réalisé sur l'île d'Ulysse raconte d'une manière cinématographique l'histoire de la première femme noire qui a défié les règles du conservatisme pour devenir chanteuse et qui, au sommet de sa célébrité, fut atteinte d'une maladie qui lui a fait perdre la mémoire. Aujourd'hui, c'est à travers ses enfants, eux-mêmes musiciens, que le parcours est retracé. Une narration simple mais évocatrice qui met en lumière un aspect jusque-là ignoré sur ces chanteuses de la communauté noire de Tunisie. Amira, 5 ans, n'aime pas l'école. Pour ne pas y aller, elle trouve une idée imparable, qui va au-delà de ses espérances. C'est ce que raconte le film de Kaouther, qui a obtenu le premier prix du court métrage. Un film construit avec une parfaite maîtrise du rythme et de l'image. Une mention spéciale a été accordée au documentaire Emir au pays des merveilles, de Ahmed Jelassi. Le documentaire, qui raconte le périple de nos immigrés clandestins en France, a marqué par son caractère vrai et par la spontanéité de ses personnages. Dans Emir au pays des merveilles, le réalisateur a su nous faire partager pour un moment l'expérience de l'errance de ses personnages, livrés à leur sort indécis... Pour sa troisième édition, le Festival du film africain de Louxor ( LAFF) s'est aussi doté d'un nouveau fonds destiné à aider le cinéma africain. Ce fonds porte le nom de Etisal et démarrera l'année prochaine. Pendant toute une semaine, les professionnels ont travaillé sur la réalisation de ce fonds, en fixant ses protocoles. Un fonds destiné à aider les jeunes réalisateurs africains dont l'âge ne dépasse pas les 30 ans. Aziza El Housseiny et Sayed Foued sont à la tête de ce fonds, qui réunit également plusieurs nationalités africaines. Sur un autre plan, le festival tente également de repositionner l'Egypte au cœur de l'Afrique et de se faire la vitrine des cinémas africains, tous genres confondus. Cette année, les responsables ont mis les petits plats dans les grands pour inviter des grands noms du cinéma comme Danny Glover et Haile Gerima, qui a déclaré : «L'Afrique possède des histoires extraordinaires, des histoires qui lui ont été volées. Aujourd'hui, elle doit entrer en possession de ces histoires pour les raconter à travers ses propres réalisateurs».