Pour de nombreuses personnes, le stress est à l'origine de fréquents maux de tête. Deux types de traitements s'offrent à elles : apprendre à gérer leur stress ou encore prendre des antidépresseurs. Une étude récente indique que chez deux tiers des patients, l'association de ces deux traitements permet de diminuer de moitié l'intensité des céphalées. Les céphalées de tension sont des maux de tête bien particuliers, volontiers chroniques, en casque, associés à une impression de tension dans les muscles du cou. Parfois s'y ajoutent des sensations de fourmillement ou de tiraillement dans le cuir chevelu. Contrairement à ce que l'on observe souvent dans les migraines, il n'y a pas de troubles visuels, ni de nausées ou de vomissements. En fait, ces céphalées sont souvent d'intensité modérée et se répètent pendant de longues années sans qu'aucun traitement ne soit mis en œuvre. Mais chez certaines personnes, elles peuvent prendre des proportions plus gênantes et devenir quasi permanentes. Leur origine est probablement psychosomatique, bien que leur mécanisme soit peu clair. Deux cents patients étudiés Le stress étant supposé jouer un grand rôle dans la survenue de ces maux de tête, différentes techniques de relaxation et de thérapies cognitives ou comportementales ont été proposées. La prise d'antidépresseurs tricycliques s'est également montrée efficace dans certains cas. Une équipe de l'université de l'Ohio a évalué l'efficacité d'un traitement antidépresseur associé à des thérapies de gestion du stress. Plus de 200 patients qui souffraient de céphalées de tension, 26 jours par mois en moyenne, ont participé à cette étude pendant huit mois. Certains ont été traités par un antidépresseur tricyclique seul, d'autres par un placebo ou par thérapies de gestion du stress associées à un placebo, et d'autres enfin par ces thérapies associées aux antidépresseurs. Pour les formes sévères Les antidépresseurs, comme les techniques de gestion du stress, ont eu une efficacité supérieure au placebo. Si l'association des deux traitements ne paraît pas agir sur la fréquence des céphalées, en revanche pour 64 % des personnes traitées, l'intensité des maux de tête avait diminué de moitié, alors que ce n'était le cas que pour 38 % des malades sous antidépresseurs seuls et pour 35 % de ceux traités uniquement par thérapie de gestion du stress. Ces résultats semblent encourageants pour les personnes souffrant de céphalées fortes malgré le suivi de l'un ou l'autre de ces traitements. Il faut rappeler, toutefois, que les antidépresseurs ne sont pas dépourvus d'effets secondaires (somnolence, sécheresse de la bouche, constipation...) et que leur utilisation ne peut être envisagée que pour traiter des céphalées vraiment gênantes et seulement après échec des autres traitements.