Dans le cadre du Dialogue stratégique tuniso-américain, d'autres programmes de coopération en matière d'enseignement et de formation sont en cours de discussion. L'enseignement supérieur et la formation ont constitué l'un des plus importants axes (économie, politique et sécurité) de la visite officielle du chef du gouvernement, M. Mehdi Jomâa, aux USA. La coopération bilatérale dans ce domaine ne date pas d'aujourd'hui mais une volonté politique, de part et d'autre, de la renforcer est perceptible au cours de cette phase de transition démocratique. Ainsi, au terme de cette visite, il a été annoncé dans une déclaration commune la rallonge de 10 millions de dollars US au programme des bourses Thomas Jefferson pour permettre à plus d'étudiants tunisiens de bénéficier de ce programme de renforcement des capacités des jeunes tunisiens, notamment dans le domaine de l'entrepreneuriat. Le principe actuel de la formation à l'échelle mondiale, comme l'explique M. Slim Choura, directeur général de la coopération internationale au ministère de l'Enseignement supérieur, n'étant plus l'éducation pour l'emploi mais pour l'auto-emploi afin d'améliorer le degré d'employabilité des jeunes diplômés et lutter contre le chômage. Programme Fulbright pour les seniors L'engouement des étudiants tunisiens pour des passages par les universités américaines, et aussi européennes, est ancien et de plus en plus important. Le programme américain d'octroi de bourses d'études aux Etats-Unis d'Amérique, The Fulbright Visiting Scholar Program, à l'origine de la promotion de l'apprentissage de l'anglais en Tunisie, date du début des années 70, et un grand nombre des nouveaux ministres en poste dans l'actuel gouvernement de M. Mehdi Jomaa en ont bénéficié. A la différence (par rapport au programme Thomas Jefferson) que ce programme Fulbright s'adresse aux étudiants en Master, aux doctorants et aux chercheurs tunisiens. Dans le cas du Master, le programme prend en charge les frais de scolarité et accorde à l'étudiant une bourse pour deux ans, l'équivalent de 2000 dollars US par mois, et un billet d'avion aller-retour. Dans le cas de la préparation d'une thèse de doctorat, la bourse n'est accordée que pour une période de 2 à 3 mois et de 3 à 10 mois pour un travail de recherche appliquée. Dans ce dernier cas, le chercheur tunisien a déjà contracté un accord de partenariat avec un professeur enseignant dans l'Université américaine de son choix. Selon M. Slim Choura de nouvelles opportunités sont prévues et attendues dans le cadre du Dialogue stratégique Tunisie-USA, lancé lors de la visite officielle de M. Mehdi Jomâa aux Etats-Unis d'Amérique. Nouvelles opportunités Les domaines des sciences et des technologies intéressent beaucoup les Américains, selon M. Choura, précisant que de nouveaux programmes de coopération tuniso-américains sont en cours de réflexion et d'autres en cours de discussion. Le responsable indique encore qu'une convention établie entre les deux gouvernements, tunisien et américain, attend d'être signée depuis 2004. M. Slim Choura, qui connaît bien ce programme étant lui-même un de ses purs produits*, affirme travailler au sein de son ministère dans le sens de l'élargissement et du renforcement de la coopération bilatérale tuniso-américaine dans le domaine de la formation et de l'enseignement. «En 1981, ce programme avait démarré dans le cadre du transfert technologique ; aujourd'hui, les horizons sont encore plus larges et les opportunités de formation plus grandes», précise-t-il. Et M. Choura d'ajouter que les compétences tunisiennes sont très demandées dans leur espace géo-stratégique (arabe et africain) mais que leur capacité à utiliser la langue anglaise, de plus en plus exigée à l'échelle mondiale, n'a pas encore atteint le niveau requis. Les étudiants tunisiens qui ont le mérite d'être sélectionnés pour un passage par les universités américaines auront ainsi la chance de faire d'une pierre deux coups. * Parti aux USA en 1981, le jeune bachelier effectue l'ensemble de ses études supérieures aux USA où il obtient son doctorat en Génie mécanique en 1990. Aujourd'hui, en même temps que sa nouvelle fonction — provisoire — au sein du ministère de l'enseignement supérieur, M. Slim Choura est professeur à l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Sfax et à l'Ecole Polytechnique.