La montée en puissance nippone aura fort à faire face à la force tranquille paraguayenne... Auteur de deux parités et une victoire en phase de poules, le Paraguay a achevé son début de parcours en pole position du groupe F, devançant l'Italie, bon dernier. Une marche jusque-là discrète (cinq points au total) mais un bilan plus qu'honorable avec une défense de fer qui constitue le point fort de l'Albirroja. Cela dit, les rencontres couperets à élimination directe exigent aussi une force de frappe importante, fût-ce face au Japon, à ce stade avancé de la compétition (huitièmes de finale). A cet effet, le potentiel offensif paraguayen force le respect bien que certaines individualités n'aient pas encore totalement laissé libre court à leur talent. Lucas Barrios, l'attaquant du Borussia Dortmund, en verve avec son club (19 buts marqués), peine à atteindre le même ratio en sélection. Idem pour Oscar Cardozo, buteur à 26 reprises pour le compte du Benfica. Quant à Roque Santa Cruz, s'il n'a disputé que cinq rencontres qualificatives avec le Paraguay, il a tout de même trouvé le chemin des filets à trois reprises. Depuis les trois coups du Mondial, aucun de ces attaquants paraguayens n'a fait trembler les filets . Encore heureux que les médians ont pris le relais. Les buts d'Enrique Vera, Cristian Riveros et Antolin Alcaraz ont ainsi permis au Paraguay de décrocher la première place du groupe tout en éliminant l'Italie, championne du monde en titre, au passage. À quelques heures de ce huitième de finale face au Japon, les attaquants savent que l'Albirroja va avoir besoin de joueurs capables de faire mouche. Cela dit, leur rôle sur le terrain ne se limite pas à celui de finisseur: «Notre travail va au-delà du simple fait d'inscrire des buts», affirme Roque Santa Cruz. Les autres joueurs, comme Riveros, acquiescent volontiers. À l'instar de Vera, il est l'un des grands bénéficiaires de ce travail fourni par les attaquants: «Ici, le plus important, c'est le jeu d'équipe. Et lorsque quelqu'un marque un but, cela me fait d'autant plus plaisir si ce n'est pas un attaquant, si c'est quelqu'un qui n'en a pas l'habitude. Et je suis encore plus heureux si cela se produit dans un match de Coupe du monde», explique le milieu de terrain. Parmi les multiples fonctions qui incombent aux attaquants, la pression à exercer sur l'adversaire en perte de balle est particulièrement prônée par le sélectionneur Gerardo Martino. Si ce dernier opte de nouveau pour le 4-3-3, les Japonais peuvent s'attendre à voir leurs propres défenseurs marqués par les attaquants paraguayens: «Nous devons nous assurer que la défense manque d'espace et que l'adversaire ne puisse pas organiser le jeu facilement, ni avoir la maîtrise du ballon», ajoute Santa Cruz. D'après ce dernier, la mobilité des attaquants est essentielle pour la fluidité du jeu paraguayen: «En même temps, nous pouvons créer des occasions de but pour les autres attaquants, mais aussi pour nos équipiers qui viennent de derrière, pour que personne ne soit triste de ne pas pouvoir inscrire son but. D'ailleurs, notre travail est bien perçu par le reste de l'équipe ». Les indicateurs sont donc au vert pour le Paraguay, avide de marquer ce Mondial de son empreinte et passer en quart de finale. Volet retour au premier plan, le défenseur central Antolin Alcaraz et le milieu de terrain Jonathan Santana, absents du dernier match contre la Nouvelle-Zélande en raison de blessures, ont fait leur retour à l'entraînement samedi et devraient être alignés face aux Nippons. Avant l'Afrique du Sud 2010, le Japon n'avait jamais gagné un match de coupe du monde hors de ses frontières. C'est chose faite depuis ses succès face au Cameroun et face au Danemark. Grâce à ces deux coups d'éclat, le Japon a enchanté la planète entière grâce à son jeu fluide et rapide. L'attaquant Shinji Okazaki, qui a inscrit son premier but dans la compétition lors de la victoire sur le Danemark, aborde ainsi le huitième de finale face au Paraguay avec sérénité. K.K.