«Albirroja» et «Furia Roja» ne ménageront pas leur peine pour atteindre le dernier carré... En dehors des tirs au but contre le Japon, le Paraguay n'a encaissé qu'un seul but dans le tournoi, contre l'Italie. Certes, en phase de groupe, la Nazionale était vieillissante, les Néo-Zélandais peu redoutables, mais les Guaranis ont aussi réussi à museler Vittek, attaquant de la Slovaquie, éliminée, toujours comeilleur buteur du tournoi avec ses quatre réalisations, aux côtés d'Higuain et de Villa. L'autre atout du Paraguay est son sélectionneur argentin Gerardo Martino, dit «Tata», en poste depuis 2007, fin tacticien qui s'inspire de Marcelo Bielsa, le sélectionneur du Chili. Ce faisant, des huit équipes encore en lice, le Paraguay est celle qui a marqué le moins de buts avec trois réalisations en quatre matches. Pire, aucun de ces buts n'a été marqué par les attaquants, Roque Santa Cruz (Manchester City), Lucas Barrios et Nelson Valdez (Dortmund) sont aux abonnés absents. La méforme de Santa Cruz saute aux yeux. En défense, les éléments qui composent la défense, Bonet, Da Silva, Alcaraz autour du gardien et capitaine Villar, sont la colonne vertébrale de cette équipe. L'attaquant paraguayen Roque Santa Cruz, dont l'inefficacité devant le but depuis le début du Mondial symbolise les difficultés en attaque de l'Albirroja, n'en fait pas une obsession mais espère retrouver le chemin des filets, aujourd'hui, contre l'Espagne. Ne pas avoir encore marqué dans le tournoi «ne m'inquiète pas réellement», assure Santa Cruz, qui nuance: «le plus important est de se créer des occasions de marquer». Pourtant, le porte-drapeau de la sélection guaranie a entamé à 28 ans sa troisième Coupe du monde d'affilée avec le lourd costume d'artilleur principal de l'équipe, en l'absence de Salvador Cabanas, le meilleur buteur des qualifications (6 buts), blessé par balle à la tête en janvier. Un costume qu'il a longtemps porté seul en sélection ces dix dernières années (21 buts en 74 sélections). Tout comme celui d'ambassadeur en Europe, au Bayern Munich principalement, d'un football paraguayen jusqu'alors plus réputé pour sa rigueur défensive que pour sa fantaisie offensive. Chassez le naturel, il revient au galop : depuis le début du tournoi sud-africain, le Paraguay a encaissé un seul but et n'a inscrit en tout et pour tout que trois buts en quatre matches. Par le défenseur Alcaraz contre l'Italie (1-1), et par les milieux Vera et Riveros contre la Slovaquie (2-0): «Notre jeu repose sur un fort pressing avec des attaquants qui défendent beaucoup. Du coup, n'importe qui dans l'équipe peut marquer», se défend le buteur paraguayen. En 296 minutes jouées, le joueur de Manchester City n'a pas marqué. Pire, il n'a tiré que cinq fois au but. Outre un manque évident de rythme et de compétition dû à une saison tronquée par des blessures, Santa Cruz paye un déficit de complémentarité avec des coéquipiers qu'il a peu côtoyés durant les qualifications au Mondial, puisqu'il n'a pris part qu'à cinq des dix-huit rencontres du Paraguay. Et pour ce nouveau grand rendez-vous avec l'histoire paraguayenne que constitue le quart de finale contre l'Espagne, Santa Cruz se veut résolument optimiste: «Nous avons l'habitude de ce genre de match dans notre Confédération contre des équipes comme le Brésil ou l'Argentine», justifie-t-il, conscient du statut de favori de la Roja contre laquelle : «il ne faudra pas se retrancher en défense». Santa Cruz aura sûrement à cœur de se montrer enfin de nouveau décisif contre le champion d'Europe 2008, car le Paraguay, aussi solide soit-il défensivement, ne pourra peut-être pas compter uniquement sur une nouvelle séance de tirs au but. Torres en question ? La sélection espagnole n'est pas encore redevenue cette «Furia Roja» qui avait enchanté lors de l'Euro 2008. Mais elle a repris des couleurs et son "toque", jeu de passes rapides, a ébloui par séquences contre le Portugal en huitièmes de finale. Avant le premier tir de cette rencontre, à la 2e minute, quelque 17 passes avaient été réalisées! Xavi et Iniesta sont les deux chefs d'orchestre de cette formation et sont évidemment impliqués sur le but de Villa contre la Selecçao. Cela dit, la Roja a peut-être péché par suffisance lors de son entrée au Mondial et une défaite surprise contre la Suisse (0-1). Durant ce match, les Espagnols avaient donné l'impression de se regarder jouer. Del Bosque a d'ailleurs tout de suite martelé après avoir battu le Portugal qu'il faudrait prendre le Paraguay «au sérieux» pour éviter une autre désillusion. La forme de Torres inquiète. Insuffisamment remis de ses blessures, le Kid a fait peine à voir contre le Portugal. Il a logiquement été remplacé par Llorente avant l'heure de jeu et l'Espagne a mieux joué sans lui. Chapitre joueurs clés, Villa, bien sûr, est en pôle position. Il a inscrit contre le Portugal son 42e but en 62 sélections ! Il n'est qu'à deux buts du record sous le maillot espagnol de Raul (44 buts mais en 102 sélections). « El Guaje », le gamin en asturien, figure aussi au sommet du classement des meilleurs buteurs avec Higuain et Vittek (4 buts). Son entente avec les orfèvres du milieu Iniesta et Xavi est parfaite, comme sur le but qui coula le Portugal. A noter aussi un excellent Ramos sur le côté droit, intraitable défensivement et percutant offensivement: «Je suis sûr que nous allons rencontrer une sélection paraguayenne qui va rester en défense, comme l'ont fait de nombreuses autres équipes contre nous. Nous avons l'habitude d'être confrontés à cela», a prédit l'attaquant Fernando Llorente, auteur d'une entrée remarquée contre le Portugal en huitième de finale: «Nous devrons suivre notre plan de jeu et faire en sorte d'être bons pour gagner le match», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Potchefstroom, où la Roja a établi son camp de base. L'attaquant Pedro a, pour sa part, affirmé que l'Espagne devait s'attendre à un match très difficile: «Ils resserrent bien les lignes en défense, ils sont bien regroupés. Ce sera très compliqué de trouver des espaces. Cela va être un match très difficile», a-t-il anticipé: «Il faut préparer ce match comme nous avons préparé celui contre le Portugal», a renchéri Lorente. Des mots qui en disent long sur l'état d'esprit de l'équipe espagnole, avide d'atteindre le dernier carré à tout prix.