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Dix millions ‘‘d'experts''
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 04 - 2014


Par Khaled TEBOURBI
Nous décrochons, semble-t-il, des plateaux politiques. «Lassitude» expliquent les sondeurs. Il y a un peu de cela. Ils sont en manque d'inspiration, et certainement, après le départ de la Troïka, à court de sujets.
Il n'y a plus vraiment quelqu'un à «épingler», sans compter que tout le monde est suspendu aux nouvelles de l'économie, qui «rame» encore en dépit des efforts du gouvernement Jomaâ.
De quoi s'occupe-t-on encore ? De foot encore et de chanson, paradoxalement comme aux pires heures de la censure. Des variétés reviennent ici et là. Quasiment semblables à ce qu'elles étaient. Les présentateurs rivalisent de formules «mielleuses», et les mêmes «stars» défilent partout, reprenant les succès de toujours.
Ce n'est pas tout : les talk-shows(re) versent à leur tour dans le commentaire de la chanson. Et on en entend de belles... parfois «d'érudites», n'émanant pas forcément de spécialistes. On avait dix millions d'entraîneurs du temps de Ben Ali, on a eu dix millions de politologues le lendemain de la Révolution, on aura probablement dix millions d'experts en musique d'ici à bientôt.
On en rajoute sûrement, mais une ou deux «dissertations» récentes sur des émissions de grande audience poussent à le penser. On ne citera pas de noms, chacun se reconnaîtra. Ça parlait de voix et de chants, ça classait et «déclassait» les chanteurs d'hier et d'aujourd'hui, ça «tranchait ferme» sur l'art vocal et l'histoire des grandes vocalités. On eut cru écouter Kamel Ennajmi, le Dr El Hafni, d'Erlanger ou Ziriab. Non, il s'agissait de simples «opérateurs culturels», d'«intervenants de passage».
En y regardant un peu, des gens comme vous et moi, comme des millions de Tunisiens, ayant goût pour le chant et la chanson, mais pas au point d'en disserter comme bon leur semble, le plus souvent à tort et à travers pendant des heures d'antenne.
La chanson et le chant sont décidément les parents pauvres de la critique d'art. Ils traînent cette «injustice» depuis une bonne trentaine d'années. C'est sans doute la conséquence de l'explosion des médias. C'est certainement, aussi, l'effet d'un laisser-aller de la part des gens du métier. Quoi que l'on dise, le théâtre, le cinéma, la littérature, la peinture ou la poésie se protègent beaucoup mieux des intrus, et éventuellement, des «charlatans».
Ce qu'il faut au commentateur de la musique pour mériter le statut de critique musical?
«Pas la science infuse, écrivait notre bon ami Mohamed Garfi, un peu de pratique, quelques connaissances de l'histoire de l'art et de la culture générale suffisent amplement à la tâche...».
Ce profil est-il si rare pour que télés et radios continuent à confier «la parole musicale», ainsi, au hasard des invitations, et sans le moindre souci de vérité?
Nous décrochons des «plateaux politiques», mais nous nous remettons probablement encore à l'actualité artistique, assez riche en ce moment : «Jazz à Carthage», «Comar d'Or», des sorties de films tunisiens surtout. Une véritable poussée avec, depuis fin janvier (et pour ne citer qu'eux), «Feu» de N. Zghibi, «Le dernier mirage» de Nidhal Chatta et, ces deux dernières semaines, «Le Challat de Tunis» de Kaouther Ben Hana et «Bab el Falla» de Moslah Kraïem.
Des salles de Tunis et banlieues se mobilisent à l'occasion. Plutôt bien. Il y avait du monde mercredi dernier au «Rio». Séance régulière pour «Le Challat» et première du très intéressant, très piquant, et bien conduit court métrage de Najoua Limam Slama «Une journée sans femmes». Si le public tunisien poursuit sur cette fréquence, nos jeunes cinéastes et le nouveau cinéma tunisien trouveront sûrement la bonne issue.
Le court métrage de Najoua Limam Slama «Une journée sans femmes» appelle mention à ce propos. Il a été entièrement financé par un groupe industriel tunisien.
Pas un millime de l'Etat. Et ce n'est nullement chose à plaindre. L'avenir de l'Art est du côté de l'investissement privé et du mécenat. Le groupe qui a financé «Journée sans femmes» montre la voie. Nos amis du «Comar d'or» de même. D'autres suivront, c'est tout le mal que l'on peut souhaiter à nos artistes, hélas, toujours dépendants des subsides de l'Etat.


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