Le rapport du Fonds prévoit un taux de croissance de 3% pour la Tunisie en 2014 et 4,5 % en 2015 Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que les déficits jumeaux (budgétaire et commercial) de la Tunisie vont s'atténuer à l'horizon 2015. Dans son rapport sur les perspectives de l'économie dans la région Moanap (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), publié, récemment, sur son site web, le FMI a, toutefois, fait savoir que le déficit budgétaire s'aggravera encore en 2014, pour atteindre -6,8% (-5,9% en 2013), avant de fléchir en 2015, à -3,8%. S'agissant du déficit commercial, le Fonds monétaire international a estimé qu'il va régresser progressivement de -6,7% en 2014 à -5,7% en 2015. Ce déficit s'était creusé à -8,4%, en 2013. Le FMI a prévu un taux de croissance de l'ordre de 3%, pour la Tunisie, en 2014, lequel devrait grimper à 4,5%, en 2015, alors que l'inflation a été estimée à 5,5% en 2014 et à 5% en 2015. S'agissant des perspectives de l'économie dans la région Moanap, le FMI a indiqué que «les pays importateurs de pétrole de la région Moanap connaîtront dans l'ensemble une nouvelle année d'activité économique en demi-teinte», et ce, en raison d'un «manque de confiance face à la complexité des transitions politiques en cours», ainsi que «de tensions sécuritaires et de troubles sociaux qui continuent à freiner l'investissement privé» et de «vastes déficits publics, grevant les perspectives économiques ». Le fonds a indiqué que «des réformes énergiques sont nécessaires dans les pays en transition (dont la Tunisie) pour stimuler la croissance et créer des emplois bien rémunérés ». Afin d'assurer une croissance forte, durable et inclusive au sein de ces pays, il a recommandé aux instances dirigeantes de la région de prendre des mesures visant à maintenir la stabilité et à promouvoir la croissance à court terme. Le FMI a pointé du doigt le système de compensation, soulignant qu'il «sera important de dégager la marge de manœuvre budgétaire nécessaire au moyen de dons ou de prêts à faible taux d'intérêt supplémentaires, en réformant la protection sociale de manière à remplacer les subventions universelles coûteuses et inefficaces par des transferts mieux ciblés aux citoyens pauvres et vulnérables, et en restreignant la masse salariale du secteur public. Cela permettra d'accroître les investissements publics et les dépenses d'éducation et de santé». Ces plans doivent s'inscrire, d'après le FMI, dans un cadre budgétaire à moyen terme crédible pour que l'endettement reste viable et que les appuis financiers persistent. «Il importe en outre de sélectionner avec soin les projets pour veiller à ce qu'ils contribuent effectivement à améliorer les perspectives de croissance économique ». «Pour améliorer durablement les perspectives économiques et créer des emplois permanents et bien rémunérés, il faudra mettre en œuvre des réformes structurelles afin de remédier aux principaux handicaps, notamment les lourdeurs bureaucratiques et la corruption, les systèmes fiscaux qui ne soutiennent pas la compétitivité, les prix de l'énergie fortement subventionnés qui faussent la production en faveur des industries gourmandes en énergie et ne promeuvent pas la création d'emplois, les difficultés et inégalités d'accès au crédit, la faible participation des femmes à la vie active», a-t-il encore relevé.