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Deux magiciens sur le ring
Vendanges
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 05 - 2014


Par Hamma HANACHI
LE 67e Festival de Cannes (du 14 au 25 mai) continue à attirer les attentions des publics, télés, journaux et sites, qui nous envoient les échos des films sélectionnés, les moments forts, les coups de cœur et les coups de gueule. Les cinéphiles suivent de près les éloges et autres critiques.
Jeudi dernier, Duels sur France 5, Annick Cojean, directrice de l'émission, est allée chercher au vestiaire un sujet palpitant, présenté en documentaire signé Christopher Jones et Marie Dominique Montel. Un duel entre deux géants du cinéma italien et mondial : Federico Fellini et Luchino Visconti. Une joute qui a duré des décennies.
Années 50, le nouveau réalisme s'imposait sur la scène italienne et internationale. Vittorio De Sica et Roberto Rosselini dominent le cinéma et tiennent le haut du pavé. Federico Fellini démarre, en même temps que son rival Visconti, une bataille titanesque alimentée par les critiques. Le premier est issu de la petite bourgeoisie, né à Rimini. Il débutait dans le cinéma à Rome, assistant pour le scénario du mythique Rome ville ouverte de Rosselini. Il se met à la réalisation avec Les feux du music Hall et se met sur les rails avec La Strada (1956), dans lequel joue sa femme Giullieta Massina. Fellini, néo-réaliste mais avec une touche personnelle, entame une carrière glorieuse. Luchino Visconti, né en 1906 à Milan, descend d'une lignée aristocratique. Il est écrivain, metteur en scène de théâtre et réalisateur esthète, amateur d'histoire, d'opéra et de musique. Il débute au cinéma en tant qu'assistant réalisateur de Jean Renoir. Sa rencontre avec Rossellini l'influença dans sa carrière. Anna Magnani, l'actrice phare avec laquelle il travailla longtemps, n'est pas loin. Il la fait tourner dans Bellissima.
Les deux rivaux se partagent les lauriers des années soixante et les meilleurs éloges du public et de la critique; l'estime qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre se transforme en lutte pour le podium. Naît une guerre sans merci, où tous les coups sont permis.
1960. Le plus romain des cinéastes est au sommet de son art, «La Dolce vita», film à sketches, le hisse dans les nuages. Le héros est un journaliste incarné par Marcello Mastroianni. En 172 minutes, Fellini explore ses réalités et ses rêves. On évoque son hédonisme, ses fantasmes, ses plaisirs, etc. Le bain d'Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi hante encore la mémoire des cinéphiles. Le film obtient la Palme d'or au Festival de Cannes.
1963. Réplique. Visconti tourne «Le Guépard», qui fait date dans l'histoire du cinéma. Le film a ouvert un long débat dans la gauche italienne de l'époque : le Risorgimento, révolution sans révolution. Visconti était à la fois comte et communiste. Une scène résume le souci des détails de Visconti, celle du bal qui dure 45 minutes... Danse sur l'air d'une valse perdue de Verdi, que le réalisateur a déterrée. Le film obtient la Palme d'or à Cannes.
Mais le duel ne s'arrête pas là. Les deux monstres se guettent. Ils se font voler les techniciens, les meilleurs chefs opérateurs de Cinecitta. Le musicien de référence, Nino Rota (1911-1919), allait de l'un à l'autre ainsi que les actrices comme Claudia Cardinale.
Souvenir. Années 90. Rencontre et conversations avec Claudia Cardinale à Tozeur. A la question du rôle qui l'avait marquée dans sa carrière, elle répondit «Angelica Sedara, dans "Le Guépard"», et ce, malgré les souffrances des costumes, gaines et autres culottes serrées.
Visconti, metteur en scène cultivé, seigneurial et rigoureux, a été comparé à Proust : sens du détail, culte du souvenir, des sentiments, délicatesse, conscience aiguë de la déchéance. Il avait, à ce sujet, fait des repérages pour adapter La Recherche, projet avorté. Grand lecteur, amateur d'opéra, de théâtre, il avait pour habitude de partir d'une référence pour réaliser ses films, souvent un livre : Le Guépard (Di Lampedusa), L'Innocent (inspiré de Gabriele D'Annunzio), Mort à Venise (tiré de La Montagne magique de Thomas Mann), etc. Il avait ses fidélités.
Fellini est d'un genre tout autre. C'est un metteur en scène rêveur. Son cinéma est tout en mensonges, en carton pâte. Les sujets de ses films reflètent sa vie, sa propre existence.
Années 70. Décadence, Mai 68 est passé par là. Les deux cinéastes affrontent la décennie à leur façon. Les Damnés pour Visconti, le Satyricon pour Fellini. Pour le premier, la vie est un opéra, pour le second, c'est un cirque. De nos jours, par temps d'idéologie molle, de critique consensuelle, de tels duels sont-ils possibles ?


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