La pollution de la Ville de Tunis constitue un désagrément pour les habitants et les touristes qui visitent notre pays. Des solutions à l'amiable entre éboueurs et l'administration peuvent éviter une telle situation. La fin de la campagne de propreté ne s'est pas terminée sur une bonne note : les artères de la capitale et de ses environs ont retrouvé depuis quelques jours les déchets ménagers qui sont entassés devant les immeubles, restaurants et entreprises. Personne ne semble donner un intérêt à cette situation environnementale précaire. Ville touristique par excellence, Tunis est engloutie dans les déchets qui proviennent non seulement des ménages, mais aussi des restaurants et autres établissements de consommation collective. Encore une fois, les agents municipaux chargés de la propreté et les éboueurs n'ont pas jugé utile de travailler avant de voir leurs doléances satisfaites. Le résultat de cet arrêt de travail a été constaté dans plusieurs rues et ruelles, artères et places publiques. Pourtant, il y a quelque temps, la municipalité de Tunis a annoncé la création d'une police municipale chargée de la propreté en vue de débarrasser nos artères de ces détritus qui s'entassent ici et là. Le corps est chargé notamment d'alerter les services compétents pour enlever au plus vite ces déchets et préserver durablement la propreté de la ville. Un arrêt de travail de quelques heures suffit pour que la Ville de Tunis se transforme en une véritable décharge publique aux odeurs nauséabondes. La grève des éboueurs de Borj Chakir est à l'origine du retour des ordures dans la ville. En effet, l'arrêt du travail des agents de ladite décharge depuis deux jours a été suffisant pour que les ordures gagnent les rues de la ville. La décharge en question n'est pas sous le contrôle de la municipalité de Tunis, mais elle est reliée à l'Agence de gestion des ordures et au locataire de la décharge. Sacs éventrés La Ville de Tunis est connue par sa production d'énormes quantités de déchets organiques constitués des restes des produits alimentaires et même de pain. Ces déchets moisissent pendant une longue période sous le soleil, ce qui explique les odeurs nauséabondes qui se dégagent et qui sont senties par les habitants et les fonctionnaires dont les administrations se trouvent à proximité. Aucune rue n'est épargnée par cette pollution rampante et qui augmente chaque jour. La rue de Marseille qui compte un nombre important de restaurants est dans une situation répugnante. C'est le cas aussi de Place Barcelone, de la rue de Paris... Certains restaurateurs ont emballé leurs déchets dans des sacs noirs en plastique en espérant le passage des bennes. Mais ces sacs sont éventrés par les chats, ce qui a pour conséquence l'éparpillement des déchets sur une longue distance. Même les voitures écrasent ces sachets sans s'en rendre compte. Les agents municipaux temporaires chargés de la propreté et les travailleurs de sous-traitance ont vu leur situation régularisée après la révolution sous la pression exercée sur l'administration municipale. L'amélioration des conditions de travail et de vie constitue une demande toujours renouvelée, mais les ressources disponibles dans les communes sont limitées. En période normale, quand les éboueurs de Borj Chakir et ceux de la municipalité ne sont pas en grève, la situation est meilleure. Mais des points noirs sont toujours constitués dans plusieurs endroits. C'est que certains citoyens inconscients ne se soucient pas de la propreté de leur ville. Ils n'hésitent pas, ainsi, à jeter leurs déchets n'importe où et n'importe quand, même après le passage des bennes. La propreté de la ville et l'esthétique urbaine sont une responsabilité collective qui concerne toutes les parties intervenantes, y compris et surtout les citoyens et chefs d'entreprises quelles que soient leurs activités. Nouvelle décharge contrôlée Ce n'est pas la première fois que la Ville de Tunis plonge dans la pollution. Quelques mois plus tôt, on a eu droit à un même paysage désolant. Il a fallu attendre plusieurs jours pour que les choses rentrent dans l'ordre. L'idéal serait de trouver une fois pour toutes, des solutions à l'amiable entre toutes les parties concernées bien à l'avance pour que notre ville ne se trouve pas, du jour au lendemain, dans une situation environnementale et esthétique désolante. Tous les déchets ménagers de la ville sont collectés, généralement pendant la nuit, avant d'être transférés vers la décharge contrôlée de Borj Chakir. Celle-ci est débordée suite à l'augmentation du volume de déchets à prédominance organique. Les autorités compétentes ont prévu d'ailleurs l'aménagement d'une nouvelle décharge contrôlée pour augmenter la capacité d'accueil des déchets provenant du Grand-Tunis. Le recyclage des déchets, pour en faire des engrais utilisables dans l'agriculture, est l'une des solutions proposées. Le secteur de l'énergie peut également tirer profit des déchets. Encore faut-il que les agents de propreté se mettent au travail dans les meilleurs délais et éviter à l'avenir les arrêts de travail qui nuisent trop à la ville et ses intérêts économiques. La pollution participe aussi à la dégradation des conditions de vie des habitants. Rappelons que dans le cadre du mois de la propreté qui a eu lieu du 10 avril au 10 mai, la municipalité de Tunis a élaboré un programme spécial comportant plusieurs interventions visant l'amélioration du milieu environnemental et la propreté. Il s'agit aussi d'éradiquer les points noirs, où sont entassés les déchets ménagers, et les jardins. Les interventions concernent aussi le curage des caves d'immeubles, le traitement des eaux stagnantes, le désherbage, la lutte contre les chiens errants et la multiplication des opérations de contrôle sanitaire et le contrôle des engins transportant les déchets de construction. Par ailleurs, la municipalité de Tunis a lancé un appel à tous les citoyens pour contribuer à la réussite de cette campagne.