Sans être transcendante, l'équipe de Tunisie a signé hier un succès de prestige à Séoul L'ère George Leekens commence par un succès (1-0) qui doit donner courage et foi en des lendemains meilleurs. A croire que le team national raffole de ces tests qui l'opposent à des clients d'envergure : le cas de la Colombie en mars dernier (1-1) sous la férule de Nizar Khanfir, et, hier, chez le 55e mondial qui prépare sa neuvième campagne de Coupe du monde et qui peut aisément avancer l'argument de la lourde charge de travail à laquelle sont soumis les coéquipiers du défenseur de Queens Park Rangers, Jun Suk-young à deux semaines des trois coups. L'empreinte du nouveau sélectionneur, si elle ne peut pas se faire sentir de sitôt au niveau du jeu, de la stratégie et des idées directrices, n'en est pas moins présente dans le choix des hommes. Dans les bois, Ben Mustapha profite de l'absence de Ben Chérifia et des internationaux de l'Espérance. Mathlouthi se voit offrir une nouvelle chance pour confirmer sa percée au plus haut niveau côté droit. Deux nouveautés absolues : Bilel Mohsni dans un axe défensif à trois complété par Aymen Abdennour et Syem Ben Youssef et Slim Ben Jemiâ au milieu. Dans cette configuration en 5-3-2, le bloc ne s'est que rarement disloqué d'autant que les hommes de Hong Myung-bo se montrèrent timorés, inoffensifs et pas suffisamment agressifs, préférant évoluer à un rythme «pépère», ce qui n'était pas du reste pour déplaire aux nôtres. Lesquels dominèrent les avants asiatiques par la taille (Mohsni, Abdennour et Ben Youssef, avec Nater en couverture) et l'engagement. Défense : densité et impact Park Chu-young et Koo Ja-chéol se sont entêtés à vouloir contourner l'arrière-garde tunisienne par les flancs. Malheur leur en prit d'autant que les latéraux tunisiens, Mathlouthi à droite et Mikari, puis Jemal dans le dernier quart d'heure côté gauche trouvaient un précieux coup de main de la part des demis et même de Dhaouadi. Abdennour se signala par son autorité habituelle dans la surface, alors que Mohsni et Ben Youssef garantissaient impact, engagement et densité physique devant la cage de Ben Mustapha, auteur quasiment d'un match sans faute, quand bien même les offensives des Guerriers Taeguk ressemblaient plutôt à des pétards mouillés. Le longiligne axial à la queue de cheval n'hésita jamais à monter devant sur les balles arrêtées, ce qui peut constituer dans l'avenir un atout supplémentaire non négligeable pour perforer des défenses cadenassées. L'autre satisfaction de ce compartiment n'est autre que le Cabiste Hamza Mathlouthi dont les plongées offensives ont causé mille tourments à l'arrière-garde de Hong Jeong-ho. Milieu : une intégration progressive Zouheïr Dhaouadi passa le plus clair de ce test sud-coréen à mettre percussion, idées, fantaisies et munitions (sur les balles arrêtées) au sein d'une ligne médiane inédite où, aux côtés du distributeur du jeu, Wissem Ben Yahia, toujours précieux et sobre, se tenaient deux solides sentinelles, Houcine Stéphane Nater et Slim Ben Jemia, lesquels mettent naturellement du temps à s'intégrer dans le moule. Khaled Korbi, qui releva le sociétaire de Saint-Gall en Suisse, ajouta dans la dernière phase de la rencontre son énergie et son tempérament. Attaque : la percussion de Dhaouadi Homme de liaison, une sorte de courroie de transmission milieu-attaque dans un 5-3-2 ou encore 5-4-1, Zouheïr Dhaouadi a évolué en deuxième attaquant derrière l'inoxydable Jemaâ, réussissant à faire la décision sur un contre rendement mené. Dans son style particulier, il chercha régulièrement la tête de pont, un Issam Jemâa qui donna parfois l'impression de patauger au cœur de la défense asiatique. Hamza Younès, aligné à la place de Dhaouadi dans les cinq dernières minutes, ne peut être jugé. Le comportement général du Club Tunisie, s'il est encourageant, attend néanmoins confirmation dans un contexte autrement plus sérieux face à une opposition alliant fraîcheur et imagination.