Par M'hamed JAIBI Le Palais des Congrès à Tunis a été le théâtre, samedi, d'un sympathique déballage intellectuel des fondements de la convergence politique, idéologique et conceptuelle ayant motivé et entretenu, autour de l'ascension fulgurante de Béji Caïd Essebsi, le miracle de la naissance providentielle et de la croissance phénoménale de Nida Tounès, cet «Appel de la Tunisie» destiné à rééquilibrer l'échiquier politique, lancé par «Bejbouj» le 26 janvier 2012, et qui s'est vite transformé en parti d'alternative plébiscité par les sondages. La table ronde, organisée par les auteurs d'un texte sur les «Fondements théoriques de Nida Tounès», dans l'esprit de valoriser les divers «confluents» s'étant donné la main pour matérialiser ce parti, semblait destinée à défavoriser l'option de l'organisation en urgence d'un congrès qui se tiendrait le 15 juin. Et même si M. Béji Caïd Essebsi n'a finalement pas matérialisé son égide par une présence effective, le chassé-croisé intellectuel de cette journée riche en débats approfondis a réussi à mettre en présence, de manière assez équitable, les multiples inspirations des milliers d'adeptes de Nida Tounès. Malgré l'absence de Hafedh Caïd Essebsi et Mohamed Ghariani, que certains tiennent pour les inspirateurs du congrès, et celle de la grande majorité de la direction du parti. Après l'éloge du bourguibisme esquissé par Abdelhamid Largueche, et les lignes rouges tracées par Hamadi Redissi, au nombre des divers confluents, Khaled Chaouket en a identifié un cinquième : les réformateurs de la religion musulmane qui, à son sens, restent les premiers vecteurs historiques du mouvement national tunisien et une composante incontournable de la vision d'avenir prônée par Nida Tounès. Les orateurs n'ont pas manqué, aussi bien parmi les universitaires que les politiques et les intellectuels, dressant l'éventail d'une flopée de problématiques enchevêtrées, sachant que les syndicalistes ont vu leur champion, Taïeb Baccouche, clôturer, par des perspectives consensuelles, la séance de la matinée. Le confluent destourien a enregistré la présence attentive de Omar S'habou et l'intervention, du haut du podium, de Frej Chaïeb et de Abdelwaheb Jmel, qui ont prolongé et enrichi l'approche de convergence prônée par Faïza Kéfi. Tout a été dit sur le rôle rassembleur de BCE et sur ce que l'opinion attend de Nida Tounès comme affirmation du modèle tunisien et de l'Etat civil, et comme correction du processus révolutionnaire dans le sens d'une authentique démocratie. Reste maintenant à Si El Béji de matérialiser ces retrouvailles émouvantes entre les acteurs des quatre confluences de son parti, qui ont clairement confirmé, hier, leur attachement à la mission historique dont ils sont solidairement porteurs, en tant qu'acteur synthétique indissociable d'un devenir prometteur.