Un classique du mondial entre deux équipes qui restent aussi complètes mais avec des "ajustements" tactiques Ce sera la 4e confrontation entre les deux sélections dans le cadre de la coupe du monde. Nous sommes à 2-1 en faveur de la Selaçao. Les matches comptant pour les éditions 94 et 98 sont loin d'être oubliés. Un grand régal de football, et deux matches extrêmement équilibrés entre deux géants du ballon rond. Cette année, Hollandais et Brésiliens n'ont pas dérogé à la règle: ils sont là pour gagner la coupe du monde, ils se sont frayé tous les deux un chemin de vainqueur. Le Brésil termine premier de son groupe avec 7 points, la Hollande aussi mais avec 9 points, 8 buts marqués contre 2 jusque-là pour le Brésil , 7 contre 2 pour la Hollande. Rien à dire sur ces "stats" qui montre bien les prédispositions du duo qui se dispute une place en quarts de finale. Cela dit, l'analyse technique des deux sélections montrent que les fondamentaux du jeu ont changé de part et d'autre: les Brésiliens et les Hollandais ne jouent plus comme avant. Deux styles de jeu qui tendent vers l'efficacité et l'organisation défensive avec une incroyable vitesse de transition de la défense vers l'attaque. On a bien vu que les buts des deux équipes ont été le fruit d'accélérations, voire de jeu direct et de contres qui libèrent les joueurs clefs. Pour ces deux équipes réputées pour les résultats et la qualité de la monopolisation de la balle, l'intérêt est désormais porté à l'efficacité, au bloc et aux exploits individuels d'un ou de deux joueurs clefs. La saturation des principaux joueurs comme Kaka, Robinho, Melo, ou Robben, Senijder et Kuyt explique sûrement (en partie) le tempérament nouveau des deux équipes. Mais on pense toujours qu'un duel pareil — malgré l'enjeu — ne peut que nous offrir de belles séquences de football. Le Brésil est-il moins charmant que d'habitude ? Les 4 matches des "Auriverde" renvoient sur une solidité défensive, sur une équipe de cran où tout le monde défend, où tout le monde attaque. Des joueurs hyperconcentrés qui peuvent créer le danger sur des une-deux, ou sur une percée, tels que Gilberto Silva ou Maicon. Dunga a su insuffler ses idées de jeu et sa personnalité. Lui, qui n'était pas un grand technicien, a construit son système puis a amené ses joueurs à y adhérer. Pas de Ronaldinho, Pato ou Adriano, mais un Luis Fabiano opportuniste, un Kaka moins brillant que d'habitude mais aussi précieux par ses "assists", et un Robinho inspiré et très virulent en contres. Avec un Melo touché, un Ramires suspendu , Dunga devrait opter pour Josué aux côtés de Gilberto Silva pour assuirer la récupération. Pour suppléer Elano ( le favori de Dunga) , Dani Alves passera au milieu, ce qui nous donnerait un couloir droit terrible pour le Brésil. En cas de victoire, l'équipe prendrait plus de confiance et continuera à passer la vitesse supérieure. Robben-dépendance Ce n'est plus cette Hollande qui nous a offert le 4-3-3 avec la fonction sacrée des deux ailiers. Mais ça reste une équipe pleine, qui ne se fatigue pas et qui peut manier les profils les plus divers. Le retour en forme de Robben, rétabli de ses bobos, est une bonne nouvelle. On a bien vu le joueur du Bayern, extraordinaire avec ses accélérations sur le côté droit et ses percées vers l'axe qui précèdent ses imparables tirs croisés. C'est le joueur clef de la Hollande qui permet à Senijder, Kuyt et Van Persie (reconverti en avant-centre) de trouver les espaces et les situations de jeu favorables. C'est un quatuor performant plus que spectaculaire, qui adore les un contre un en contre. La défense hollandaise semble tenir le coup avec la paire Mathisen-Van Der Wiel, complémentaire à souhait. Certains avanceront même que le nom du premier finaliste, voire le vainqueur de la coupe du monde , est à prendre du duel du stade Nelson Mandela à Port Elizabeth!