Match à sens unique en faveur de l'ESS. Le plus dur l'attend samedi prochain face au ST Stade olympique de Sousse, temps chaud, pelouse acceptable, public peu nombreux. Etoile Sportive du Sahel bat Etoile Sportive de Métlaoui (3-0). Score à la mi-temps (1-0). Buts de Marouène Tej (35') et Khaled Yahia (66') et Hamza Lahmar (89'). Arbitrage de Khaled Guizani, assisté par Mernissi Mahjoub et Ramzi Ben Thabet. 4e arbitre : Mohamed Barkati. Commissaire de match Ezzeddine Chaâbani. Avertissements: Tej 64' (ESS), Zahou 64' et Jemaâ 88' (ESM). Formation des équipes: ESS: Ben Ayoub, Brigui, Abderrazak, Naggaz, Ghezal (cap.)- Nafkha, Slama (Lahmar 77'), Tej (Persi 68'), Trabelsi, Jaziri (Suannon 60'), Yahia (entraîneur Roger Lemerre) ESM: Souissi, Senoussi, Ben Naceur (Ouertani 46'), Nefzi, Yaken (cap.), Ben Aïssa (Somokassan 60'), Zahou, Jomaâ, Kesaïri, Meniaoui, Najjar (Hamadi 32') (entraîneur Chokri Khatoui) Généralement, Dame Coupe gomme les différences et donne des idées aux moins nantis. Cela n'a pas été le cas hier à Sousse, tout simplement parce que l'Etoile de Métlaoui a paru s'acquitter d'une simple formalité. Sinon, il faut admettre que ses moyens de cette fin de saison ne l'autorisent plus à rappeler cette fringante formation révélation du championnat. L'entraîneur Chokri Khatoui ne s'y trompe pas en faisant remarquer au coup de sifflet final que l'adversaire était mieux préparé à tous les points de vue. «C'est un écart abyssal qui nous sépare aujourd'hui d'une ESS qui aligne les rencontres africaines, alors que mes poulains sont en vacances depuis le 14 mai dernier», analyse-t-il avec justesse. Il y a une dizaine de jours, le club du Bassin minier envisageait sérieusement de se retirer de cette épreuve mal barrée, abandonée à son triste sort au bout d'une interminable saison. S'il revint en dernier ressort sur sa décision, ce n'est pas vraiment par conviction comme l'atteste son attitude hier sous la chaleur accablante de la mi-juin. Au lieu de la plage de Boujaâfar et du farniente auquel ils aspirent à juste raison, les joueurs étaient hier astreints à une séance de sauna sous un soleil de plomb. Mais notre foot n'est plus vraiment à une incohérence près.... Il n'y eut qu'une seule équipe sur le terrain: l'ESS. La première «semi-occasion» des Sudistes survint à la ...72e minute sur une longue touche de Mourad Zahou lorsque Ben Ayoub a failli se faire surprendre. L'unique véritable occasion à mettre à l'actif des «Sang et Or» du Sud-ouest est enregistrée à la 87e quand la tête de Najah Hamadi caresse le ballon que lui a servi par Imed Meniaoui lequel n'attend sans doute plus qu' à aller poursuivre sa carrière au Parc A. Ben Ayoub doit s'employer à fond pour détourner ce ballon chaud. Le reste du temps, les rude épreuve spectateurs qui ont bravé les conditions climatiques prohibitives ont eu droit à un monologue avec des attaques en rafales de l'ESS , notamment côté gauche où le tandem Abderrazak-Tej (et Yahia après la pause) mit au supplice l'arrière-garde visiteuse. Il faut à cet égard rendre justice à un joueur de l'ombre dont les qualités n'ont que rarement été reconnues ou mises en valeur: Ghazi Abderrazak. Quelle énergie, quels poumons et quelle facilité à transpercer la défense de Yaken totalement débordée! Hier, l'ancien latéral de l'Espoir de Hammam-Sousse était tout simplement insaisissable. Y compris au niveau de la manœuvre offensive avec un tir sur la transversale (20'). Son entraîneur, qui s'y connaît, peut sans doute témoigner que le bonhomme mérite une chance en équipe nationale. Abderrazak omniprésent A Métlaoui, on est déjà repu : le maintien a été plus facile que prévu. Le grand objectif a été atteint. Quant à la fameuse cerise sur le gateau, on n'en fait pas visiblement grand cas. Le cœur n'y est plus, on n'attend plus que les vacances. A l'ESS, il en va différemment. La coupe de Tunisie reste un objectif majeur. Pourtant, que d'absences au coup d'envoi ! Mathlouthi dans les bois, Falhi et Bedoui en défense, Kom et Mouihbi au milieu et Bounedjah en attaque. Excusez du peu ! En contrepartie, une réapparition, celle de Mohamed Ali Nafkha qui se trouve à l'origine du premier but lorsqu'il sert de relais à Marouène Tej lequel, du gauche, bombarde de près Bilel Souissi (35'). Une juste récompense de l'activité inlassable de Tej, véritable pitbull en cette première période. La pression s'accentue après la pause. Après quatre occasions nettes ratées par Mohamed Slama (53'), Lassaâsd Jaziri (46') et Khaled Yahia (46' et 47'), c'est ce dernier qui va doubler la marque. A la 66', il hérite d'un nouveau caviar de Abderrazak et marque dans des filets vides, Souissi s'étant troué sur ce coup. Hamza Lahmar donne à la 89' à la victoire sahélienne les dimensions d'un triomphe lorsque son coup-franc dans un angle fermé, voit Souissi repousser le cuir après que celui-ci eut franchi la ligne de but. Episode cocasse à la 82': un jeune supporter étoilé fait son intrusion sur la pelouse juste pour donner l'accolade à Seif Ghezal, critiqué et conspué il y a une semaine en coupe d'Afrique devant Nkana. L'évacuation de l'intrus de la pelouse se passe sans brutalité. Bravo ! Le prochain week-end au Zouiten contre un redoutable Stade Tunisien désormais libéré de toutes les angoisses et guéri de toutes les peurs, les copains de Seif Ghezal iront chercher une autre finale de coupe de Tunisie qui constituera une première récompense de l'immense travail qui se fait depuis l'arrivée de Lemerre dont on attend toujours qu'il se prononce s'il va rester ou partir. Un mot à la fédération: prière programmer ces demi-finales à des horaires raisonnables, sinon à quoi sert l'éclairage artificiel ?