L'Etoile nourrit de réelles ambitions en Coupe de Tunisie pour sauver sa saison Le chemin de la finale passe par le Zouiten où le Stade Tunisien l'attend de pied ferme. Et ce ne sera pas gagné d'avance, les gars du Bardo se sentant transcendés et subitement libérés d'un écrasant fardeau, la menace de la relégation. Cela promet une demi-finale de haute teneur d'autant que le ST a atteint un certain standing et un niveau de jeu rarement exprimé jusque-là. Mais il faut convenir que le club sahélien, lui aussi, est monté en grade comme en témoigne son parcours en coupe d'Afrique et en Coupe de Tunisie. L'Etoile moribonde de naguère n'aurait pas réussi un renversement de situation identique à celui accompli il y a une dizaine de jours quand elle dut par trois fois remonter au score avant de finir par s'imposer (4-3) dans un match de la plus haute importance pour son avenir en coupe de la CAF. Elle n'aurait pas non plus expédié ses devoirs de Coupe de Tunisie avec autant d'insolente facilité contre ses homonymes d'El Fahs, de Feriana et de Métlaoui. A tel point que ces matches se révélèrent quasiment une simple formalité. Et c'est là justement la raison pour laquelle il ne faut pas accorder plus d'importance qu'il n'en faut à la promenade de santé de dimanche dernier (3-0) face au porte-drapeau du bassin minier. Turnover forcé L'ESS est accablée par une épidémie de blessures touchant certains cadres inamovibles. Dimanche dernier, manquaient à l'appel le keeper Aymen Mathlouthi, Rami Bedoui, Radhouène Falhi, Franck Kom, Youssef Mouihbi et Baghdad Bounedjah. Cela fait beaucoup pour les équilibres de l'équipe, compte tenu notamment de l'importance de deux éléments au moins, le Camerounais Kom au milieu en phase de récupération et de relance, et l'Algérien Bounedjah dont on connaît le rayonnement au niveau de la concrétisation et du finish. Même forcé, un tel turnover peut s'avérer du plus bel effet quand on pense à l'accumulation des rencontres rapprochées dans le temps. Souffler devient vital à ce stade de la saison, ou plutôt hors-saison, dans ces prolongations, de l'avis de tous, malvenues. Equipe unijambiste Cela tombait dans un contexte particulier devant un adversaire plutôt passif, mais avant-hier, d'aucuns ont pu apprécier la tonicité, la fraîcheur, la force de percussion et la fluidité du flanc gauche. Ghazi Abderrazak et Issam Tej en première période, Abderrazak et Khaled Yahia en seconde mi-temps : le tandem animant le côté gauche a survolé les débats, mettant au supplice la défense sudiste. La comparaison était cruelle pour le versant opposé, un flanc droit où Aleya Brigui et Aymen Trabelsi se montraient nettement moins performants et moins incisifs. Un meilleur équilibre : voilà ce à quoi doit s'atteler le staff technique. Une équipe unijambiste, on le sait, est plus facile à contrer, à neutraliser. Varier le jeu et alterner le passage tantôt côté droit tantôt côté gauche ne sont nullement un luxe de nantis. C'est plutôt la garantie de moins de repères donnés à l'adversaire. Nafkha et Jaziri : besoin de temps! Deux reprises viennent donner un plus grand éventail de choix à l'entraîneur Roger Lemerre : Lassaâd Jaziri en pointe, et Mohamed Ali Nafkha au milieu. Pour revenir à leur meilleur niveau, ces deux joueurs ont besoin de temps et de travail ; il ne faut pas oublier qu'ils furent longtemps hors service. Les maladresses et le manque de justesse des choix entretenus dimanche tiennent principalement à ce manque de rythme et de compétition. Sur la durée, connaissant leur valeur intrinsèque, leur retour doit être du plus bel effet pour la suite des évènements, plus particulièrement pour la phase retour de la coupe de la confédération. L'énigme Lemerre Mais au-delà d'un nouveau titre de Coupe de Tunisie derrière lequel court aujourd'hui l'ESS, c'est un peu l'effectif de la prochaine saison qui prend forme. Les deux demis monastiriens, Nidhal Saïd et Mehdi Saâda, sont quasiment certains de jouer pour le voisin étoilé la prochaine saison. Malgré le forcing du Club Africain, l'Algérien Abdelkader Beldjilali est tout près de rejoindre un accord avec le club de Ridha Charfeddine. Mais le feuilleton qui tient en haleine le public étoilé en ce début d'été concerne plutôt l'entraîneur Roger Lemerre. Le technicien français ne s'est toujours pas prononcé quant à la proposition de renouveler son contrat. Le travail abattu par le champion d'Afrique 2004 avec l'équipe de Tunisie est hautement apprécié à Sousse. On lui reconnaît une part décisive dans le réveil de l'ogre étoilé, lui et son staff composé de Ridha Jeddi, Boubaker Hannachi..., ses anciens lieutenants en sélection nationale. On n'attend plus que le dernier mot : stop ou encore?...