La consommation annuelle des eaux conditionnées était de 4 litres par personne pendant les années 80. Actuellement, elle est de 105 litres par individu dépassant ainsi la moyenne mondiale qui est de l'ordre de 40. Il s'agit d'une tendance nette en faveur de l'eau en bouteille, surtout chez la classe moyenne et la classe aisée. Toutefois, les consommateurs des eaux conditionnées sont plus nombreux dans le Grand- Tunis et les villes côtières. Les raisons de l'essor de la consommation des eaux en bouteille sont dues essentiellement aux modifications du mode de vie. Par ailleurs, certains consommateurs reprochent souvent à l'eau de robinet son goût désagréable, notamment lorsqu'elle est chlorée. Plusieurs personnes déclarent qu'elles n'ont plus confiance en l'eau de robinet qui devient un peu lourde et dont le goût a changé. Elles préfèrent, donc, l'eau conditionnée. En moyenne, une famille de quatre personnes consomme une bouteille de deux litres par jour en hiver. Cette quantité augmente en été. Elle peut atteindre 6 bouteilles par jour. Ainsi, le secteur des eaux conditionnées a connu une évolution très importante au niveau quantitatif, permettant la satisfaction des besoins des consommateurs. Les résultats enregistrés au cours des deux dernières décennies sont encourageants. Le secteur enregistre une progression continue des ventes et un développement croissant de l'investissement qui a atteint 200 MD en 2013. Selon l'Office national du thermalisme et de l'hydrothérapie, le nombre actuel d'unités de production est de 20 avec une capacité de 350 mille bouteilles par heure. Le secteur offre 2.500 emplois directs. Ces statistiques seront renforcées, puisque le comité consultatif des eaux conditionnées de l'Office a donné son accord pour la création de sept nouvelles unités de conditionnement dont le total des investissements atteindra 46 MD. Ces nouvelles unités vont permettre de créer 300 emplois. Selon, l'OMS, si les eaux en bouteille sont facilement disponibles tant dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement, elles représentent parfois un coût important pour le consommateur. Les gens achètent de l'eau en bouteille pour des considérations de goût, de commodité ou de mode, mais des aspects tels que la salubrité et les effets bénéfiques potentiels de ces eaux sur la santé jouent aussi un rôle important. Depuis la révolution, les prix de vente au public des eaux conditionnées ont connu un pic dû essentiellement à l'augmentation de la consommation nationale mais surtout à l'exportation vers la Libye. Pour ce qui est du contrôle de la qualité des eaux produites, l'Office dispose d'un cahier des charges qui fixe les conditions générales d'organisation, d'exploitation et de production dans le secteur des eaux conditionnées. L'ouverture d'une unité de conditionnement et de commercialisation ne peut être effectuée qu'après signature du cahier des charges par le promoteur et constatations de conformité du produit et de l'unité de conditionnement aux exigences du cahier des charges et des textes réglementaires régissant l'activité par les agents assermentés de l'Office. Deux types de contrôle sont effectués au cours de la production : l'autocontrôle et le contrôle extérieur. Selon le cahier des charges, toute unité de conditionnement ou de mise en bouteille doit être dotée d'un laboratoire. Le programme d'autocontrôle ou check-list doit être établi par le responsable de l'unité de conditionnement et le responsable de la qualité. Il doit permettre d'assurer la fiabilité des résultats d'analyse, la qualité et la conformité du produit fini aux normes tunisiennes. Au cours du contrôle interne, des prélèvements journaliers sont effectués pour être analysés dans le laboratoire de l'unité de conditionnement. L'exploitant est tenu à garder les documents attestant les contrôles qu'il a effectués qui seront demandés et vérifiés par les organismes de contrôle à chaque visite. D'autre part, les agents assermentés de l'Office du thermalisme effectuent périodiquement des visites de contrôle et de suivi aux différentes installations et à tous les départements de l'unité de conditionnement des eaux et ses dépendances. Les agents de l'Office prélèvent des échantillons du produit pour l'analyser et vérifier sa conformité aux normes. En cas d'impureté, l'équipe de contrôle peut saisir la production du lot auquel appartient l'échantillon analysé. L'article 76 du cahier des charges indique qu'en cas d'infraction aux dispositions et à la législation régissant le secteur, les agents de l'Office du thermalisme dresseront des procès - verbaux d'infraction. Le directeur général de l'Office peut mettre en demeure l'exploitant et l'inviter à signer un engagement fixant les délais impartis pour lever les infractions constatées et définir les mesures pour la préservation du produit contre toute contamination.