Le gouvernorat de Tunis appelle le gouvernement à placer le projet sur la liste des grands projets de développement Le gouvernorat de Tunis vient de réaliser que la transformation de Sebkhet Sijoumi au Centre-Ouest de Tunis, qui empoisonnait la vie de ses riverains par ses odeurs nauséabondes, sa surface marécageuse et ses mouches qui ressurgissent chaque été, en un parc écologique, n'est pas une chimère. C'est un rêve à notre portée, si l'on y croit et si tout le monde adhère et se met à l'œuvre, a laissé entendre le gouverneur de Tunis, Hamed Abid, dans une interview accordée à l'agence TAP. Ainsi, des travaux ont déjà été entamés par le gouvernorat de Tunis, depuis avril 2014, pour traduire en réalité ce rêve et transformer le site en un lieu viable et de loisirs, et ce, en collaboration avec les structures et entreprises publiques et aussi avec l'adhésion des composantes de la société civile et des associations telles que l'Association des amis des oiseaux (AAO). Le gouvernorat a mobilisé, pour cela, des investissements primaires estimés à 270 000 dinars pour protéger les rives du lac, d'une longueur de 8 à 10 km, à travers l'installation de barrières en fer, dont plus de 3000 mètres ont été rénovés, soit le tronçon allant de Ibn Sina à la délégation de Ouerdia à la Cité Helal. Le conseil régional du gouvernorat a aussi adopté des financements additionnels de l'ordre de 130.000 dinars pour le parachèvement de travaux de clôture de la Sebkha par des barrières en fer (le tronçon restant de 1.200 mètres), soit de la Cité Helal à Sidi Hassine Sijoumi. D'après le gouverneur de Tunis, «l'idée est venue au fur et à mesure qu'on avance dans les campagnes de nettoyage, de plantation, d'élagage des arbres et de traitement et lutte contre les mouches, menées par le gouvernorat de Tunis». Selon lui, les travaux de réhabilitation avancent bon train et le résultat est encourageant. «La Sebkha retrouve, petit à petit son visage naturel et se débarrasse des amas d'ordures et des polluants qui la défiguraient et qui cachaient sa surface». M. Abid a formulé l'espoir, à cet effet, de voir le gouvernement actuel appuyer l'initiative du gouvernorat financièrement et sur le plan de la logistique, en attendant de voir le projet introduit dans la liste des grands projets de développement dans le pays. «Ceci va donner un coup d'éclat à toute la banlieue sud de Tunis, contribuer à l'amélioration des conditions de vie de ses habitants, y créer des emplois et devenir un espace de bien-être pour les habitants des localités voisines», a-t-il dit. Plusieurs structures ont adhéré à la réalisation des travaux de nettoyage, d'enfouissement, d'aménagement des parcs et d'entretien des arbres, d'après le gouverneur de Tunis. Il s'agit, notamment, des ministères de l'Agriculture et de l'Equipement, le secrétariat au développement durable et la direction générale des forêts. M. Abid s'est aussi félicité du rôle joué par les forces de l'Armée nationale qui ont aidé aux campagnes de nettoyage et de propreté et d'enlèvement des ordures aux alentours du monument commémoratif des martyrs à Sijoumi. Les scouts tunisiens ont également pris part aux travaux de réhabilitation du lac, à travers l'installation de bancs en bois et l'aménagement d'espaces de loisirs et de promenades sur les berges du lac. Pour mémoire, la sebkha de Sijoumi est classée, depuis 2007, zone humide d'importance internationale parmi 37 autres sites en Tunisie, en vertu de la convention de Ramsar. Le site est un lieu de biodiversité par excellence. Il est un lieu d'habitat pour plusieurs espèces d'oiseaux rares et menacés de disparition. La zone forestière qui avoisine le lac (190 hectares) est aussi un lieu naturel d'importance spécifique abritant plusieurs espèces d'arbres.