A l'occasion de la fête de l'arbre, le commissariat régional au développement agricole de Tunis (Crda-Tunis) inaugure son nouveau projet de réaménagement du parc urbain d'el Mourouj, de la forêt Ibn Sina et des berges de sebkhet Sijoumi. Plus de précisions sur ce projet qui permettra de valoriser des sites d'une grande importance au double niveau écologique et social. D'une superficie de 100 ha, le parc urbain d'el Mourouj ne comprend actuellement que trente hectares de terrain aménagé. Il y a encore quelques semaines, le reste du parc n'était qu'un terrain vague laissé à l'abandon. Ce dernier avait même servi de dépotoir, connu sous le nom de Henchir lihoudya. Traité et dégazifié il y a douze ans, aujourd'hui le terrain est fin prêt pour être réhabilité. La fête de l'arbre, qui se tient, chaque année, le deuxième dimanche du mois de novembre, coïncide avec le lancement de la saison de boisement. C'est précisément cette date que le Crda-Tunis a retenu pour inaugurer son programme d'aménagement du parc d'el Mourouj et de ses environs. Ainsi, le parc va accueillir 20.000 nouveaux plants, qui seront mis en place dans le terrain vague, récemment nettoyé. Des espèces forestières comme le pin d'Alep et l'eucalyptus, et semi-forestières comme le caroubier et le lentisque, vont être plantées aux côtés des oliviers et des acacias déjà existants. Il y aura également des plantes d'ornement comme le laurier rose, le palmier, et le charbabou pour la fixation des talus. Programmé sur cinq ans, le nouveau projet implique deux autres zones, qui sont limitrophes au parc:la forêt Ibn Sina (180 ha), et les berges de sebkhet Sijoumi. Tous ces endroits vont être réaménagés, avec la création d'un parcours de santé dans la forêt, la mise en place d'un observatoire pour le recensement des oiseaux migrateurs et la construction d'un écomusée. Un site classé malmené Le parc urbain d'el Mourouj, situé en hauteur, offre une vue imprenable sur sebkhet Sijoumi. Ce site Ramsar, classé zone humide d'importance internationale, connaît actuellement quelques problèmes. Les bords du lac, constitués d'une végétation halophile (arthrocnème, joncs, artiplex), sont utilisés comme zone de pâturage pour les moutons, chèvres et dromadaires, appartenant à des nomades. Plus grave encore, ils sont devenus le lieu où les ordures ménagères et les déchets de construction sont déposés, sans jamais avoir été enlevés depuis deux ans. La sebkha est l'un des principaux refuges d'oiseaux d'eau du pays, du fait de la présence quasi-permanente de l'eau. Entre deux monticules d'immondices, on peut encore voir les flamants roses, les tadornes de belon et autres canards souchet, mais jusqu'à quand ? Invasion urbaine à Sidi Hassine réduisant chaque jour un peu plus les habitats naturels, projets d'aménagement de toutes sortes pouvant influencer l'hydrologie du site, les menaces qui pèsent sur la sebkha sont nombreuses et justifieraient en grande partie le projet de réaménagement entrepris par le Crda-Tunis. Espérons, tout de même, qu'il sera assez efficace pour préserver les caractéristiques écologiques, si particulières, de cette zone humide. Le grand bénéficiaire d'une telle entreprise ne serait pas seulement la nature, mais également les habitants, qui pourraient trouver en ces lieux un endroit où se ressourcer, et redécouvrir un environnement remarquable, enfin valorisé.