«Carthage et les autochtones de son empire du temps de Zama » : tel est le thème d'un colloque international organisé du 10 au 13 mars 2004 à l'initiative de l'Institut national du patrimoine (INP), l'Association de sauvegarde du site de Zama et du commissariat régional à la culture et à la sauvegarde du patrimoine du gouvernorat de Siliana en hommage à M. M'hammed Hassine Fantar ; c'est également le titre du recueil de l'ensemble des communications (une quarantaine)effectuées à cette rencontre par des chercheurs tunisiens et étrangers que vient de publier l'INP. A cette occasion, l'Institut a organisé hier une réception en l'honneur de l'éminent savant en présence des cadres de l'institution et du recteur de l'Université Tunis El Manar où M. Fantar dirige depuis une dizaine d'années la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations. Dans son allocution de bienvenue, M. Fathi Béjaoui, directeur général de l'INP, a dit la fierté de son institution de rendre hommage non seulement à l'un des plus grands noms de la recherche scientifique de la Tunisie contemporaine mais également à un ancien de la maison qui en a gravi tous les échelons de responsabilité jusqu'à en assumer la plus haute charge durant plusieurs années, tout en veillant à former des générations de punicisants tunisiens qui ont aujourd'hui repris le flambeau pour poursuivre l'exploration d'une période décisive dans l'histoire du pays. Manifestement ému tant par la chaleur de l'accueil que par les retrouvailles réuni dans le cadre sobre et cependant solennel de la salle Hassen Hosni Abdelwahab au Dar Hussein avec ses anciens collègues mais aussi les jeunes chercheurs dont il a pu diriger les travaux ou même de tout jeunes diplômés frais émoulus, M. H. Fantar a tenu à rappeler son propre parcours au sein de l'institution, question de rappeler les débuts de l'épopée scientifique que la Tunisie indépendante a tenu à promouvoir dès ses premiers pas de nation souveraine afin de veiller à conforter chez le Tunisien la fierté de son appartenance à un pays profondément ancré dans l'histoire et qui a participé par des apports propres à l'évolution de la civilisation dans notre aire géographique ; depuis, l'Etat n'a cessé d'œuvrer pour faire du patrimoine non seulement une composante essentielle de l'identité tunisienne mais aussi une plateforme pour entreprendre de nouvelles conquêtes dans tous les domaines, dans un esprit d'authenticité et d'ouverture sur son environnement humain. Soulignant le statut spécifique de l'Institut auquel l'Etat a d'emblée octroyé le caractère d'institution universitaire, le rattachant d'abord à l'Education nationale puis à la Culture, contrairement aux usages sous d'autres latitudes qui rattachent généralement l'archéologie au tourisme, l'orateur a longuement insisté sur la nécessité de l'apprentissage des langues anciennes pour une meilleure compréhension de notre patrimoine et une interprétation plus pertinente de notre histoire. Manifestement saisi par l'émotion, M.H. Fantar a lancé en guise de conclusion et de remerciement à l'adresse de l'assistance : « Vous êtes tous beaux ! »