La «révolte» de Leekens, ainsi que les incidents de la finale s'apprêtent à prendre leur place dans les casiers poussiéreux de la FTF... «Pour vivre heureux, vivons cachés» Ils ne sont pas totalement heureux, puisque certains journalistes — à juste titre — continuent à s'occuper d'eux et à suivre de près les affaires du football. Eux, ce sont les membres fédéraux qui ont inventé une nouvelle manière de communiquer qui est la... non-communication. Cela leur évite d'être confrontés aux journalistes, aux questions gênantes et aux réponses qu'ils n'ont pas. En revanche, ils sont très actifs en coulisses, surtout le président. Il est passé maître dans l'art de bouger dans les coulisses, (c'est sa formation), de cacher les choses qu'il faut cacher, de distiller à travers ses hommes les messages qu'il veut faire passer (dont quelques-uns appartiennent malheureusement aux médias) et, surtout, de manipuler les uns et les autres pour qu'il soit constamment hors de portée du champ de tir. Prenons les deux derniers épisodes. Celui du choix des collaborateurs de Georges Leekens en équipe nationale. Et celui des incidents de la coupe. Leekens-Zouaoui : le fruit est dans le ver En privé comme en public, Youssef Zouaoui, directeur technique des équipes nationales (un poste qui n'existe qu'en Tunisie, créé sur mesure pour Youssef Zouaoui par Wady Al Jary pour mieux contrôler l'équipe nationale et surtout le sélectionneur), se plaint de ne pas pouvoir intervenir davantage dans les affaires de l'équipe nationale et donc de l'équipe nationale. Pour celui qui connaît un peu Youssef Zouaoui, c'est son obsession et l'homme n'arrive pas à se détacher de son ex-statut de sélectionneur national. Nizar Khanfir s'est , lui, «cru» après le match contre la Colombie et on l'a bien vu face respectivement à la Corée du Sud et à la Belgique. D'où la décision de Leekens de trancher dans le vif et de prendre pour collaborateurs Ghraïri et Missaoui. Ceci en dit long sur l'ambiance et les pratiques qui ont valu en équipe nationale... Echanges de bons procédés Ceci suppose, également, que le problème demeure encore entier et qu'il risque de ressurgir à n'importe quel moment entre le directeur technique des équipes nationales et Georges Leekens. Evidemment, Al Jary ne tranchera pas et il s'est même flanqué d'un autre collaborateur dont le dada c'est de parler de l'équipe nationale et de critiquer le sélectionneur : Mokhtar Tlili. Le décor ainsi planté, on vous laisse deviner la suite. L'apparition de Houcine Jenayah dans une émission sur «Ettounssya», ainsi que le silence des Sfaxiens, suite aux incidents de la finale de la Coupe de Tunisie, sont très significatifs des pratiques en vigueur dans notre football. Qui font que rien ne bouge et qui fait que chacun se maintient à sa place, Fédération comprise. Sur un ton très conciliant, le directeur exécutif de l'Etoile a «conseillé» d'oublier au plus vite les incidents de la finale, de ne pas envenimer ultérieurement les relations entre Club Sfaxien et Etoile et de ne pas fausser le prochain championnat en imposant des sanctions aux joueurs des deux clubs. Légitime à la limite de la part d'un dirigeant qui défend les intérêts de son club, mais grave de la part d'une fédération qui, une semaine après la finale, n'a pris aucune décision, créé une commission et misé sur l'amnésie des uns et des autres. Et comme dans la vie, et surtout en football, rien n'est gratuit, Houcine Jenayah y est allé de ses petites louanges à «une FTF qui est sur le bon chemin et qui commence à faire du bon travail». Un parfait échange de bons procédés qui permet à l'Etoile (et au CSS) de sortir avec les moindres dégâts de l'affaire de la coupe et de bénéficier de l'appui de deux grands clubs et de continuer à gérer notre football comme un fonds de commerce... personnel. Voilà comment vit notre football et n'allez surtout pas demander pourquoi la violence est impunie, les écarts tolérés et la FTF encore en place. Et notre football mis hors la loi!