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Restons vigilants !
REPORTAGE - Face aux risques de noyade
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 07 - 2010

L'été et ses plages bondées d'estivants viennent de dresser leur chapiteau sous nos cieux et si vacances riment souvent avec insouciance, la baignade doit rester synonyme de vigilance. Gros plan sur un phénomène qui touche la santé publique : les noyades.
Selon des chiffres publiés par l'OMS (Organisation mondiale de la santé), on estime à environ 450.000 le chiffre annuel moyen de décès par noyade de par le monde. La population tunisienne, particulièrement exposée du fait d'un littoral long de 1.250 km, paie un tribut évalué à près de 150 victimes/an. Ces chiffres relèguent sans doute les décès par noyade loin derrière ceux engendrés par les accidents de la circulation ou les intoxications.
Mais le chiffre absolu des noyades au fil du temps n'a pas régressé, au contraire. Elles concernent de plus une population majoritairement jeune, et occupent la 2e place au niveau des morts accidentelles derrière les victimes d'AVP (accidents sur la voie publique).
Attention aux enfants !
Toujours selon une étude réalisée par l'OMS, les noyades tuent plus de 175 000 enfants par an. Chaque année, près de trois millions d'enfants échappent de justesse à la noyade. En raison des lésions qu'elles peuvent provoquer au cerveau, les noyades manquées laissent des séquelles durables et ont le plus grand impact économique de tous les types de traumatismes. Par exemple, aux Etats-Unis, où on estime le nombre de décès par noyade à 8.700 par an (6.000 sans rapport avec la navigation, 1.200 sont liés à la navigation, 500 dus à des accidents de la circulation, et 1.000 pour lesquels les circonstances sont inconnues ou d'origine suicidaire), la noyade reste la 1ère cause de mortalité accidentelle chez l'enfant de 1 à 4 ans dans ce pays et la deuxième cause d'accident mortel de 0 à 19 ans, après les accidents de la route, et c'est la troisième cause de mortalité toutes causes confondues, après les cancers et les accidents de la route.
Les piscines : un facteur émergent
Ces dernières années, le nombre de noyades dans les piscines des hôtels et privées a connu une courbe ascendante. En effet, la majorité des noyades accidentelles enregistrées dans ces lieux concernent des enfants de moins de six ans et sont souvent consécutives à une chute, à un défaut de surveillance, au franchissement d'une barrière de sécurité, au fait de ne pas savoir nager.
En revanche, les noyades accidentelles dans les piscines publiques (dans les villes dépourvues de plages, par exemple à Kairouan) sont souvent liées au fait de ne pas savoir nager, aux conduites à risques ou à la présence d'une pathologie préexistante. L'apprentissage précoce et une bonne maîtrise de la nage, la prise de conscience des dangers de l'eau pour éviter les conduites à risques volontaires ou non, sont les principaux moyens de prévention.
Il est donc vital de maintenir une surveillance rapprochée et permanente des jeunes enfants lorsqu'ils se trouvent aux abords d'une piscine privée, même lorsque des dispositifs de sécurité sont présents. Il reste à rappeler que les principaux équipements normalisés proposés aux consommateurs sont les barrières de sécurité, les systèmes d'alarme, les couvertures et les abris de piscine. Or, les barrières de sécurité, qui seraient le moyen de protection le plus simple et le plus efficace, sont régies par des normes internationales expérimentales telles que celle publiée par l'Afnor.
Mieux vaut prévenir…
Mais quand on parle de noyades chez nous, la majeure partie de ces drames surviennent en mer. En effet, selon les spécialistes, dans la plupart des cas, le phénomène appelé « courant de baïne » est en cause. Toutefois, grâce à l'intervention immédiate des maîtres-nageurs sauveteurs présents sur les plages, ces noyades sont rarement suivies d'une hospitalisation. Dans les cas les plus graves conduisant parfois au décès, les forts courants, l'épuisement, la survenue de malaises, la baignade en zone interdite constituent les causes d'accident les plus fréquentes.
Les maîtres-nageurs sauveteurs donnent les conseils suivants : primo, il faut apprendre à nager et connaître ses limites. Secundo, éviter le choc thermo-différentiel (hydrocution) en entrant progressivement dans l'eau, en se mouillant d'abord les bras et le cou ; cela doit être particulièrement observé après une exposition prolongée au soleil.
Tertio, après un repas copieux (et arrosé pour certains), il est conseillé de s'accorder un délai d'au moins 2 heures avant de se mettre à l'eau en respectant une mise à l'eau progressive. En cas de fatigue, mieux vaut réduire le temps de baignade et se méfier de l'eau froide et sortir dès les premiers frissons. Il faut privilégier les zones surveillées, ne pas plonger dans une zone dont on ne connaît pas les caractéristiques et ne pas se laisser tenter par un bain de minuit après une soirée arrosée (l'alcool est un facteur de risque supplémentaire et les plages ne sont pas surveillées le soir).
Les spécialistes conseillent également les baingneurs de ne pas nager en direction du large mais plutôt parallèlement à la rive et d'éviter de plonger dans la vague de bord à marée haute, cette pratique étant à l'origine de traumatismes du rachis cervical. Et surtout, il faut faire preuve de prudence en ne laissant pas les enfants sans surveillance.
Donc, la noyade étant un accident, il faut lui accorder la notion d'inattendu, d'imprévisible. Toutefois, il faut toujours faire preuve de bon sens et se souvenir que dans l'eau on se trouve dans un environnement qui n'est pas le nôtre, qui a ses propres lois et que physiologiquement nous ne sommes pas adaptés à la vie aquatique. Et n'oubliez jamais que nous sommes avant tout des «terriens». Bonnes vacances et soyez vigilants !
Sofiane Ben Amor (40 ans, gérant d'une buvette à Nabeul-Les Jasmins) : « Pour cette saison, à part les parasols et les jeux destinés aux enfants (tourniquets et autres…), on a aménagé une zone de baignade par le biais de cordes et de bouées jaunes dans l'eau qui est en face de notre établissement et comme c'est le cas dans les zones de baignade des hôtels, afin de bien superviser nos clients contre le risque des noyades. En plus, pour cette année, on a recruté un maître nageur qui a une expérience dans le corps des nageurs sauveteurs de la Protection civile. Enfin, on a aussi mis des pancartes de signalisation pour mieux sensibiliser les estivants et nos clients des risques de noyade. Sachant que notre établissement vu sa proximité de la direction régionale de la Protection civile de Nabeul collabore étroitement avec ce corps afin de passer des vacances en toute sécurité. »
Sami M. (24 ans, maître nageur dans une buvette sur la plage) : «‑Un conseil à tous les sauveteurs d'un jour c'est-à-dire les simples citoyens qui un jour peuvent être confrontés à un cas de noyade, ils doivent d'abord s'assurer être capables de pouvoir exécuter le sauvetage. Un faux héroïsme peut faire deux victimes. Secundo, dans tous les cas, sortir le noyé le plus rapidement possible, toutes les secondes comptent et donner l'alerte immédiatement. Tertio, dès que c'est possible, commencer une réanimation par bouche à nez, dans l'eau déjà en ayant pied ou à une échelle et sur la terre ferme après avoir positionné la victime de façon adéquate, si nécessaire, un massage cardiaque externe (à ne faire que par des personnes instruites pour cela, connaissant les gestes qui sauvent). Enfin, il faut acheminer le noyé le plus rapidement possible en milieu hospitalier, seul capable de traiter les complications dues à la noyade au moyen des services spécialisés (ambulance, pompiers) qui assurent un transport médicalisé. Quant aux maîtres nageurs professionnels, mieux vaut qu'ils s'équipent d'une paire de palmes pour réduire les efforts qu'impose un sauvetage.»
Walid F. (27 ans, maître nageur dans un hôtel à Hammamet) : «Il faut avouer que le risque des noyades dans les piscines ces dernières années a connu une augmentation. Plusieurs touristes et mêmes des Tunisiens qui restent exposés au soleil depuis de nombreuses minutes, voire plusieurs heures, décident, pour se rafraîchir, de sauter subitement dans l'eau, comme c'est le cas aussi des jeunes qui jouent au football sous un soleil de plomb qui ensuite plongent dans l'eau alors que leur corps présente une température très élevée. La différence de température, entre la surface du corps et  l'eau, est telle qu'il se produit un choc appelé choc thermo-différentiel (une syncope qui dans notre jargon représente une noyade secondaire ou syncopale) et même dans certains cas l'arrêt cardiaque chez un individu. Ainsi, vaut mieux entrer dans l'eau progressivement. Il faut aussi faire attention contre les glissades qui peuvent engendrer des chutes brusques et par conséquent des noyades. Donc, il est conseillé de porter des sandales en plastique et pourquoi pas se baigner avec. Enfin, pour les jeunes il faut éviter de plonger dans un plan d'eau sans pouvoir apprécier la profondeur et percuter le fond ou un obstacle. La violence du traumatisme au niveau de la tête, du ventre ou encore des parties génitales est telle qu'elle peut provoquer une perte de connaissance.»
Samia S. (52 ans, femme au foyer) : « J'avoue que je suis une miraculée. L'année dernière j'ai été victime d'une noyade. C'était après avoir pris mon déjeuner avec ma famille, en pleine digestion, je suis entrée dans l'eau et voilà que je me suis sentie très lourde et je ne pouvais pas nager. J'ai été envahie par une sensation de panique et ma jambe droite était accablée par une crampe. J'ai commencé à avaler de l'eau et à sentir des brûlures atroces dans mes poumons. Ensuite, c'était le blackout total, je me suis réveillée sur la plage en train de vomir de l'eau salée. C'était un estivant qui campait à côté de nous qui a couru à mon secours et qui m'a sauvé la vie. Depuis ce jour j'ai juré de ne plus manger une miette sur la plage. »
Skander T. (18 ans, élève) : « Il y a deux ans j'ai failli me noyer. C'était lors de mes vacances à Haouaria, je suis entré dans l'eau pour me baigner. En plongeant dans l'eau j'ai récupéré des algues pour jouer avec mes cousins. Mais voilà après un quart d'heure j'ai senti un malaise et tout à coup c'était le noir. Voilà que je me suis réveillé aux urgences, il s'est avéré que j'ai perdu connaissance et j'ai failli mourir par noyade selon le médecin qui m'a secouru. J'avais perdu connaissance suite à une réaction allergique aux algues. Il m'a appris aussi que certaines personnes pouvaient perdre connaissance par réaction allergique au froid (urticaire au froid) ou au plancton (hydroallergie). »
Propos recueillis par A.A.H.


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