L'Argentine a mis fin à plus de deux décennies de frustrations. Vingt-quatre ans après Italie 1990, elle retrouve le dernier carré d'une Coupe du monde de la FIFATM, tout comme son buteur Gonzalo Higuaín a retrouvé le chemin des filets. L'attaquant de Naples aurait difficilement pu choisir meilleur moment pour débloquer enfin son compteur à Brésil 2014. Ce n'est d'ailleurs pas la seule première enregistrée lors de la belle après-midi albiceleste. Un attaquant qui ne marque pas suscite forcément des critiques et dans la presse argentine commençaient déjà à surgir les premiers doutes concernant les prestations de Higuaín, auteur de quatre buts à Afrique du Sud 2010. Après quatre matches de mutisme sur les terrains brésiliens, le joueur né à Brest a envoyé une belle frappe du droit en première intention dans les filets belges et mis le feu aux gradins du stade Mané Garrincha, pris d'assaut par des milliers de supporters argentins. «Ça ne m'obsédait pas de marquer, parce que je savais que tôt ou tard ça allait venir. Bien sûr que je suis content, surtout en raison de ce que ça représente pour l'Argentine», affirme Higuaín, qui a même été plus sollicité que Lionel Messi dans la zone mixte. Tout le monde voulait en savoir davantage sur la fin de cette longue période de disette. «On me demande depuis le premier jour quand je vais marquer mon premier but. Moi, j'ai toujours répondu la même chose : ‘J'y travaille'. Ce n'était pas facile pour moi. J'ai failli ne pas récupérer à temps pour la Coupe du monde, mais heureusement tout s'est bien passé et aujourd'hui j'ai pu marquer», explique l'attaquant en référence à la blessure subie en fin de saison avec Naples, qui aurait pu le priver du voyage à Brésil 2014. Le soulagement né du but de Higuaín et de la qualification pour les demi-finales contrastait, à la fin de la rencontre, avec les inquiétudes liées à la blessure d'Angel Di María, qui a dû laisser sa place au bout d'une demi-heure de jeu. Pour suppléer le joueur polyvalent du Real Madrid, le sélectionneur Alejandro Sabella a misé sur le milieu Enzo Pérez, qui a eu l'occasion de disputer ses premières minutes en Coupe du monde. «J'ai pu débuter et j'ai eu l'occasion de le faire dans un match décisif. Ce n'était pas facile d'entrer dans le match, mais après coup, c'est vraiment incroyable. Je suis vraiment heureux ! J'ai aussi une pensée pour Di María. Espérons que ce ne sera rien de grave», confie le milieu de Benfica. Un quart de siècle plus tard «C'est un rêve qui se concrétise pour moi», ajoute Pérez. «On a tout donné aujourd'hui, vraiment tout donné, et c'est une fierté de faire partie de ce groupe incroyable, quel que soit mon temps de jeu.» Le bonheur éclaire le visage d'Enzo qui, comme la plupart de ses coéquipiers, était encore un enfant quand l'Argentine a atteint la finale d'Italie 1990. Il n'avait que quatre ans, à vrai dire, mais il en conserve quelques souvenirs... «C'est assez flou pour moi. J'étais tout petit, mais je me souviens que c'était la fête à la maison à chaque match de l'Argentine. Et je crois que je me souviens du but de Claudio Caniggia contre le Brésil en huitième de finale», se remémore, avec un grand sourire, le milieu de Benfica, qui espère bien que l'histoire se répètera, 24 ans après. «Toute ma famille m'a tellement parlé de ces Coupes du Monde 1986 et 1990 ! Aujourd'hui, j'ai la chance d'être sur la pelouse. C'est vraiment incroyable de faire partie de cette équipe et je veux aller au Maracanã.»