Le commerce parallèle qui fait travailler des milliers de personnes porte atteinte à l'économie nationale. D'où la nécessité de trouver des solutions appropriées pour atténuer ce phénomène, en intégrant les commerçants dans le circuit organisé Le secteur du commerce parallèle fait travailler des milliers de personnes réparties à travers plusieurs régions du pays. Provenant essentiellement de Libye, les produits proposés dans ce commerce sont d'origine asiatique et exactement de certains pays qui se sont spécialisés dans l'électronique comme la Chine, Hong Kong et même la Malaisie et Taïwan. Par le passé, ce commerce était monopolisé par les parents proches du régime en place. La situation a quelque peu changé, aujourd'hui, mais le phénomène s'est amplifié avec l'implication de plusieurs petits «promoteurs». Au souk Moncef-Bey et à la rue Sidi Boumendil à Tunis, ces produits sont exposés sur tous les étalages et les consommateurs les achètent sans se soucier outre mesure de la qualité. En fait, ces produits se distinguent par leur qualité médiocre et leur prix à la portée des bourses moyennes. Aujourd'hui, l'on constate aussi des produits alimentaires exposés sur des cartons sous un soleil de plomb. Ce commerce concurrence de façon déloyale le commerce organisé vu qu'aucune taxe ni charge ne sont payées. L'idéal serait d'intégrer ces commerçants dans le commerce organisé en les obligeant à respecter un cahier des charges pour proposer des produits qui ne nuisent pas à la santé des consommateurs ni à leur sécurité. Développer les zones logistiques D'après les chiffres disponibles, une grande partie des entreprises tunisiennes est considérée comme faisant partie du commerce parallèle non structuré avec un chiffre d'affaires élevé. Selon une étude élaborée par le Fonds monétaire internationale (FMI), le phénomène du commerce informel a connu après la révolution tunisienne une évolution sensible suite au développement de la contrebande. La faiblesse du contrôle des frontières qui a duré une période assez longue a permis à plusieurs personnes d'introduire en Tunisie des produits de différentes marques et d'utilisations diverses. Les choses commencent à s'améliorer actuellement, mais les marchandises importées illégalement sont encore présentes dans plus d'un marché parallèle. De son côté, l'administration publique n'a pas pu réprimer efficacement ce phénomène qui porte atteinte à l'industrie et au commerce organisé qui font travailler, eux aussi, des milliers de personnes qualifiées. Représentant près de 40% du PIB, le commerce parallèle constitue un vrai casse-tête pour les autorités publiques qui sont conscientes de ses retombées négatives sur la situation financière nationale d'une façon générale. Des propositions ont été formulées par les professionnels et certains experts économiques en vue de contrecarrer ce phénomène qui a trop duré selon eux. Le renforcement du contrôle sécuritaire dans les points de transition constitue l'une des solutions proposées. Ainsi, il serait possible de contrôler les véhicules transportant des marchandises et se dirigeant vers les points de vente. Plusieurs camions ont été déjà arrêtés et les contrôleurs ont découvert des aliments périmés que l'on envisageait pourtant de commercialiser. Les points de transition devraient être dotés, de même, des équipements nécessaires et des ressources humaines en nombre suffisant - pour faire face à ce phénomène avec l'efficience nécessaire. L'intégration économique maghrébine à moyen et long terme pourrait faciliter aussi le traitement du commerce parallèle en impliquant l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et la Libye dans le cadre d'une zone de libre-échange dont le financement proviendrait des bailleurs de fonds internationaux. Ainsi, les produits maghrébins auraient le droit de circuler librement en tirant profit de plusieurs avantages comme la non-imposition des droits douaniers. Cet effort serait accompagné du développement de zones logistiques près des frontières, ce qui inciterait les contrebandiers à s'intégrer dans le circuit formel. Le passage des commerçants informels au secteur organisé pourrait avoir des avantages réels, dont la diminution du taux de chômage, la création de nouvelles ressources pour les services fiscaux, l'adhésion des travailleurs au système de couverture sociale... A noter que la zone de Ben Guerdane, à titre d'exemple, connaît des transactions importantes surtout quand la situation en Libye est stable. Il suffit de légaliser ces transactions pour le bien de l'économie nationale et l'intérêt général du pays.