La résurrection du Club Africain prendra moins de temps qu'on a mis à l'établir. C'était inéluctable suite au départ des tauliers clubistes. Le CA courait vers une régression sportive qui aurait pu l'installer au mieux au pied du podium. Au pire, s'enfoncer dans le ventre mou du championnat, synonyme à terme de descente aux enfers. Faire brutalement peau neuve sans ménager la chèvre et le choux (satisfaire des personnes aux intérêts contradictoires) a été une faute stratégique que le CA paie encore jusqu'à ce jour. Car au moment où le CA se cherche, ses opposants se trouvent des projets viables ! Chaque prétendant historique a ainsi semblé trouver chaussure à son pied, sauf l'un des plus prestigieux d'entre eux ! Monter un projet demande du temps. Mais un club aussi huppé que le CA ne peut pas se permettre d'avoir pour objectif à très court terme de faire le dos rond en attendant la fin de la saison ! C'est pourtant ce qui s'est passé avec les résultats que l'on connaît. Inacceptable pour un club de cette trempe ! Prévisible, vu le travail de « sape » réalisé ! Même un titre (la coupe par exemple) n'aurait été que l'arbre qui cache la forêt. Une forêt annonciatrice de lendemains réellement compliqués. La suite est à l'image de la chute de l'ambition clubiste. Avoir le mental pour endosser «l'héritage clubiste», ce n'est pas à la portée d'un simplet. Et la réalité a montré que depuis les Lassaâd Ouertani & co, leurs successeurs n'ont jamais eu les épaules pour être des leaders. Faire illusion peut-être. S'inscrire dans la durée, c'est autre chose! Un CA avec des têtes d'affiche mais sans soldats sur qui compter...dans l'ombre de ceux qui se transcendent dans l'adversité ! Voilà précisément le problème lorsque, sans garantie et du jour au lendemain, les seconds couteaux deviennent des meneurs, propulsés sur le devant de la scène, avec d'énormes responsabilités, alors qu'ils n'ont tout simplement pas achevé leur progression. L'antidote pour un CA sous perfusion, le remède miracle consistait en l'arrivée d'un président-mécène qui n'ai pas froid aux yeux. Quelqu'un capable de reconstruire et d'encaisser les coups. De faire face à la frustration des supporters tout en ne déviant pas de la ligne tracée. Et à Slim Riahi de prendre les rênes et de débuter la reconstruction d'un empire footballistique, un géant aux pieds d'argile, un bastion qui n'en était plus un. Pour un président sans expérience, néophyte dans le domaine sportif, se voir propulsé à la tête du CA n'a pas été de tout repos. L'argent coulait à flots mais les décisions, le choix de certains collaborateurs, et les orientations de la première heure, n'ont pas été payantes: «Ne juge pas les gens par les erreurs qu'ils ont commises, mais par ce qu'ils ont appris de celles-ci». L'expérience, ce passage obligé qui met en lumière toute chose mauvaise à éviter. Personne ne possède la science infuse mais la prise de conscience permet de s'améliorer, de désormais anticiper et donc de progresser. Car mater son ego requiert un regard critique envers soi-même; pour être en mesure de juger de la crédibilité et de la validité de ces actions. L'habit ne fait pas le moine Qui ne se rappelle pas du recrutement galactique mais certainement pas haut de gamme réalisé dès l'intronisation du président en exercice. La majorité des joueurs recrutés n'ont pas fait long feu (Jemal, Fateh Gharbi, la filière ghanéenne, Ali Mathlouthi...) et le CA s'est retrouvé avec un effectif déséquilibré, alors qu'il avait recruté tout un onze lors d'une campagne menée en grandes pompes. Les résultats furent décevants (4e place) et à Slim Riahi d'essuyer d'entrée son premier revers en tant que patron du CA...tout en se murant dans une politique improductive (avec tous ces pseudo-agents qui gravitent autour de lui). Ce fut une sombre époque où, alignés sur un même terrain, les joueurs les plus chers du pays avaient un effet soporifique sur leurs supporters ! Se réfugiant derrière un comportement à la limite paranoïaque (théorie du complot, détracteurs de l'ombre), il finit pourtant par rebondir, se retrousse les manches et repart de plus belle tout en intégrant un certain nombre de données importantes. Exit les laudateurs venus faire leur beurre ! Il s'entoure de vrais professionnels et non plus seulement de ronds de cuir qui ne connaissent rien au ballon rond. Montassar Louhichi débarque, l'exécutif est revu et « corrigé » en attendant les trois coups avec l'espoir que la mayonnaise prenne enfin. La performance ! Ce couronnement qui vaudrait au patron clubiste de décrocher un bonus sportif et affectif ! Pour y parvenir, la bête doit forcément sortir de sa tanière. Nul doute qu'avec les Belkaroui, Ben Mustapha, Mikari, Tijani Belaid et autre Stephane Nater, des lendemains qui chantent s'annoncent. Un Dembelé en cache un autre ! Mana Dembelé ou Garra Dembelé, l'un des deux sera probablement clubiste. Le premier cité n'a réussi qu'une saison en D2 française sous la bannière de Clermont, avant de rater la saison d'après avec Guingamp (11 matchs et aucun but). Le second a milité en Bulgarie et a marqué 34 buts en 36 matchs disputés. Il a par la suite mis le cap sur Fribourg, puis découvert le nouveau monde, la Chine, précisément le club de Wulhan Zall FC. Selon certaines sources, ce dernier sera testé face au TP Mazembé, ce samedi à Sousse. Possible maintien de Korbi Non retenu par le directeur sportif Montassar Louhichi (bien avant la venue de Fernandez), le pivot Khaled Korbi était partant à l'Etoile avant de se rétracter. Il pourrait même finalement réintégrer le groupe clubiste au cas où aucune offre ne parviendrait au club. Attendons voir.