Le milieu rural du gouvernorat de Kairouan compte 390.000 habitants dont 195.000 femmes, soit un taux de 49,6%. Grâce aux divers mécanismes mis en place et aux programmes de développement élaborés à leur profit, leur situation s'est nettement améliorée dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'hygiène, de l'emploi et de l'habitat. Néanmoins, les vieux préjugés sont toujours vivaces car si, dans le service public, le principe «à travail égal, salaire égal» est devenu réalité, on constate que, dans le milieu rural, la femme demeure, à maints égards, désavantagée et son activité demeure sous-évaluée en tant que travail physique non épuisant. En effet, non seulement elles élèvent les enfants, assument des tâches qu'il conviendrait d'assimiler à une activité professionnelle, mais aussi, ce sont elles qui vont chercher l'eau à la source, qui coupent le bois, qui cueillent les fruits, qui portent les lourds fardeaux. Et dans le secteur agricole, elles travaillent à bas salaire comme journalières, supplantant ainsi les hommes dans diverses tâches pénibles et qui demandent saclage, plantation, récolte, cueillette, moisson, battage, etc.. Plusieurs fellahs s'en sont accommodés et disent que pour eux c'est vraiment une chance d'engager des ouvrières qui ne sont pas trop exigeantes. Cependant, beaucoup d'entre elles commencent à prendre conscience de cette exploitation et souhaiteraient être mieux encadrées dans le cadre d'une formation professionnelle.