Les représentants des partis politiques s'en prennent à l'Isie, estimant que la loi électorale a été élaborée pour les écarter du Palais du Bardo A quelques jours du démarrage du dépôt des demandes de candidature aux législatives, fixé au 22 de ce mois, l'Instance indépendante supérieure des élections (Isie) s'est engagée dans un marathon de réunions avec tous les partis en lice représentant l'échiquier politique national. Hier, c'était la première rencontre Isie-partis, mettant face à face plus d'une centaine de participants, toutes sensibilités et tendances partisanes confondues. Le compte à rebours a déjà commencé et les dés sont jetés, donnant lieu à un long débat vif et houleux, où les interventions des uns et des autres ont donné lieu à un échange d'accusations et de propos déplacés, sur fond d'arrière pensées idéologiques et d'intérêts partisans étriqués. Et le cafouillage fut installé dans la salle de réunion, faisant ainsi monter l'adrénaline des formations politiques présentes. Et les commentaires d'à côté ont jailli de part et d'autre. Des critiques des plus virulentes ont été lancées à l'adresse de l'ANC qui, à leurs dires, venait d'adopter une loi électorale plutôt contraignante et liberticide. Le président de l'Isie, M. Chafik Sarsar, lui aussi, n'a pas été épargné. A défaut de respect mutuel et de discussions calmes, il a menacé, à plusieurs reprises, de lever la séance. La prise de parole, tour à tour, n'a pas été, en fait, respectée. Chacun d'eux, sans exception, a voulu accaparer le micro, exprimant sur ce qu'il avait sur le cœur. Nul n'avait l'intention de faire avancer le dialogue, ni de prêter une oreille attentive au discours des membres de l'Isie qui ont tant essayé de tirer les choses au clair. C'est que la majorité des partis prenant part au débat semble être catégorique, n'acceptant pas les procédures et les conditions d'éligibilité à la prochaine assemblée parlementaire. Que faire pour tenter d'alléger la tension ? M. Sarsar et son staff au bureau de ladite instance n'ont pas manqué d'intervenir pour leur apporter réponses et éclaircissements. Tout s'est déroulé autour des tenants et des aboutissants de l'opération électorale dans tous ses états, partant, en premier lieu, de la présentation des demandes de candidature dont les modalités sont régies par la décision 16 de l'Isie promulguée tout récemment (1er août 2014), et ce, conformément au 3e chapitre de la loi électorale adoptée le 26 mai dernier. Ainsi, faut-il le noter, tout dossier de candidature à déposer d'ici le 22 de ce mois devrait être, absolument, rempli en bonne et due forme. Parmi les réserves qui ont été émises par les partis politiques celles portant sur le Bulletin numéro 3, censé révéler le casier judiciaire du candidat. Idem pour le parrainage électoral par le fait d'avoir au moins 10 voix des députés à l'ANC ou 10.000 signatures d'électeurs inscrits. Ce qui est considéré comme une gageure, voire une mesure procédurale difficile à appliquer. A été aussi évoquée la fameuse question de l'argent politique et les vives réactions qui en découlaient ici et là dans les différents camps idéologiques. Le contrôle des bureaux de vote, l'observation de scrutin, la restitution de la moitié des financements publics reçus par certains partis vaincus lors des élections de 2011 et la guerre des têtes de liste partout sont autant des questions inquiétantes abordées par les participants. Certains dirigeants de plusieurs formations se déclinant comme de « petites formations » ont fait circuler une pétition rédigée sur les lieux mêmes de la réunion, dans laquelle les signataires ont rejeté en bloc les conditions d'éligibilité à la prochaine chambre des députés du peuple. Ils ont également dénoncé les conditions financières à remplir pour briguer un mandat au Palais de Carthage. L'Isie tiendra compte de toutes les remarques et suggestions exprimées dans la perspective d'y apporter les ajustements requis. D'autres réunions avec les partis sont à attendre afin de venir à bout des difficultés.