Les étudiants africains devraient se soumettre au contrôle sanitaire, suite auquel un certificat médical leur sera délivré. Ce document s'avère indispensable à l'inscription universitaire. La commission de lutte contre l'introduction du virus Ebola en Tunisie, formée, rappelons-le, de représentants de l'Observatoire national des maladies émergentes et réémergentes, de la direction des soins et de la santé de base ( DSSB ), de la direction des hôpitaux publics, de la direction de la protection de l'environnement et de l'Institut Pasteur, s'entend, actuellement, sur les axes du Programme national de prévention contre l'Ebola. Ledit programme s'articule autour de deux volets fondamentaux : le contrôle sanitaire aux zones frontalières dont les aéroports et le contrôle sanitaire individuel dans les hôpitaux. Dans le premier cas, il s'agit de veiller à l'interception des éventuels cas de visiteurs et d'étudiants en provenance des pays africains et de l'Afrique de l'Ouest plus particulièrement. Le contrôle sanitaire individuel, lui, est destiné au cadre médical et paramédical. «Nous sommes actuellement en train de mettre en place les procédures d'identification des éventuels cas d'Ebola. Le contrôle sanitaire aux frontières, notamment, au niveau des aéroports devrait être fin prêt avant le premier septembre, date marquant, de coutume, l'arrivée des étudiants africains inscrits en Tunisie. Nous nous sommes réunis avec les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l'information et de la Communication et avec des responsables du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle pour fignoler les mesures relatives au contrôle sanitaire dans les aéroports», indique le Pr Noureddine Achour, directeur de l'Observatoire. Il s'agit de repérer les cas éventuels, présentant les premiers symptômes du virus et de les orienter vers les services des maladies infectieuses, relevant des CHU de Tunis, de Sousse, de Monastir ainsi que de l'Hôpital militaire. Les étudiants ayant subi le contrôle recevront un certificat médical, lequel devrait impérativement être remis à la faculté au moment de l'inscription. A défaut de ce document, les étudiants seront orientés vers les centres de médecine scolaire et universitaire pour une consultation de dépistage. «Il est improbable que des personnes malades parviennent à s'introduire dans notre territoire, et ce, en raison des actions de contrôle assurées dans les pays de l'Ouest de l'Afrique. D'autant plus que l'absence de vols directs atténue le risque de provenance des personnes souffrant d'Ebola; ces dernières seraient interceptées dans d'autres aéroports», ajoute le responsable. Survivre à l'Ebola est possible Le contrôle sanitaire au sein des hôpitaux, dotés d'un service de maladies infectieuses et habilités donc à prendre en charge les éventuels cas d'Ebola, repose essentiellement sur la protection individuelle du cadre médical et paramédical. Le Pr Achour indique que le matériel de protection individuelle, dont les blouses et les bavettes, est disponible. Il est à rappeler que le virus Ebola, dit également fièvre Ebola, consiste en une fièvre hémorragique, accompagnée de fatigue excessive. Son évolution se traduit par des hémorragies importantes ( vomissement de sang et diarrhée de sang ) ainsi que des hémorragies cutanées qui surgissent sous formes de plaques. Le Pr Achour rappelle que l'épidémie est centrée dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. «La fièvre Ebola n'est pas fatale. Néanmoins, elle tue plus de 50% des cas atteints dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Ce qui veut dire que plus de 40% des cas ont survécu. Survivre à l'Ebola est donc possible», souligne le responsable. Le repérage des éventuels cas d'Ebola vise à leur garantir une prise en charge, assurée par un cadre médical et paramédical spécialisé et qui s'étalera sur 21 jours. «Certes, il n'existe toujours pas de traitement ni de vaccin à même de guérir ou de prévenir l'Ebola. Cependant, des malades peuvent y survivre grâce à des traitements symptomatiques et probablement à une bonne immunité», ajoute le directeur de l'Observatoire.