L'objectif serait de toucher pas moins de 700.000 enfants entre 3 et 5 ans. En réalité, près de 4.000 structures d'encadrement préscolaire accueillent, au moins, 180.000 enfants. Sans parler des quelque 50.000 inscrits dans les écoles publiques La situation du secteur de la prise en charge des enfants de moins de 5 ans est problématique depuis ces deux ou trois dernières années. Les structures classiques qui opéraient dans ce domaine sont, aujourd'hui, « concurrencées » par de nouveaux-venus. L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de toucher pas moins de 700.000 enfants entre 3 et 5 ans. Une large majorité de cette tranche d'âge n'est pas scolarisée. C'est-à-dire qu'elle n'est pas concernée par la préscolarisation dans les classes préparatoires ou dans les crèches et les jardins d'enfants. Au cours de la période actuelle, elle est l'objet de convoitises de la part d'institutions plus ou moins réglementaires. Déjà, on déplorait les crèches et autres jardins d'enfants qui ne respectaient pas les normes instituées par les autorités compétentes. Mais, au cours de ces derniers temps, le secteur de l'enfance est confronté à des défis et des menaces d'un autre genre. Les pouvoirs publics n'ont rien vu venir ou auraient laissé faire durant les trois dernières années. 700 crèches et jardins d'enfants anarchiques Si, aujourd'hui, on essaye de réagir, c'est avec beaucoup de retard et avec peu de fermeté. En effet, on assiste à des locaux ouverts parfois sans autorisation ou dont les programmes et conditions de travail n'obéissent pas aux dispositions connues. Certains opérateurs se croient au-dessus de la loi et rejettent l'idée d'adopter la ligne à suivre. Jusqu'à l'année dernière, plus de 700 crèches et jardins d'enfants anarchiques ont été recensés officiellement. Ce qui ne veut pas dire que ce chiffre est exhaustif et reflète la réalité. Car, depuis, les choses ont évolué et les promoteurs de ces espaces refusent même d'être contrôlés. Malgré la fermeture de plus de 200 espaces et jardins d'enfants, le domaine de la petite enfance demeure tributaire d'une nouvelle mode d'encadrement. Seuls les parents sont maîtres des décisions qu'ils doivent prendre pour protéger leur progéniture. Le meilleur moyen de se prémunir contre tout risque est de se fier au réseau classique et aux espaces réglementaires. Le droit de contrôle du lieu par les parents est reconnu. Si le propriétaire refuse cette demande ou ne présente pas les informations nécessaires sur les programmes et les méthodes de travail, les parents sont libres de choisir un autre cadre. Il existe, en effet, environ 4.000 structures d'encadrement préscolaire en Tunisie. Ils accueillent, au moins, 180.000 enfants entre 3 et 5 ans. Bien sûr, le taux de couverture est encore assez faible. Avec la collaboration de l'école, ce taux pourrait être relevé. D'ailleurs, l'enseignement public met à disposition près de 50.000 postes en classes préscolaires dans plus de 2.000 écoles. La généralisation de cet enseignement bute encore sur certaines difficultés. Il y a l'encadrement insuffisant. Les effectifs ne dépassent pas les 2.500. La formation adéquate fait défaut puisqu'il ne s'agit pas de dispenser des cours mais plutôt des activités appropriées. Nécessité de respecter les lois D'un autre côté, les parents ne sont pas tous sensibilisés à cette nouvelle exigence. Bon nombre d'entre eux préfèrent laisser leurs enfants à la maison ou les confier aux proches. D'autres les placent dans les institutions privées pour enfants. De plus, l'éparpillement des habitants dans certaines zones ne permet pas d'arriver à constituer le nombre d'enfants nécessaires pour ouvrir une classe préparatoire. En tout cas, le système d'encadrement de nos enfants est déjà grippé tant par le manque de cadres spécialisés que par la prolifération d'opérateurs anarchiques. Selon les chiffres officiels, sur 11.000 cadres engagés dans le secteur, plus de 5.200 ne sont pas formés pour exercer dans ce domaine. Aujourd'hui, il semble que la situation soit encore pire quand on voit que des crèches adoptent des programmes qui n'ont rien à voir avec ceux établis par les autorités et qui veulent agir en dehors de toute légalité. L'observateur pourrait penser que la multiplication de structures d'encadrement de nos enfants ne peut être que bénéfique puisque dans la réalité elle aiderait les familles à mieux s'acquitter de leur éducation et de leur formation. Toutefois, il y a une conjoncture spéciale qui fait que les choses se passent autrement. Les promoteurs de crèches ou de jardins d'enfants qui se plient aux lois en vigueur et qui appliquent nos programmes ne peuvent être que les bienvenus.