Aujourd'hui, publication du communiqué officiel du Snjt Un bond en arrière de la Haica, hier, avec la déclaration de son président Nouri Lejmi, sur les ondes de Shems-FM ? «La Haica n'a pas encore décidé de sanctions contre les radios et les télévisions dont les autorisations sont arrivées à terme, à l'instar des chaînes Nessma et Hannibal». Pourtant la veille, Rachida Ennaïfer, membre de la Haica, affirmait sur les ondes de la même radio que «la Haica irait jusqu'à user de la force pour faire respecter la loi». Rappelons que la Haica a été créée dans le but «d'assurer un paysage pluraliste et conforme aux dispositions du décret-loi 116 du 2 novembre 2011». Contacté par La Presse, Youssef Oueslati, membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens, a annoncé qu'un communiqué officiel faisant la lumière sur la position du Snjt sera publié aujourd'hui. La position du syndicat, Youssef Oueslati la résume en trois points : négociations, respect des lois et préservation des intérêts des journalistes. En plus clair, le représentant du Snjt indique que depuis cinq jours, le syndicat est entré en négociation avec les deux parties (Haica et Nessma-Hannibal) dans le but de favoriser une sortie de crise dans les plus brefs délais. Les négociations se basent sur trois axes principaux qui reflètent la position du Snjt. «Nous ne soutenons aucune décision ou opération de fermeture de n'importe quelle chaîne de télévision surtout quand celle-ci n'a pas commis de faute professionnelle ou de dépassement déontologique qui mérite d'être sanctionné», précise Youssef Oueslati, ajoutant que «ces chaînes doivent continuer de travailler en toute liberté». En revanche, souligne-t-il, «nous sommes attachés au respect des lois et à leur application, sachant que ces dernières visent l'organisation et la réglementation du secteur». Et d'ajouter que la Haica est un acquis pour lequel les journalistes tunisiens ont milité et en tant que Snjt, «nous refusons que l'autorité de cette structure soit foulée aux pieds,». Troisième point soulevé par le membre du bureau exécutif, l'intérêt des journalistes et leurs conditions sociales et professionnelles. La fermeture de ces deux chaînes suppose la mise au chômage de dizaines d'employés dont des journalistes qui seraient ainsi privés de leur droit au travail. «Ceci nous inquiète, souligne Youssef Oueslati, nous ne voulons pas de nouveaux chômeurs et de nouveaux problèmes sociaux en plus de ceux que nous essayons de résoudre». Néji Bghouri, président du Snjt : « Nous sommes en négociation avec les protagonistes » Dans l'article 31 du décret 116, l'interruption de la retransmission n'est pas indiquée. Les sanctions qui sont citées portent seulement sur une amende de 20 mille à 50 mille dinars et la saisie des équipements. Il n'est pas question de fermeture de l'établissement. Par ailleurs, la Haica n'a pas encore pris de décision en termes de sanctions. Si bien que Nessma et Hannibal ont, en fait, réagi par anticipation pour se prémunir contre toute éventuelle sanction, ce que je considère comme de la malhonnêteté. La Haica assume, également, une partie de la responsabilité de cette situation de cafouillage en usant d'une mauvaise communication qui entretient l'ambiguïté et qui laisse penser que Nessma et Hannibal font l'objet d'une fixation de la part de l'autorité. Le président du Snjt confirme le rôle d'arbitrage joué par le syndicat, soulignant qu'au cours des discussions, «nous essayons de convaincre les propriétaires des deux chaînes que les lois doivent être respectées, mais qu'elles peuvent aussi être modifiées». A.Z.