La Direction des soins de santé de base (Dssb) organisera un congrès national sur le thème de la lutte contre la rage, et ce, les 8 et 9 octobre prochains, afin d'évaluer la situation épidémiologique et de présenter des recommandations nécessaires pour lutter contre la rage animale La journée mondiale contre la rage a été célébrée hier. Chaque année, cette maladie transmise par l'animal à l'homme tue 60.000 personnes à travers le monde. C'est en Afrique et en Asie qu'elle est le plus répandue. Associée à la pauvreté et au sous-développement, elle entraîne la mort principalement chez les enfants âgés de moins de quinze ans qui ont été exposés à une morsure de chien. La journée mondiale de la lutte contre la rage à été instituée, il y a quelques années, par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de sensibiliser les pays les plus touchés sur les risques de contamination, les effets de la maladie sur la santé de l'homme si elle n'est pas traitée convenablement, les moyens de prévention de cette zoonose animale et sur les moyens de l'éliminer. Cette année, la rage a encore une fois causé le plus grand nombre de victimes chez les jeunes, âgés de moins de quinze ans. Ceux qui ont reçu les soins nécessaires ont pu s'en sortir. Faute d'une intervention et d'une prise en charge rapides, les autres ont décédé des suites d'une morsure d'un animal infecté. Chaque année, l'accès de 29 millions de personnes aux moyens de prévention permet de sauver des milliers de vie des effets de la rage. Cette zoonose animale peut provoquer la mort chez l'homme si elle n'est pas soignée à temps: le virus de la rage qui touche essentiellement les animaux domestiques ou sauvages non vaccinés, est, ensuite transmise à l'homme par le contact de la salive d'un animal infecté ou par une morsure ou une égratignure. Phase de latence et diagnostic difficile Le virus ne se manifeste pas tout de suite, il entre dans une phase de latence qui peut aller d'une semaine et demie à trois mois. Au cours de cette période, le diagnostic s'avère très difficile. C'est dès l'apparition des premiers symptômes — fièvre, paralysie partielle, fourmillements... — que la maladie peut être diagnostiquée. Mais, il est alors généralement trop tard car le virus s'est généralement propagé dans tout le système nerveux central entraînant une inflammation mortelle de la moelle épinière. La victime devient hyperactive et excitée et présente des signes d'hydrophobie et d'aérophobie. Le décès survient quelques jours plus tard suite à un arrêt cardiaque. L'objectif de l'OMS est de réduire le nombre de personnes atteint par le virus de la rage dans les pays pauvres et sous-développés où la maladie est généralement négligée et ne fait pas l'objet de suivi lorsqu'elle se déclare dans une communauté. 95% des décès en Afrique et en Asie Selon les chiffres établis par l'organisation, 95% des décès surviennent en Afrique et en Asie où des mesures de prévention ne sont pas appliquées. Pourtant, il est facile d'interrompre la propagation du virus en vaccinant 70% des chiens. C'est l'une des raisons qui pousse l'OMS à encourager ce moyen de prévention efficace. Il suffirait que dans chaque pays, les institutions sanitaires organisent des campagnes de vaccination animale à large échelle pour interrompre le cycle de transmission et réduire, ainsi, dans une large mesure le nombre d'animaux et de personnes atteints par le virus de la rage. En Tunisie, 315 cas de rage animale ont été enregistrés cette année. En 2013, trois personnes contaminées par le virus de la rage sont décédées. La campagne de vaccination lancée cette année par le ministère de l'Agriculture a permis la vaccination de 370.000 chiens contre 420.000 l'année dernière. Le ministère travaille en collaboration avec celui de l'Intérieur qui a organisé plusieurs campagnes d'abattage, permettant l'éradication de plusieurs foyers d'infection. Chaque année, le ministère de la Santé sensibilise les citoyens sur les précautions à prendre et l'attitude à suivre en cas de morsure par un animal infecté. Il est surtout vivement conseillé de bien nettoyer la blessure avec de l'eau et du savon et se rendre au centre de soins le plus proche du domicile (360 centres de soins à travers le territoire). Quant aux animaux domestiques vivant à proximité des foyers, ils doivent tous être vaccinés contre la rage. A l'occasion de la célébration de cette journée, la Direction des soins de santé de base (DSSB) organisera un congrès national sur le thème de la lutte contre la rage, et ce, les 8 et 9 octobre prochains afin d'évaluer la situation épidémiologique et de présenter des recommandations pour lutter contre la rage animale et réduire ainsi le nombre de cas atteints par la maladie.