Le sang humain ne choque plus. On le regarde souvent sans broncher. Cette horreur qui envahit les écrans des chaînes satellitaires n'a jamais fait l'objet d'études ni de mesures pour la stopper. Pourtant, son impact sur les jeunes est ce qu'il y a de plus dangereux. Cela encourage le crime sans qu'on s‘en rende compte. Une action internationale devra être menée pour arrêter ce mal ravageur Il est de ces nouvelles mœurs qui envahissent les espaces médiatiques et laissent perplexe. Ce que nous voyons à travers les écrans de certaines chaînes TV est franchement ahurissant et on ne peut plus condamnable. Des images transmises font presque l'apologie de l'abject. L'espace moyen et proche-oriental est, depuis des années, le théâtre d'atrocités sans précédent. Il y a eu certes des guerres à travers l'histoire de «l'humanité», des génocides, des crimes abominables dont furent victimes des personnes et des peuples entiers. Ils n'ont jamais été médiatisés de la sorte ni exposés à la vue de tous avec des détails qui relèvent de l'indécence. Il n'existait certes pas les moyens dont nous disposons aujourd'hui et qui vous permettent de capter la moindre scène qui a lieu dans les coins les plus perdus de la planète, mais il y avait une sorte de conduite qui interdisait des images qui choquent. Et ce ne sont pas les chaînes TV qui en sont les seules responsables. Internet, le bien le plus partagé entre les peuples de la planète avec les vidéos qu'on diffuse, devient un facteur essentiel et incontournable pour s'informer. Mais de par le mauvais usage qu'on en fait, son impact est devenu sujet à caution. On y passe tout. Les scènes d'horreurs, non seulement on les diffuse, mais on les partage. Et elles sont à la portée de tous, jeunes et moins jeunes, on vous montre une femme flagellée ou lapidée dans une contrée où règnent l'obscurantisme et l'ignorance, comme s'il s'agissait d'un spectacle digne d'être regardé. On vous montre la décapitation d'un otage avec moult détails diffusés par ses bourreaux. Sans parler de ces malheureux enfants dont les corps jonchent les décombres d'habitations détruites par des bombes. Si c'est pour sensibiliser, on est vraiment à côté de la plaque. Car de telles images ne doivent pas être regardées par tous, surtout les enfants et les jeunes. Elle sont porteuses de messages on ne peut plus nocifs pour cette catégorie d'âge où il est difficile de distinguer le bon du mauvais. Il faut être immunisé contre toute influence négative pour pouvoir regarder de telles horreurs commises par des êtres humains contre leurs semblables. Images perverses! Ce ne sont au fait que des images reflétant une certaine perversion de leurs diffuseurs dont l'aspect barbare présente pour eux une sorte de délectation qu'ils cherchent à partager avec les autres. Et comme internet est presque impossible à contrôler — même si la possibilité technique existe pourvu que des lois soient promulguées et appliquées —, les chaînes satellitaires peuvent l'être à plusieurs niveaux, plusieurs d'entre elles surtout arabes font du sang leurs plats quotidiens et à longueur d'heures, sans la moindre retenue ni respect des téléspectateurs qui subissent ces images souvent avec résignation, voire indifférence, tellement on en voit tous les jours. Mais la gravité est à chercher au niveau des jeunes qui, en s'habituant à voir le sang couler, peuvent passer à l'acte pour n'importe quel différend avec les autres. La banalisation du sang n'est en fait qu'une banalisation du crime qui prend de nos jours des proportions alarmantes partout dans le monde. Notre pays n'échappe pas au phénomène, avec des fois des crimes dont la barbarie vous fait dresser les cheveux sur la tête. Plusieurs parmi nos jeunes, qui déambulent dans nos rues, ont leurs petites armes blanches sous le manteau. Et s'ils les portent, c'est pour en user, soit dans leurs rixes, soit dans leurs braquages et larcins. Le sang ne leur fait plus peur, ils le regardent à chaque instant couler à travers les images télévisées et Internet. Et si ces émetteurs, surtout ces chaînes que j'appellerais de l'horreur font peu de cas de ce qu'il retransmettent, c'est aux Etats de prendre les mesures qui s'imposent pour décréter des lois interdisant le passage de ces images à travers le petit écran. Cette action pourra prendre un caractère national à l'échelle de chaque pays —même si son impact ne sera pas d'une grande portée—, comme elle pourra être le fruit d'un accord concerté entre les nations, sous l'égide de l'ONU à travers ses organisations satellitaires, telle l'Unicef. Cette dernière devra jouer son rôle dans la protection de l'enfance et de la jeunesse en mobilisant des moyens pour sensibiliser les gouvernements afin de les pousser à mettre en place des lois qui interdisent qu'on diffuse tout et à l'importe quel moment. Un code international dans ce sens devra être promulgué et dont le non-respect sera pénalisé avec des mesures de rétorsions sévères, allant de simples amendes jusqu'aux interdictions de transmission à travers les satellites. Une action internationale dans ce sens pourra aider à l'éradication du terrorisme qui se nourrit du sang et de la haine qu'on porte aux autres et dont certaines chaînes leur font une publicité gratuite, mais nullement innocente. La planète est en danger et le sera encore davantage si l'on ne prend pas ce danger à sa juste mesure pour l'arrêter tant qu'il est encore temps. Le sang de l'homme, qu'il soit ami ou ennemi, n'est pas une marchandise qu'on étale à la vue de tous, souvent pour des desseins inavoués, mais qui sont vraiment d'un autre âge. Informer, c'est une chose, faire du sensationnel à partir des malheurs des autres, c'en est une autre, surtout si, au retour, ce sensationnel est porteur de malheurs encore plus grands. Les massacres perpétrés partout dans le Moyen et proche Orient sont en grande partie une résultante de cette déferlante macabre de ces chaînes sorties des sables du désert et qui, malheureusement, ont fait des émules presque partout, pour faire de milliers, voire des centaines de milliers de nos jeunes des monstres qui égorgent et décapitent sans état d'âme.