Le déficit commercial en Tunisie a dépassé le cap des 10.000 millions de dinars au mois de Septembre 2014 (presque 40% du budget de l'Etat) enregistrant un record inquiétant et au même temps dangereux qui pèse sur la balance de paiement, et les équilibres financiers du pays. Face à cette situation. Le gouvernement a tenu récemment un CMR consacré à l ‘étude des solutions pour stopper l'hémorragie de ce déficit devenu très gênant, avec à la clé la décision de le réduire à 600 millions de dinars. Or le déficit ne se « décrète » pas, c'est le fruit d'une conjoncture et d'une politique économique bien définie. Le gouvernement Jomaâ et son équipe de technocrates a-t-il les moyens de combler ces défaillances ? Une situation très inquiétante Le dernier communiqué de la Banque Centrale a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme sur la gravité du déficit commercial. En effet, il a souligné « la poursuite du dérapage du déficit de la balance courante (+34,8% ou 1.412 MDT) qui a atteint 5.470 MDT au cours des huit premiers mois de l'année 2014, ce qui représente 6,6% du PIB, contre 5,3% pour la même période de 2013 et ce, en raison de la hausse continue du déficit de la balance commerciale (+22,7% à fin août 2014) dépassant 9,4 milliards de dinars, suite au repli des exportations (-0,6%) et à l'augmentation des importations (+6,2%). Aussi, le Conseil a mis l'accent, essentiellement, sur l'aggravation continue du déficit de la balance énergétique (augmentation de 71%) qui a atteint sur les huit premiers mois de l'année en cours le même niveau enregistré pour toute l'année 2013, contribuant ainsi à plus de 60% dans l'élargissement du déficit commercial global ». Les chiffres du commerce extérieur des 8 premiers mois 2014 fait état d'un déficit de 947 millions de dinars dans la balance alimentaire, de -2545 millions de dinars dans la balance énergétique, - 2707 millions de dinars dans la balance des matières premières et demi produits, et de -2746 dans la balance des biens d'équipement. C'est un déficit global dans toutes les rubriques de la balance commerciale. la réduction des importations ? La décision de réduire le déficit commercial ne date pas d'aujourd'hui, l'actuel gouvernement avait pris la même décision il y a trois mois auparavant avec la fixation d'une liste restrictive de produits à contrôler l'importation. Le seul remède concret pour ce gouvernement réside en la réduction des importations, une décision parait conjoncturelle mais pas radicale puisque le gouvernement actuel n'a pas trouvé les solutions adéquates à cette situation embarrassante. Le gouvernement va peut être aider par une conjoncture agricole favorable, en effet, c'est peut être par les bonnes conditions climatiques que le déficit peut être réduit à des stades peut inquiétant. A cet effet La récolte céréalière a enregistré une hausse de 49% par rapport à 2013 selon le ministère de l'agriculture. Elle a atteint 23.4 millions de quintaux, dont près de 2,7 millions de quintaux de blé dur ont été récoltés, ce qui permettra de réduire les importations de la Tunisie en céréales à environ 80 millions de dollars au cours de l'année 2015. pour l'huile d'olives, les prémices d'une bonne saison sont avérées. En effet, la Tunisie s'attend à «une importante récolte» d'olives frôlant les 270.000 tonnes pendant la saison actuelle, l'exportation d'huile d'olive engendre environ 700 millions de dinars dans les bonnes saisons. Même chose, ou presque pour les dattes, dont les estimations tablent sur une hausse de 5%, profitant de bonnes conditions climatiques et l'entrée de nouvelles variétés. Autre élément délaissé depuis la révolution: l'exportation. Les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 n'ont pas donné une grande importance pour le développement des exportations vue que c'est un élément tributaire de la situation économique du pays, et de l'environnement des affaires. Fautes de plans, une vision et volonté politico-économiques et notamment de mesures radicales ;le secteur de l'exportation n'a pas décollé en restant en dessous des attentes et des aspirations.