• Avec 7.005 millions de dinars, le secteur des IME consolide son rôle de locomotive des exportations tunisiennes • La dynamique des investissements a occasionné un surcroît des importations de biens d'équipements et de matières premières Selon les dernières prévisions de la Banque Centrale de la Tunisie, le déficit commercial atteindra cette année 7.978 millions de dinars, contre 6.408.4 millions de dinars accusé à la clôture de l'année 2009. Cette aggravation de déficit a déprécié le taux de couverture de l'économie tunisienne qui passera cette année à 73.2%. Ce taux est justifié par le rythme de la hausse des exportations qui demeure moins importante que celle des importations. Les prévisions du niveau des exportations pour 2010 s'élèvent à 21.839 millions de dinars, soit une augmentation de 12.7% par rapport à 2009. Une telle appréciation tient compte principalement des bonnes performances prévues des secteurs de l'énergie et celui des industries mécaniques et électriques (IME). Marqué par l'entrée en exploitation de plusieurs champs de pétrole et de gaz, d'une part, et de la hausse des cours de ces produits, d'autre part, le secteur des énergies a affiché la plus grande évolution de près de 40%. Les exportations en énergie, durant cette année, peuvent atteindre 3.691 millions de dinars. De leur part les IME confirment les résultats réalisés au cours des années précédentes. En effet, ce secteur a montré une grande résistance aux turbulences inhérentes à la crise mondiale. D'ailleurs, le nombre des installations nouvelles, les extensions des projets déjà implantés, notamment dans les zones de développement régional, témoignent de la bonne santé du secteur. Avec 7.005 millions de dinars, ce secteur consolide son rôle de locomotive des exportations tunisiennes. Une évolution de 16.7% est prévue pour l'année en cours. Parmi les secteurs exportateurs classiques, le phosphate et les produits chimiques afficheront une hausse de 6.31% pour un montant prévisionnel de 2.253 millions de dinars. De même, le secteur textile-habillement et cuir, assurera la deuxième plus grande contribution aux exportations. Il est à noter que des prémices de relance du secteur de la confection sont largement ressenties et que le taux de croissance de 4% n'est qu'une première marche pour retrouver le rayonnement habituel. La baisse de la demande des produits de consommation à l'échelle internationale, qui a caractérisé ces temps de vaches maigres, surtout en Europe, principal marché des produits tunisiens, a touché de plein fouet le marché des produits agricoles et agroalimentaires. Pour cette année, l'on s'attend à une régression d'environ 3%. La baisse du pouvoir d'achat des principaux consommateurs européens est due aux conditions climatiques défavorables de cette saison. D'ailleurs, la récolte des principaux produits agricoles exportables, à savoir les agrumes, l'huile d'olive, les dattes… a été en deçà des attentes. Importation des produits énergétiques: un fardeau Le volume des importations a progressé de 15,22% pour atteindre 29.817 millions de dinars en 2010. A l'instar de toutes les économies non pétrolières, on peut constater, de toute évidence, la nette évolution des importations des produits énergétiques dans la balance des paiements de la Tunisie. Le taux de progression de 32,37% est dû principalement à la flambée spectaculaire des prix de ces matières. On ne cesse de rappeler, à cet égard, les efforts colossaux les déployés par l'Etat en matière de subvention des prix de l'énergie et de sensibilisation des opérateurs économiques quant à la rationalisation de leur consommation énergétique. La rubrique des matières premières et semi-produits affichera elle aussi une hausse significative de plus que 16% par rapport à 2009. Transformés en produits finis, majoritairement destinés à l'exportation, cette aggravation précaire de la situation commerciale se traduira vraisemblablement à court terme par une appréciation des exportations des branches manufacturières. Dans le même sens, la tendance haussière de l'importation des biens d'équipements est de nature à renforcer la capacité de l'appareil productif national. A cet effet, la création de nouvelles unités de production ou la modernisation de celles présentes procure des gains substantiels en termes de compétitivité des produits et en l'occurrence des potentialités d'exportation accrus. Dans le but d'assurer l'approvisionnement des marchés en produits de consommation, notamment alimentaires, l'Etat a fait, en partie, recours à l'importation de certains biens. L'avènement de plusieurs pics de consommation sur une courte période, les deux mois de la saison estivale, s'est traduit par une importation plus importante que celle de l'année précédente. Avec un paquet de 1.855 millions de dinars, la stabilité des marchés est une priorité à tout prix.