En pleine campagne des législatives, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) a choisi de se rendre à Tunis. Un choix qui n'est en rien fortuit et qui exprime un message fort de l'ONU et de la communauté internationale : soutenir le processus de transition démocratique de la Tunisie «C'est la troisième fois que je me rends en Tunisie, pour témoigner de la solidarité de l'ONU avec la Tunisie, à un moment où le pays se trouve à un tournant de son histoire. Un pays qui effectue son dernier pas vers la transition démocratique », a déclaré M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, lors d'une conférence de presse tenue, conjointement, hier, avec M. Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères. M. Ban Ki-moon a indiqué que les entretiens avec les trois présidents tunisiens ont été fructueux et ont porté essentiellement sur le processus démocratique, que le S.G. de l'ONU considère comme un exemple à l'aune des pays des révolutions arabes... Mais aussi sur la situation régionale et internationale, marquée par des conflits armés, comme en Libye. Dans ce contexte, le S.G. a rendu hommage à la Tunisie pour le soutien qu'elle a apporté aux réfugiés libyens, ainsi qu'aux instances des Nations unies opérant dans la région. Il a, par ailleurs, souligné que la Tunisie pourrait jouer un rôle primordial dans la résolution du conflit en Libye. «La Tunisie pourrait effectivement apporter son soutien à M. Bernardino Léon, émissaire spécial des Nations unies en Libye, pour la résolution du conflit et l'engagement d'un dialogue national, à l'instar de celui qui a eu lieu en Tunisie», a expliqué le S.G. de l'ONU. Une déclaration confirmée par Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, qui a indiqué que la Tunisie est intervenue auprès de tous les pays intéressés par la situation de la Libye, afin d'engager un dialogue et de trouver des solutions pacifiques à la crise. Outre les entretiens avec les trois présidents, le S.G. de l'ONU rencontrera, aujourd'hui, des représentants de la société civile, ainsi que des jeunes Tunisiens impliqués dans la vie sociale et politique. Des jeunes que M. Ban Ki-moon considère comme une force pour l'avenir du pays. D'un autre côté, il rencontrera les représentants de quatre institutions constitutionnelles, en l'occurrence l'Isie, la Haica, l'Instance vérité et dignité ainsi que la Commission de lutte contre la corruption. Des institutions, a-t-il souligné, issues d'une Constitution prometteuse, adoptée par la Tunisie qui, en outre, garantit les libertés fondamentales. Et d'ajouter : «Ce sont des institutions indépendantes qui ne feront que consolider le processus de transition démocratique. Un processus qui, espérons-le, s'achèvera par des élections libres, démocratiques et transparentes. Par la réussite du processus de transition démocratique, la Tunisie est à même de démontrer au monde qu'il est possible de résoudre les différends et de relever les défis par le dialogue. Un dialogue qui, en Tunisie, a abouti à un consensus bénéfique pour le pays. Ceci étant dit, d'autres défis sont là. Les futurs gouvernement, président de la République et Assemblée nationale auront du pain sur la planche pour résoudre les problèmes économiques, les problèmes de justice sociale et pour consolider les droits de l'Homme et la lutte contre le terrorisme. Après Tunis, le secrétaire général de l'ONU se rendra au Caire où il doit participer à la Conférence des donateurs pour la reconstruction de Gaza, prévue demain.